C'est fou que la simple hypothèse que Missy ait pu être un homme transgenre soit perçue comme une violence (car je parle d'hypothèse!). Ni toi ni moi ne pourrons jamais savoir ce qu'il en était avec certitude. Mais, pour moi, considérer qu'une personne née femme au 19e siècle, qui a choisi de changer l'entièreté de son identité, de son prénom jusqu'à son apparence physique, pour une identité d'homme, ait pu peut être se sentir être un homme, ça me semble une hypothèse plausible. Le personnage de Missy correspond tout à fait à la définition d'une personne transgenre, à savoir quelqu'un dont l'identité de genre ne correspond pas à son sexe biologique. Je ne vois rien de misogyne là dedans, encore moins de lesbophobe. (!) Nous n'avons pas le même positionnement politique concernant la trans identité, et cela me va, je trouve sain que ces questions soient débattues. La transidentité existe et elle est complexe, et je crois avoir témoigné dans cette vidéo de tout mon amour pour la relation inclassable de Colette et Missy.

@@digleeMW Il existe des études et des schémas observables sur le travestissement des femmes notamment au 19eme et surtout quand elles sont lesbiennes. Si c'est une hypothèse je trouve ça bien appuyé pour une simple hypothèse dans ta vidéo, en te reprenant au montage pour préciser que c'est une personne et pas une femme à chaque fois que tu mentionnes ce mot. Il ne s'agit pas de mon positionnement sur la transidentité ici, mais de l'effacement plus ou moins assumé des femmes lesbiennes, des femmes dites butch, des femmes s'extirpant des carcans du genre, cette horrible construction sociale. Et ta prise de parole, qui est tout en bienveillance je n'en doute pas un seul instant, s'inscrit dans une dynamique où cet effacement touche de nombreuses femmes ( Modesta dans l'art de la joie si on en croit Arte, Jeanne d'Arc, Radclyffe Hall et bien d'autres). C'est inquiétant.

Je comprends tout à fait ta crainte. Et dans la situation actuelle, j'imagine qu'il n'y a pas de bon discours possible: car on pourrait aussi m'accuser d'invisibiliser les personnes transgenre. Les exemples que tu soulignes (passion Radclyffe Hall

perso livre très émouvant forcément et pourtant je n'ai pas aimé la fin, trop scolaire...

Je trouve au contraire que c'est un témoignage de respect et d'ouverture d'esprit de considérer qu'une personne née femme au 19e siècle, qui a choisi de changer l'entièreté de son identité, de son prénom jusqu'à son apparence physique, pour une identifiée d'homme, ait pu peut être se sentir être un homme. Vous noterez d'ailleurs que je propose cette hypothèse, et remercie qu'elle existe, sans non plus coller définitivement cette étiquette a posteriori sur Missy! Le personnage de Missy correspond tout à fait à la définition d'une personne transgenre, à savoir quelqu'un dont l'identité de genre ne correspond pas à son sexe biologique.

Bonjour ! Et merci pour ce retour. ♥️ pour Sapienza je ne l’ai toujours pas lue (elle attend chez moi…) mais j’ai vu une adaptation de l’art de la joie en pièce de théâtre de 5h30 cette année… une claque phénoménale. J’en suis revenue complément bouleversée ! Donc j’ai mis un pied dans son œuvre tentaculaire, et en effet c’est épatant. Quant aux réseaux sociaux, c’est une lutte quotidienne, et dans l’ensemble ça se résume à limiter au maximum (comme le sucre l’alcool ou autre drogue ): bloquer d’Appli limité a 15 minutes par jour, et j’ai installé l’application One Sec pour m’empêcher d’ouvrir de manière compulsive Instagram. Ça ne résout pas tout, mais ça aide!! 👊🏻 🤍

Missy n'est pas une "femme s'habillant en homme". C'est cela, qui en fait un personnage complexe et intéressant, loin des caricatures. C'est une personne qui, grâce à son statut d'aristocrate, a pu se permettre de ne jamais se marier, et de changer l'entièreté de son identité publique et sociale. De Mathilde de Morny, elle est devenue Oncle Max. On ne parle pas ici de tenue vestimentaire, mais d'identité et d'intimité. La définition d'une personne transgenre est la suivante: "Personne dont l'identité de genre (féminine, masculine, ou non-binaire) ne correspond pas à son sexe biologique assigné à la naissance (masculin ou féminin)." Le personnage de Missy correspond tout à fait à la définition actuelle d'un homme transgenre. Une personne désignée comme femme à la naissance, qui, à l'âge adulte, a choisi de modifier son apparence et son prénom, son identité sociale en somme, pour embrasser une identité entièrement masculine. Je trouve que c'est lui rendre justice que d'au moins, évoquer la possibilité de cette identité transgenre. Mais notons que je laisse la porte ouverte: je parle ici d'une hypothèse, (de 2 hypothèse, d'ailleurs, je parle de personne transgenre ou de personne no binaire) qui me semble plausible au vu des lettres et documents dont nous disposons de la part de Missy-Max.

