En avant-première des Journées des Plantes de Chantilly qui chaque année, au printemps et en automne, réunissent plus d’une centaine de professionnels de l’horticulture et de la pépinière, le rédacteur en chef de NewsJardinTV, Patrick Mioulane, accueille Daphné Travers ; sixième génération de cette famille de pépiniériste spécialistes des plantes grimpantes. Ils vous présentent ces magnifiques plantes devant le majestueux château de Chantilly, riche de huit siècles d’histoire.
Les pépinières Travers ont été créées en 1870 et cultivent aujourd’hui 300 variétés de clématites dans la région orléanaise.
Selon Daphné, la clématite est une plante facile « si l’on ne se prend pas la tête ». Il y a quelques règles de bases à connaître que notre jeune pépiniériste présente ici…
D’abord l’arrosage. Les tiges étant très fines (les clématites poussent tout en hauteur à la recherche de la lumière), un excès d’eau leur sera néfaste.
Pour la taille sur laquelle tout le monde s’interroge, la « méthode Travers » est très simple et convient à toutes les clématites. À la fin de l’hiver, on rabat à environ 20 cm du sol une tige sur deux. Le but est un rajeunissement permanent qui évite au bas de la plante de se dégarnir, tout en conservant la hauteur.
Pour la plantation, le secret consiste à enterrer la base des tiges d’environ 10 cm afin qu’elles s’affranchissent (s’enracinent au niveau des yeux enterrés) et produisent une végétation plus vigoureuse avec des nouvelles tiges partant du sol.
Nos deux experts présentent ensuite les différentes catégories de clématites. Les « petites » (gamme Saphyra) idéales pour la culture en pot ; les « moyennes » (clématites à grandes fleurs) dont il existe une impressionnante diversité de coloris et de formes (fleurs simples ou doubles) ; et les grandes (Clématites montana) dont les tiges peuvent attendre 15 m.
Les clématites n’entrant pas en concurrence avec leur support, on peut les planter avec de arbustes ou des arbres selon leur développement et l’association, très décorative, se fait sans problème.
Il existe aussi des clématites à feuillage persistant. Daphné présente la classique Clematis armandii au feuillage coriace et à la floraison précoce (mars -avril), mais également Clematis x cartmanii ‘Avalanche’ aux feuilles joliment découpées et à l’abondante floraison en « marguerites » blanches.
Pour terminer, Daphné montre comment planter une clématite dans un pot. Il faut choisir un contenant plus profond que large. Une couche drainante de 5 cm au fond (billes d’argile, pouzzolane, gravillons). Un terreau qui soit à la fois consistant, souple, léger, aéré et qui retienne bien la fraîcheur (surtout pas de terreau bien noir et finement tamisé).
La plante est dépotée, les très abondantes racines sont démêlées pour qu’elles ne forment pas un chignon, puis la clématite est mise en place en enterrant les tiges de 10 cm environ (jusqu’aux premiers yeux).
On conseille parfois de planter la motte couchée. C’est aussi une manière d’enterrer la base des tiges, mais inutile dans un pot profond.
Une fois la clématite bien en place, on termine par un paillage. On peut aussi placer une petite tuile à la basse des tiges ce qui maintiendra la fraîcheur, tout en les protégeant de la pluie.
L’avantage du paillage est d’éviter l’évaporation et par conséquent d’espacer les arrosages. En revanche on peut lui reprocher de servir d’abri aux limaces, très friandes des jeunes pousses de clématite au printemps.
Dernier conseil d’importance, l’arrosage doit toujours se faire en périphérie du pot (ou dans la soucoupe) et chez les plantes en pleine terre à bonne distance du pied de la clématite, afin d’éviter les risques de stagnation de l’eau qui favorisent le développement du phoma (maladie du dépérissement de la clématite).
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