Conférence de Charles-Éloi Vial (prom. 2011), conservateur au département des manuscrits de la BnF.
La question de la date du début déclin du Premier Empire a intéressé de nombreux historiens, qui ont été nombreux à le situer en 1811. Cependant, plutôt que de rechercher les symptômes d’une crise économique, diplomatique ou militaire sur une année, il est tout aussi tentant de restreindre l’étude à une seule journée, le 15 août 1811, jour de la Saint-Napoléon, fête nationale de l’Empire. Écrire la « biographie d’une journée » permet d’étudier comment la figure du souverain est perçue par ses sujets ainsi que par les États vassaux de la France napoléonienne, et comment la crise de confiance que traverse l’Empire se mue en une crise extérieure, qui débouche sur la guerre de Russie de 1812. Passer de l’histoire locale à l’histoire internationale oblige à de nombreux choix d’écriture, impose également de passer au crible de la critique les mémoires de contemporains ainsi que la presse d’époque en mettant au point une méthodologie bien particulière, tout en menant de front une traque attentive des sources, dans les dépôts français comme à l’étranger.
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