Elever des poules, cultiver ses légumes, faire son miel : chaque année, ils sont des milliers à se lancer. Pour manger mieux, plus sain et moins cher, ces paysans du dimanche veulent retrouver le savoir des anciens. Mais attention, l’autonomie alimentaire n’est pas à la portée de tous !
1 Français sur 10 a son propre poulailler. Comme au temps de nos grand-parents, nous revenons à l’auto-production alimentaire. Les scandales sont passés par là. Mais reprendre le contrôle de son assiette n’est pas si simple.
Cécile habite sur les hauteurs de Lyon. Elle s’est laissée convaincre par ses enfants, et vient d’acheter une poule. Une corvée raisonnable : 1 heure 30 par semaine. En théorie bien-sûr.
À Toulouse, Franck et Sandrine savent que redevenir paysan prend du temps. Ils ont un potager extraoradinaire, avec 1001 variétés de fruits et légumes. C’est une satisfaction, et un gain pour la santé, mais il ne faut pas compter ses heures.
Parfois, ce sont les euros qu’il faut recompter : le marketing s’est engouffré dans la brèche et l’addition grimpe vite. Poulaillers design, panoplies d’apiculteurs pour les enfants, cultures en kit… Les 8 millions de Français qui se rêvent en néo-paysans sont une cible pour les marques. Et les légumes du jardin finissent par coûter plus cher que ceux du commerce !
Attention aussi aux mauvaises surprises de l’environnement. Les sols sont parfois pollués, et les meilleures intentions aboutissent parfois à des récoltes toxiques. C’est le cas à Montreuil, ville longtemps industrielle de la banlieue parisienne. Dans certains secteurs, la mairie a relevé des teneurs en métaux lourds jusqu’à 5 fois supérieurs aux maximums autorisés !
La solution est peut-être de cultiver hors-sol, dans des potagers de poche, à l’intérieur même de nos appartements. Au Canada, on commercialise déjà des armoires végétalisées, qui prennent leur place dans les cuisines, entre réfrigérateurs et lave-vaisselles. Les paysans de demain sont peut-être… des urbains.