La chasse au renard constitue tout un débat y compris chez les chasseurs entre les "pro" et les plus "modérés" Oui, les populations de renards s'autorégulent SI (j'insiste) leurs biotopes respectifs ne sont pas trop impactés par la main de l'homme, chose très rare aujourd'hui en europe. Ainsi, dans un monde "idéal", les populations de renards voient leurs effectifs régulés par la disponibilité de la nourriture, le nombre de prédateurs actifs (loups, aigles ...) et les maladies diverses. De l'autre côté, niveau proies, la survie des espèces est assurée par la qualité du biotope qui là aussi qui offre gite et couvert et permet à ces espèces de perdurer. Le hic vient bien entendu de l'élément humain. En France comme ailleurs, les campagnes et les forêts n'ont plus rien de naturelles, tout est aujourd'hui façonné de main d'homme dans l'optique unique de satisfaire à NOS besoins. Monocultures agricoles et forestières, produits phytosanitaires, urbanisation sont autant de facteurs majeurs qui bouleversent le fragile équilibre initial. Par conséquent, on constate deux choses : Primo, certaines espèces résistent fort bien à ces changements, le renard entre autre chose qui a su s'adapter et profiter de la manne apportée par l'homme notamment au niveau péri urbain. Secondo, d'autres espèces, les proies des renards en particulier (perdrix, faisans, cailles et une multitude de petits passereaux, mammifères et amphibiens) subissent de plein fouet ces changements et n'arrivent plus à maintenir leurs populations à des niveaux acceptables. Aussi, si le renard lui se porte bien, la pression de la prédation qu'il exerce sur ces espèces devient intenable. Aussi, le chasseur et en particulier le chasseur de petit gibier qui s'investi bcp dans la gestion de son territoire de chasse via des aménagements divers (plantation d'essences adaptées, zones refuges dans les cultures, repopulation, agrainage pour pallier au manque de nourriture naturelle etc) ne voit pas d'un bon oeil que tant d'efforts soient réduits parfois à néant par la présence de trop nombreux prédateurs opportunistes tel que le renard. Cela n'est d'ailleurs pas constaté que par les chasseurs mais aussi par les pouvoirs publics qui n'hésitent pas à réguler les renards et les becs droits dans certaines circonstances, notamment la réintroduction d'espèces menacées. (ce fut encore le cas en Belgique/Allemagne au niveau de l'Eiffel il y a peu lors de la réintroduction du Tetra Lyre) Aussi, il faut bien admettre que dans un monde bouleversé par les activités humaines il faut parfois tenter de rééquilibrer les choses en jouant nous aussi notre rôle de prédateur. (et même si cela ne fait que limiter les effets négatifs engendrés par l'homme sans les régler en profondeur, on est d'accord) On pourrait aussi aborder le fait que le renard est bien malgré lui le vecteur de plusieurs maladies (galle sarcoptique ...) plus ou moins graves (échinococcose alvéolaire, cf une étude de l'ULG Liège en Belgique) Enfin, pour être juste, tout cela doit être mit en balance avec le fait que le renard est aussi un animal utile, notamment dans la régulation des très nombreux rongeurs de tous types qui eux aussi profitent de la manne humaine. On le voit donc, la problématique est très vaste, les conséquences variables en fonction des zones et les solutions "magiques" inexistantes. Je pense donc pour ma part que la régulatation du renard est nécessaire mais qu'elle se doit aussi d'être effectuée de manière responsable. Quand au fait qu'un chasseur puisse prendre du plaisir dans l'acte de chasse d'un renard, il ne faut pas oublier qu'un chasseurs est toujours heureux de réalisé un beau tir (c-à-d un tir "propre", où l'animal est tué net) et que il est bien conscient que au travers de la mort d'un tel animal d'autres pourront, eux, s'épanouir. Le chasseur est avant tout un prédateur, il tue donc dans le cadre d'un acte de prédation et il faut toujours garder en tête que la prédation n'est pas un acte immoral mais amoral. Je terminerai en félicitant ce jeune chasseur pour son beau tir. Notez bien qu'il fait preuve d'éthique et utilisant un support de tir permettant un maximum de précision afin d'être sur de toucher mortellement le renard sans lui occasionner de souffrance inutile. De même ce jeune chasseur fait preuve de vigilance en manipulant le renard porteur potentiel comme je l'ai dit plus haut de maladies graves avec des gants. Notez aussi qu'il respecte le renard jusqu'au bout en lui rendant les honneurs. Voilà pour moi un jeune chasseur qui a tout compris. Bravo à lui.