Natty Jah Vanite
Reggae mauricien
Un artiste, un philosophe, un homme aussi. Natty Jah, de son vrai nom Patrice Leung Kai, c’est un peu tout cela à la fois. Après « Vanité », il nous revient avec son nouvel album « Si to lé », qui sera disponible dans les bacs d’ici la fin de cette semaine. L’occasion pour nous d’essayer de percer le mystère derrière Natty Jah.
Natty, c’est la nature. Jah, c’est Dieu. Du moins dans la culture rasta. Écouter les chansons de l’artiste, c’est donc s’impregner d’un son naturel et divin à la fois.
« ‘Si to lé’, c’est une évolution. C’est surtout au niveau de la voix que je me suis peaufiné. En ce qui concerne les textes, je pense qu’il y a eu une évolution, mais les thèmes sont toujours universels : lumière, nature, amour, entre autres », nous dit Natty Jah, assis dans sa modeste demeure à Goodlands.
Ce qui est aussi intéressant avec cet artiste, c’est qu’il n’écrit pas des chansons seulement en vue d’un nouvel album. Ses textes sont là bien avant qu’on les écoute. Natty nous explique cette façon de faire : « Quand tu sèmes une graine, il faut attendre qu’elle bourgeonne. Et puis, patienter jusqu’à ce qu’elle deviennne une magnifique fleur. Et c’est quand on a donné son temps pour faire grandir cette fleur qu’on se rend compte de son importance. C’est pareil pour mes textes », philosophe-t-il.
Natty Jah, c’est aussi l’un des rares artistes qui veut sortir un album sans aucune collaboration. Il trouve que « travailler et composer seul, c’est avant tout se connaître encore mieux. C’est prendre conscience de ses capacités. C’est là toute la formation pour devenir un meilleur chanteur ! »
Natty Jah nous répond par une de ses paraboles quand nous lui demandons ce qu’il conseillerait à ceux qui s’aventurent dans la musique locale : « Tout ce qui se passe dans la vie arrive pour une raison quelconque. Si on a envie de devenir chanteur/compositeur, il faut avant tout donner le meilleur de soi-même. Mais il faut aussi attendre les autres, car ce sont les autres qui vous mettront à la place que vous méritez. C’est comme une horloge. Elle vous montre midi, et le lendemain elle vous montrera encore midi. C’est donc un cycle, il faut juste attendre que l’horloge pointe sur vous, et vous aurez ce que vous voulez… », dit-il. Songeur, il ajoute « Il y a de l’espoir partout, et c’est pareil pour la musique. Il faut juste combattre deux choses dans ce monde : l’égoisme et l’orgeuil. Si nous arrivons à faire cela, nous vivrons heureux. »
On vous le redit : un vrai philosophe, un vrai penseur. C’est sa façon de nous montrer que « Si to lé », c’est un album avec une vraie vision, un certain point de vue de l’existence tout simplement.