Je ne déplore pas du tout que leur histoire ait été effacée, mais que le personnage de Missy ait été moqué, singé et humilié. La définition d'une personne transgenre est la suivante: "Personne dont l'identité de genre (féminine, masculine, ou non-binaire) ne correspond pas à son sexe biologique assigné à la naissance (masculin ou féminin)." Le personnage de Missy correspond à la définition d'un homme transgenre: une personne désignée comme femme à la naissance qui, à l'âge adulte, a choisi de modifier son apparence et son prénom, son identité sociale en somme, pour embrasser une identité entièrement masculine. ouvrir la porte de cette hypothèse me semble être un choix d'ouverture d'esprit. Cela n'enlève absolument rien aux histoires lesbiennes de Colette, ni à la beauté de leur amour! Et cela n'enlève rien à notre chère Colette qui a aussi eu des relations lesbiennes notoires, avec Natalie Barney, Renée Vivien ou Lucie Delarue Mardrus !

​@@digleeMW Dans votre vidéo, vous qualifiez Missy de "femme transgenre", et non d'homme transgenre comme vous le faites ici, c'est pourquoi je disais que vous vous mélangiez les pinceaux. Mais cela n'a rien d'étonnant puisque la complexité de ce vocabulaire sert seulement à masquer son absence de logique. Par ailleurs, vos considérations me semblent anachroniques et biaisées : Mathilde de Morny ne change pas son "identité sociale" en se faisant appeler Missy. C'est un surnom qu'elle se donne, mais en tant que descendante de la famille impériale, personne parmi ses contemporains n'ignore qui elle est. Et de toute façon, le surnom qu'elle adopte (Missy !) ne renvoie absolument pas à la masculinité (et il faudra d'ailleurs que vous m'expliquiez ce que vous entendez par "identité entièrement masculine" : si vous vous y aventurez, je crains que vous tombiez uniquement dans des stéréotypes sexistes). Ce que vous effacez complètement en ne qualifiant pas Missy de femme, et en le parlant pas de sa relation avec Colette comme d'une relation lesbienne, c'est que c'est justement cela qui a été perçu comme scandaleux à leur époque ! Deux femmes qui s'aiment, et qui le montrent (car, comme vous le rappelez bien en citant d'autres exemples, leur relation n'avait rien d'exceptionnel pour l'époque, mais le fait qu'elles s'affichent publiquement l'était). De même, on peut fortement supposer que c'est aussi parce que c'était une relation lesbienne que la critique l'a beaucoup moins prise au sérieux que les trois mariages de Colette, et que c'est parce que Missy ne se conformait pas aux codes sociaux de la féminité qu'elle a été tournée en dérision. Il serait donc à la fois plus pertinent d'un point de vue historique et d'un point de vue politique de qualifier Missy de femme qui se travestissait et qui cherchait à s'affranchir du carcan qu'est le genre, carcan dont elle souffrait manifestement (ce qui est le cas de toutes les femmes, de manière plus ou moins intense, et plus ou moins conscientisée).

@@ellede1338je comprends tout à fait vos remarques. Notons tout de même que je soulève ici une hypothèse, je dis que l’on POURRAIT qualifier Missy de personne ou transgenre ou de personne non binaire. (Je parle de son surnom de Max, identité qu’elle a adopté en public, se faisant appeler oncle Max, ou Duc de Morny). Tout cela n’est qu’une porte ouverte, pour laisser la place à des éventualités plus vastes. Car si en effet il s’agissait d’une personne qui se sentait profondément masculine, pourquoi ne pas émettre cette possibilité et laisser la porte ouverte. Vous comme moi, nous ne tissons que des hypothèses, et comme c’est quelqu’un qui n’a jamais écrit sur son identité intime, nous pourrions en débattre longtemps sans être plus avancé.e.s! Ma vidéo est là pour faire entendre la beauté de leur lien et de leur attachement, et je ne crois pas que soulever cette hypothèse (je dis moi même dans la vidéo qu’il n’est pas évident d’accoler des mots actuels à une situation du début du 20e siècle!) entache sa mémoire. C’est quelqu’un qui me bouleverse et qui a sans doute énormément soutenu Colette et participé à son épanouissement. Il me semblait important de présenter leur couple, et qu’il s’agisse d’un couple de femmes ou d’un coupe queer, dans tous les cas il est un couple anti conformiste et rempli d’amour, et c’est ça que j’avais à cœur de montrer ici.