Reconstitution d'une exécution par fusillade aux Etats-Unis.
"The executioner's song" ("Le chant du bourreau"), un téléfilm de Lawrence Schiller (1982), sur un scénario de Norman Mailer adapté de son propre roman.
Libéré de prison en avril 1976, le criminel récidiviste Gary Gilmore (Tommy Lee Jones) se rendra coupable de deux meurtres crapuleux commis à un jour d'intervalle en juillet de la même année. Arrêté dans la foulée après s'être involontairement tiré dans la main, il fut condamné le 7 octobre 1976 à la peine de mort.
Agissant en son nom, mais contre sa volonté, l'American Civil Liberties Union (ACLU) obtint plusieurs sursis à son exécution, initialement programmée le 15 novembre 1976. Ayant l'opportunité de choisir entre deux méthodes, la pendaison et la fusillade, Gilmore opta pour la seconde, craignant un ratage et une trop longue agonie au bout de la corde.
Premier condamné supplicié aux Etats-Unis depuis 1967, suite au rétablissement de la peine de mort en 1973, son cas fut largement suivi par la presse, les journalistes étant même conviés à passer la nuit précédent son exécution à faire la fête à ses côtés (!).
Le 17 janvier 1977, peu avant 8h du matin, Gilmore fut conduit des bâtiments pénitentiaires à un ancien entrepôt de conserves désaffecté, dépendant de la prison d'Etat de l'Utah, à Draper. Assis et attaché dos à un mur couvert de sacs de sable, il fut passé par les armes à 8h07.
Suivant l'habitude, le peloton, se tenant à six mètres du condamné derrière un rideau percé de trous ad hoc, était composé de cinq tireurs, tous membres des forces de l'ordre, équipés chacun d'un fusil calibre 30-30 - dont un prévu pour être chargé à blanc. Cependant, des témoignages laissent penser qu'aucun tireur ne reçut d'arme rendue inoffensive ce jour-là.
Envisagée pour une vingtaine d'Etats, toujours en vigueur dans un nombre très limité d'entre eux et majoritairement comme peine secondaire, la fusillade n'a plus été appliquée aux U.S.A depuis le 18 juin 2010.