Bonjour, c'est un podcast très intéressant. Je ne pensais pas qu'il restait autant d'animaux déclarés comme nuisibles. Pour ce qui est des (nombreux) problèmes liés à l'agriculture, si les agriculteurs s'opposent généralement aux solutions, c'est que les solutions proposées pour les problèmes ne reposent quasiment que sur les agriculteurs, qui sont pour la plupart déjà en difficulté et ont de très mauvaises rémunérations (surtout si on rapporte au temps travaillé). La première chose qu'ils perçoivent est donc le risque de faillite de leur exploitation, qui est généralement toute leur vie. D'où le nombre de suicide absolument dantesque. Par exemple, avec l'interdiction de nombreux produits phytosanitaires, et l'augmentation des résistances vu qu'il y a de moins en moins de diversité, les rendements en bonne condition diminuent et les chances de perte de la majorité de la récolte augmentent. Sauf que les clients (coopératives, industriels) ne changent pas leur prix d'achat, et ne donc payent les récoltes à un prix (imposé aux agriculteurs) qui correspond à une agriculture intensive où les rendements sont protégés de la concurrence des adventices et l'attaque des ravageurs. Ainsi les diminutions de rendement du fait d'un changement (bonnes pour l'environnement et à long terme) et la variabilité accrue des récoltes est entièrement supporté par les agriculteurs, déjà dans une situation compliquée pour la majorité. C'est la même chose avec les conditions supplémentaires de la PAC, ça oblige les agriculteurs à travailler plus pour avoir autant de PAC, ou à abandonner une partie de sa production pour pouvoir garder autant de PAC. Le problème c'est qu'ils sont déjà très limite niveau rémunération... Sinon la majorité seraient d'accord, surtout si on en parle comme d'améliorer leur terre. Un autre exemple, vu la taille moyenne des fermes (75 hectares), rare sont celles qui ont des milliers de brebis. Par contre en montagne ce genre de troupeau est courant car pour être rentable, les éleveurs sont obligés de se rassembler pour payer un berger, et donc de fusionner leur troupeau, ce qui augmente le nombre de troupeau de plusieurs milliers de brebis. Malheureusement ça ne va pas s'améliorer, avec l'accord avec la Nouvelle Zélande, qui va encore tirer vers le bas les revenus des agriculteurs Et les systèmes alternatifs qui fonctionnent, ils restent des niches et ne peuvent pas être généralisés et rester viable financièrement. Par exemple le bio est en perte de vitesse avec la crise car de moins en moins de gens peuvent financièrement se permettre d'acheter du bio. Ce côté niche explique aussi la lenteur de conversion à ces systèmes alternatifs. Et les systèmes en circuit court ne fonctionne souvent seulement grâce à un travail "bénévole" de la part de la famille... D'autant plus que les agriculteurs sont souvent formés à utiliser l'agriculture intensive, et que la FNSEA et les grandes exploitations en profitent et cherchent à faire durer ce système. Bref tout ça pour expliquer que de nombreux de ces problèmes pourrait être réglé si on organisait le système de manière à mieux rémunérer les agriculteurs?