"TOQUÉS DE CUISINE" / Amateurs ou professionnels, on les appelle fondus, toqués ou plus simplement passionnés. En France, ils sont des milliers à ne pas envisager une journée sans cuisiner.
Bref, entre les Français et la cuisine c’est une histoire d’amour.
Durant plusieurs mois, nous avons suivi les parcours de ces allumés des fourneaux.
Ils ont entre 22 et 60 ans, hommes et femmes, ils sont musiciens, ingénieurs, professeurs, agriculteurs, femmes au foyer, ils vivent aux quatre coins de la France et ils viennent de milieux différents, mais tous aspirent à une même chose : cuisiner.
En Bretagne, il y a d’abord : Yves Ribis et Bertrand Barre, ces deux amis de trente ans sont des fous de pêche et leurs plus beaux poissons, ils vont les cuisiner à l’occasion d’un défi culinaire. Un repas d’une quarantaine de convives pour lequel ils vont se préparer durant plusieurs semaines.
Cette année, Yves et sa fille, Elsa, revisitent une recette : le bar. Pour la sauce le cuisinier amateur a son idée : « On va oublier le beurre, trop lourd… Je vais plutôt monter une sauce à base d’oursins, avec un peu d’ail. Je suis toulonnais, je ne peux pas vivre et encore moins cuisiner sans ail… Avec l’oursin on peut tout faire, le velouté, le soufflé … Ca se prête à beaucoup de choses ! »
Pour cette joute culinaire, Bertrand, lui, a tout misé sur la carte bretonne, avec la conception d’une galette à la couleur particulière. « J’ai incorporé de l’encre de seiche à ma pâte qui va me donner une galette toute noire, avec un côté un peu iodé… C’est mon grand pari ! C’est la surprise que je réserve à Yves, mon adversaire. »
Chaque jour, Alain Carré pousse la porte du lycée hôtelier de Saint-Méen-le-Grand, une institution dans le petit monde de la gastronomie bretonne. Professeur de cuisine, il en connaît chaque recoin, chaque bruit et chaque règle. Depuis l’âge de 14 ans, il ne vit que pour la cuisine. Une passion que le chef Carré transmet aux futures générations de cuisiniers depuis maintenant 33 ans. Cette année, il prend sa retraite après avoir accompagné une dernière promotion de Terminale.
« Les cuisines vont me manquer… L’allumage des fourneaux, le bruit des chariots, les odeurs de cuisine… Tout ça va me manquer ! »
Catherine Bernard-Suard a changé de vie plusieurs fois. Elle a d’abord été championne de karaté, étudiante en langues, elle a dirigé un chenil, une salle de sport et enfin, elle a ouvert un salon de thé. Le point commun entre ces activités : le Japon. Aujourd’hui, elle est à la tête d’un restaurant japonais à Agen. Nous l’avons accompagnée à Kyoto, où elle a suivi les cours du chef Haru. « Pour moi c’est une succession de découvertes… Le Japon c’est un véritable paradis culinaire… »
Autant d’aliments, de nouvelles saveurs qui vont figurer sur la nouvelle carte de son restaurant.
Avec Colette de Bortoli, au cœur de la Gascogne, nous avons suivi le parcours d’une surdouée. Chaque week-end, ce cordon bleu cuisine chez des particuliers, ou encore dans des salles des fêtes. Elle organise des repas de mariage et même des banquets de village. Dans ses pas nous découvrons le pays des Mousquetaires, un haut lieu de la gastronomie française dont cette cuisinière porte très haut les couleurs.
Nous la retrouvons en cuisine, elle prépare plusieurs centaines de piquillos, des poivrons farcis. « Je connais des gens qui viennent de loin pour les manger… Mon secret : c’est de l’amour et de la farce ! »
#documentaire #société #reportage
Première diffusion : 16/12/2017
Un reportage de Philippe Poiret
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