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Ne capitulez pas. Dans sa pièce Rhinocéros, Eugène Ionesco met en scène un nouveau conformisme, qui fait se transformer les hommes en bêtes sauvages. On s'en effraie d'abord, jusqu'à devenir comme elles. Cette pièce, absurde et métaphorique, peut (doit ?) être un support de réflexion à d'autres contextes que la deuxième moitié du XXe siècle.
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Texte de la vidéo :
Bonjour, je suis professeur de Lettres modernes. Je vais vous raconter une histoire.
Dans une petite ville, les humains vivent leur vie tranquillement. Tout à coup, des rhinocéros surgissent. Ils font peur : ils risquent de tout casser, et de nous écraser. Un premier homme se transforme en rhinocéros : on s'étonne de son choix, c'est bizarre. Les premiers hommes qui deviennent des rhinocéros sont marginaux, mais on les regarde. Plus ils sont nombreux à quitter leur forme humaine, moins ils inquiètent. On se dit qu'il faut les accepter : après tout, s'ils préfèrent être rhinocéros plutôt qu'hommes, c'est leur droit. À force de métamorphoses, les rhinocéros qui étaient minoritaires deviennent majoritaires. Ça devient la norme de se conformer à la rhinocérite.
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Cette histoire est celle racontée par Eugène Ionesco, dans la deuxième moitié du XXe siècle, dans sa pièce Rhinocéros. Ce qui est intéressant avec les métaphores, et avec la littérature de manière générale, c'est qu'elles nous permettent de comprendre le monde dans ses changements. Ce n'est pas parce que les autres hommes se transforment en rhinocéros que je dois devenir un rhinocéros moi aussi. Ce n'est pas parce que les rhinocéros sont de plus en plus nombreux qu'ils sont moins dangereux - au contraire.
À la fin de la pièce, le personnage de Béranger - qui est le seul à rester un homme - s'exclame : « Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu'au bout ! Je ne capitule pas ! » Ne capitulez pas
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