À Berlin, les clubs ferment les uns après les autres et les prix des loyers flambent. Mais dans l’un des quartiers les plus riches de la capitale, la résistance s’organise. Au bord du lac de Rummelsburg, derrière la gare d’Ostkreuz, des collectifs alternatifs ont construit des péniches de fortune d’où ils défient le marché immobilier berlinois...
Leur figure de proue s’appelle Anarche. Ce bateau, l’un des plus grands et des plus anciens à naviguer dans les méandres de la Spree, lutte contre la disparition des clubs. Depuis des années, le collectif des Freimeuter ("émeutiers libres" en français) y organise des soirées et des concerts flottants, à tel point que ce radeau est aujourd’hui incontournable dans le milieu de la fête à Berlin. Qu’il soit amarré au bord du lac ou qu’il navigue au cœur de Neukölln, Friedrichshain ou encore du Festival Fusion, partout où il y a de l’eau, l’Anarche offre une scène à des événements festifs proscrits à terre.
Mais la lutte pour conquérir des espaces de liberté a un prix : le collectif des Freimeuter est régulièrement menacé par la ville, quand ce ne sont pas les riverains de la Spree qui font appel à la police pour contrôler l’embarcation. Car si l’eau échappe pour l’instant à la privatisation, les places d’amarrage et les berges sont déjà interdites aux propriétaires de bateaux. "Tracks" monte à bord de l’Anarche et s’intéresse à la lutte contre la gentrification.
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