Astonvilla - Concerts Sauvages @ Trocadéro Paris, sur le parvis des Droits de l'Homme - 8.02.2006. Setlist : Un Million de Lézards - Regarde moi - De jour comme de nuit - Rock Music - Les Codes - J'aime regarder les filles. * / astonvillaofficiel * www.astonvilla.org/ * musique.rfi.fr/musique/200602...
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* Dans le cadre des "Concerts sauvages", diffusés chaque mois sur la chaîne de service public France 4, Astonvilla a joué, mercredi 8 février, un set chaleureux, électrisant et incantatoire sur l’Esplanade des Droits de l’Homme du Trocadéro, devant une foule que ni le vent ni le froid n’ont pu déloger de ce concert atypique.
Dans le cadre des "Concerts sauvages", diffusés chaque mois sur France 4, Astonvilla a joué, mercredi 8 février 2006, un set chaleureux, électrisant et incantatoire sur l’Esplanade des Droits de l’Homme du Trocadéro à Paris, devant une foule que ni le vent ni le froid n’ont pu déloger de ce concert atypique.
"Astonvilla ? T’es sûr ? C’est moins cher ici qu’à l’Olympia !" Le couple de jeunes à la mèche typiquement "strokienne" qui passe au Trocadéro n’en revient pas. Et pourtant : le concept est simple et inédit en France. Chaque mois depuis septembre dernier, un groupe (en tournée la plupart du temps) joue dans un lieu public à première vue étranger à toute prise de pouvoir musicale. Le groupe AS Dragon a donné le coup d’envoi porte de Saint-Denis, suivi par Luke à la Défense, Devendra Banhart place de la Bourse et mi-décembre, les Têtes Raides dans le hall de la gare du Nord. On attend (peut-être) Jean-Louis Aubert et (c’est sûr) Louise Attaque le 24 février.
Rebondir sur ce type d'exercice n'est pas un problème pour un groupe comme Astonvilla, à la réputation scénique impeccable, auteur tout de même de quatre albums en dix ans. Entre les façades imposantes du théâtre national de Chaillot et du musée de la Marine, les guitares du groupe de rock résonnent. Coming out, tiré du dernier et excellent album De jour comme de nuit..., retient l’attention des quelques dizaines de personnes qui traversent à ce moment le grand carré de marbre rebaptisé Esplanade des Droits de l’Homme. Une heure et demie plus tard, sous les premières gouttes et par un vent glacial que rien n’arrête, plusieurs centaines de personnes applaudiront le concert jovial donné par le chanteur Fred et ses trois acolytes.
Si le combo n’a pas toujours connu le succès mérité, celui qui a officié en première partie de ZZ Top ou Deep Purple, joue tout sourire dehors, dans un rapport de convivialité avec un public souvent à portée de cordes. Enchaînant les titres tranchants (Rock Music, Regarde-moi, Croiser le fer) ou les morceaux plus aériens (Un million de lézards, De jour comme de nuit), le groupe fait tanguer la foule d’une jambe sur l’autre. Un vieux monsieur se lance dans une gigue effrénée pendant qu’un enfant de cinq ou six ans gravite à toute vitesse autour de sa mère. Une touriste néerlandaise demande si le groupe est connu en France, des breakdancers et des jongleurs profitent des caméras pour se faire de la publicité à peu de frais. Un artiste du ballon rond multiplie de son côté les acrobaties devant des accrocs médusés, parmi lesquels les musiciens eux-mêmes, fans de foot au point d’avoir baptisé leur groupe du nom d’un célèbre club britannique. Parallèlement, Guillo et Meda 1, deux artistes graffeurs lillois, improvisent une œuvre à coups de marqueurs colorés sur une grande vitre de plexiglas. Ce happening peint fait pleinement partie du projet "Concerts sauvages" : chaque concert est en effet l’occasion pour divers graffeurs de se laisser inspirer par la musique live pour peindre in situ.
A 18 heures, la Tour Eiffel gratifie la foule de ses milliers de scintillements. Instant magique qui redonne à Astonvilla du cœur à l’ouvrage : le groupe retarde la fin du concert de près de trois quarts d’heure ! De rappels en rappels, le chanteur fend la foule, s’amuse à courser deux jeunes filles faussement effrayées. Mais l’onglée pointe sous les caprices du vent, et la nuit déjà noire rappelle au groupe qu’il doit encore jouer le soir au Trabendo. Clap de fin, public et artistes se saluent comme de vieux amis. "C’est magnifique de jouer ici", dira plus tard le chanteur Fred. L’Esplanade des Droits de l’Hommes, c’est tout un symbole. Sans compter que cela crée une belle intimité avec le public. En permettant à des gens qui ne viendraient jamais nous voir en concert d’écouter notre musique." En offrant aussi un accès gratuit à des gens qui n’auraient pas les moyens de rentrer à l’Olympia.