Merci pour cette explication. Elle est très claire et riche. ET un choix très pertinent de l'extrait.
@marwabouchrit7525 Жыл бұрын
bonjour, pouvez vous faire une explication linéaire sur cette partie du roman svp : - Non, non, me dit-il d'un ton sévère; j'aime mieux te voir sans vie que sans sagesse et sans honneur. - N'allons donc pas plus loin, m'écriai-je en l'arrêtant par le bras. Otez-la-moi, cette vie odieuse et insupportable; car, dans le désespoir où vous me jetez, la mort sera une faveur pour moi. C'est un présent digne de la main d'un père. 5 -Je ne te donnerais que ce que tu mérites, répliqua-t-il. Je connais bien des pères qui n'auraient pas attendu si longtemps pour être eux-mêmes tes bourreaux; mais c'est ma bonté excessive qui t'a perdu. Je me jetai à ses genoux: « Ah ! s'il vous en reste encore, lui dis-je en les embrassant, ne vous endurcissez donc pas contre mes pleurs. Songez que je suis votre fils... Hélas ! souvenez-vous de -10 ma mère. Vous l'aimiez si tendrement ! Auriez-vous souffert qu'on l'eût arrachée de vos bras? Vous l'auriez défendue jusqu'à la mort. Les autres n'ont-ils pas un cœur comme vous? Peut-on être barbare après avoir une fois éprouvé ce que c'est que la tendresse et la douleur? Ne me parle pas davantage de ta mère, reprit-il d'une voix irritée; ce souvenir échauffe mon indi-gnation. Tes désordres la feraient mourir de douleur, si elle eût assez vécu pour les voir. Finissons 15 cet entretien, ajouta-t-il; il m'importune et ne me fera point changer de résolution. Je retourne au logis, je t'ordonne de me suivre. » Le ton sec et dur avec lequel il m'intima cet ordre me fit trop comprendre que son cœur était inflexible. Je m'éloignai de quelques pas, dans la crainte qu'il ne lui prît envie de m'arrêter de ses propres mains. « N'augmentez pas mon désespoir, lui dis-je, en me forçant de vous désobéir. Il est 20 impossible que je vous suive. Il ne l'est pas moins que je vive, après la dureté avec laquelle vous me traitez: ainsi je vous dis un éternel adieu. Ma mort, que vous apprendrez bientôt, ajoutai-je triste-ment, vous fera peut-être reprendre pour moi des sentiments de père. » Comme je me tournais pour le quitter: «Tu refuses donc de me suivre? s'écria-t-il avec une vive colère. Va, cours à ta perte. Adieu, fils ingrat et rebelle ! 25 - Adieu, lui dis-je etans mon transport; adieu, père barbare et dénaturé ! » Abbé Prévost,