Unanimement considéré comme le plus grand chorégraphe que la Polynésie ait connu, Coco Hotahota est un maître de danse. C’est un des rares chefs de groupe, pour ne pas dire le seul, à effectivement s’occuper de toute la chaîne de production d’un spectacle, que ce soit l’écriture du thème, l’écriture des chansons, la composition, la création des costumes, les chorégraphies. En 1962 il créait sa troupe, Te Maeva, qui en 55 ans d’existence aura été la troupe la plus titrée de l’histoire du Heiva i Tahiti, et aussi la troupe la plus importante en nombre, plus de 150 danseurs à l’apogée, dans les années 80. La chance qu’il a eu c’est d’avoir été rencontrer les anciens chefs de groupes qui étaient très âgés pour qu’ils lui donnent leur savoir. Depuis 2002 Coco organise le Farereira’a, un rassemblement des troupes étrangères qui dansent le ori Tahiti. La notoriété de Coco à l’étranger a fait que les groupes répondent à cette invitation qui est lancée par Coco. C’est une donnée qui est essentielle dans la réussite du farereira’a, mais c’est une grosse organisation pour à la fois ici organiser l’accueil de ces troupes, mais pour les troupes étrangères aussi qui doivent faire quand même des levées de fonds, trouver les financements pour payer leur déplacement, parce que chaque troupe prend en charge son déplacement. Le Farereira’a aura beaucoup contribué au rayonnement de la culture polynésienne à l’international. Aujourd’hui on a l’impression que Coco qui a longtemps représenté la modernité est devenu un peu la référence pour la tradition. C’est toute la contradiction du personnage que l’on admire aussi pour ça.