NewsJardinTV, la chaîne passion des plantes, des jardins, de la botanique, de la nature et du jardinage, est heureuse de vous accueillir dans le jardin de Nicole et Patrick Mioulane, pour le numéro 234 de son émission journalière : « Le Quotidien du Jardin ».
Le rédacteur en chef de NewsJardinTV, répond à notre abonné Kamel de Reims, qui a posé la question suivante :
Je vois en ce moment dans les haies de mes voisins se développer de grandes plantes grimpantes aux fleurs blanches qui me semblent pousser de façon naturelle. Pouvez-vous me dire ce que c’est et si ces plantes sont toxiques ?
Nous pensons qu’il s’agit de la clématite des haies que l’on appelle aussi herbe aux gueux parce que les mendiants de la Cour des miracles se frottaient le visage et les mains avec ses feuilles irritantes pour se provoquer volontairement des ulcères afin de susciter plus de pitié.
Pour les botanistes, c’est Clematis vitalba (Linné 1753, Renonculacées), qui pousse naturellement dans les forêts claires, les buissons, les lisières et les haies, dans des terrains calcaires plutôt humides et riches en éléments nutritifs.
C’est un arbuste grimpant qui développe de vigoureuses tiges volubiles rugueuses et ramifiées, de 3 à 5 m de long. Elles portent des feuilles caduques, opposées, composées avec un nombre impair de folioles (de 5 à 9) et dont les pétioles se comportent comme des vrilles.
De juin à août apparaît une abondance de fleurs parfumées blanc-crème ou blanc verdâtre, avec des sépales duveteux qui ressemblent à des pétales. La floraison apparaissant à l'extrémité des rameaux de l'année, il est donc possible de tailler sévèrement Clematis vitalba en fin d'hiver.
Les nombreux fruits sont des akènes pourvus de longs appendices soyeux qui, donnent un aspect vaporeux très décoratif à la plante. Ils restent présents tout l’hiver, formant de délicats bijoux lorsqu’ils sont couverts de givre, ce qui est du plus bel effet dans un jardin de style naturel
En raison de son système de dissémination efficace (chaque plante peut produire plus de 100 000 graines transportées par le vent), de sa vitalité (elle pousse beaucoup plus vite que le lierre) et de son comportement grimpant, Clematis vitalba est une plante envahissante qui peut étouffer de jeunes plantations. La plante peut également se propager par fragmentation des racines. Elle est considérée comme une peste végétale en Amérique du Nord et en Nouvelle-Zélande
On rencontre en France trois autres espèces de clématites sauvages :
• Clematis flammula (Linné 1753) (clématite brûlante ou, flammette), est une grimpante ligneuse aux tiges volubiles de 2 à 5 m long qui peut être confondue avec la clématite des haies (mais ses tiges sont plus grêles et les étamines moins nombreuses).
Clematis flammula est une plante décoratives aux mêmes propriétés irritantes que Clematis vitalba. Elle est parfois cultivée dans les jardins, notamment les cultivars ‘Aromatica’ aux fleurs bleu violacé très parfumées et ‘Rubra Marginata’ aux fleurs bordées de rose violacé
• Clematis alpina la clématite des Alpes ou atragène vit à l'étage subalpin (entre 1 500 et 2 500 m d’altitude) dans les forêts de conifères.
C’est une vivace à port volubile (de 1 à 3 m), caractérisée par ses feuilles à trois folioles, oblongues, dentées
En avril et mail, Clematis alpina épanouit de jolies fleurs en clochettes pendantes, bleu violacé à cœur blanc. La plante étant appréciée dans les jardins, il en existe quelques cultivars intéressants, notamment ‘Francis Rivis’ aux fleurs bleu violacé plus grandes que celles de l’espèce et qui remontent en septembre.
Clematis alpina préfère les sols calcaires bien drainés. La floraison se produisant sur les rameaux de l'année précédente, taillez après la floraison seulement si nécessaire.
• Clematis recta (Linné 1753), la clématite droite est une plante herbacée au port rampant, de 1,50 m à 2 m de haut, qui vit en lisière des champs secs et pierreux. Sa floraison blanche de juillet à octobre est comparable à celle de Clematis vitalba, mais elle embaume littéralement.
Le cultivar ‘Purpurea’ à feuillage pourpre foncé est tout à fait indiqué pour agrémenter un arbuste à floraison printanière.
La partie aérienne sèche et meurt en hiver ; elle se renouvelle à partir du rhizome au printemps.
Et nous terminerons par cette jolie citation de Myriam Harry: « Les clématites sauvages tapissaient les pierres de leurs corolles défleuries, semblables à des araignées d’argent. »
Merci d’avoir suivi cette émission journalière. Nous espérons que notre vidéo vous aura plu. Notre équipe vous souhaite de passer d’agréables moments et vous donne rendez-vous dès demain à partir de 19 h pour un nouveau numéro de notre émission « LE QUOTIDIEN DU JARDIN ». C’est sur NewsJardinTV et nulle part ailleurs !
Patrick répondra à cette question :
J’aime beaucoup le sumac de Virginie mais mon entourage cherche à me dissuader d’en planter sous prétexte que la plante serait toxique. Qu’en pensez-vous ?