Montevideo, janvier 2008,
Sergio Ortuño, percussionniste de Candombe et professeur dArt et Culture Afro, nous parle du style de jeu des tambours dAnsina, rue du quartier historique noir de Palermo, dont les maisons ont été démolies et les habitants expulsés pendant la dictature en 1979.
Paradoxe étonnant, le Candombe na jamais été autant joué en Uruguay quil l'est aujourdhui, et la quasi-totalité des groupes de tambours se revendique de ce style musical. Mais les Tamboreros dAnsina, eux, héritiers dune longue tradition, ne se réunissent plus depuis une dizaine dannées.
Deux jours après la discussion que nous avons eu avec lui, Sergio nous annonce que ceux dAnsina vont se réunir pour jouer et quils ont accepté dêtre filmés "pour laisser une trace".
Ce film est né de la nécessité de donner à voir et à entendre ce style de jeu dense, guerrier et virtuose. Il laisse résonner la musique et la parole des Tamboreros référents du quartier et saisit le dialogue des tambours, les regards et la transmission, dans lesquels réside, comme le dit lun deux, lessence du candombe, "la musique vivante de ce que nous sommes".