Christine Calonne, psychologue psychothérapeute, explique comment la perversion narcissique de l’agresseur entraîne la victime dans un lien traumatique. Il s’agit d’une relation d’addiction affective où celle-ci est ou devient dépendante comme un(e) drogué(e). Cette addiction a une dimension biologique (hormones du stress, du plaisir et du sevrage) mais aussi psychologique, état de figement du système nerveux suite à des traumatismes antérieurs ou état de fuite (attentes d’être sauvée à cause de besoins frustrés dans l’enfance). Le PN maintient une cette addiction fusionnelle grâce au « gaslighting », des manipulations systématiques de la victime. Ce terme est utilisé comme titre d'une pièce de théâtre anglaise pour décrire l'estompage progressif de la perception de la réalité d'une personne suite à des manipulations répétées de son agresseur : transformer les faits pour créer un récit qui fait croire à la victime qu'elle est folle, faible ou qu'elle manque de mémoire. On observe dans le film un estompage de la lumière qui transforme la vision des choses. La victime perd son identité, la connexion à elle-même dans cette addiction. Elle prend son agresseur pour son sauveur lorsqu’elle est manipulée et amenée à répéter les traumatismes de son enfance. Elle peut se libérer de cette addiction en observant les effets destructeurs de ce lien traumatique. En cherchant d’autres sources de plaisir et de réconfort que ce lien, elle prend du recul par rapport à l'emprise. Rétablir sa sécurité intérieure et des liens bienveillants peut y contribuer, car l'isolement fragilise la victime. Ne plus accepter l’entière responsabilité de la relation et poser ses limites favorise la prise de recul pour prendre soin d’elle. Pour en savoir plus, vous pouvez lire « Les victimes de pervers narcissiques, guérir le traumatisme » aux éditions Ellipses 2022. Vous pouvez également consulter son site internet www.psychotherapie-calonne.be.