René Girard propose une approche de la philo par la littérature, très intéressante.

@@denis10-2-ro9 René Girard souligne surtout l'importance du mimétisme chez les humains, et dénonce la stérilité du phénomène du bouc émissaire (message essentiel du christianisme, peu confortable donc boudé sinon nié). Avec un peu de recul, on se rend compte que ça n'est pas rien effectivement... Bien qu'athée, j'en arrive à me dire que le christianisme est plus une philosophie qu'une religion, mais bien sûr l'"Eglise" qui a bien compris l'aspect mimétique de ce grand penseur critique qu'est l'homme, pardonnez mon cynisme, a trouvé plus profitable pour elle de n'en développer que l'aspect religion... Et puis d'autres que l'Eglise ont vu le parti qu'on pouvait tirer de la méconnaissance de la théorie de René Girard.. Surtout depuis quatre ans... Ceci dit ses bouquins m'ont semblé ardus....

Très caractéristique de la philosophie antique : ce qu'on appelle de nos jours être aligné... Bravo.

@@javierchurch6350 Effectivement je suis sensible de façon générale à la pensée des anciens. Merci pour votre compliment quant à ma formulation. Et vous-même, que pensez-vous de ce sujet et de la publication de Fabien ? Avez-vous des suggestions de lectures philosophiques destinées aux néophytes ?

​@@Penseur_haletant Si Fabien se fait connaître par ce moyen, avec des retombées professionnelles que je lui souhaite, je fais partie des gens qui savent donner, recevoir, rendre (voir Marcel Mauss), et qui à ce titre lui adressent un grand merci.... Aussi je prends le temps de vous répondre, bien que n’étant un maître en rien. Je me nourris de son travail, qui fait de lui un maillon d'une chaîne humaine que j'aime bien alimenter gratuitement dans mon domaine de compétence. C'est aussi l'occasion de souligner qu'Internet n'a pas que des défauts. Ce que Fabien nous nous propose me semble censé et riche, et ses réflexions n'invalideraient pas un autre conseil d'initiation par d'autres profs avec d'autres œuvres. Bergson ne m'était pas familier, et mon intuition me dit depuis longtemps que le carpe diem qu’on rencontre un peu partout est soit très mal compris soit très con. Je vois dans ses propos la validation d’une hypothèse chez moi intuitive : dévaloriser le passé et le futur au prétexte que l’un est mort et que l’autre n’existe pas me semble un refus de conscience se traduisant par l’irresponsabilité, une invitation très « libéralocompatible » à renoncer à notre nature philosophique, par adhésion à l’une des écoles (donc rejet des autres)… si tant est que l’utilitarisme/conséquentialisme aujourd'hui sur le trône mérite le statut d’école philosophique… Quant à l’absence d’essence humaine, je parierais que négliger une forme minimale d’éthique (je n’ai pas dit morale) est une erreur, masquée par le fait que l’idée générale de l’existence précédant l’essence a le mérite de contrebalancer l’idée de déterminisme qui ferait d’Hitler un pauvre innocent. En espérant que ma subjectivité vous apportera quelques piste d’approfondissement.

@@javierchurch6350 Je vous rejoins sur la qualité du contenu proposé par Fabien qui mériterait, à mon sens, une audience bien supérieure. Je suis également abonné à la chaîne KZfaq de Charles Robin (alias Le Précepteur) ainsi qu'à son contenu Patreon et je trouve les deux approches très complémentaires : Charles un peu plus pédagogue et accessible, Fabien un peu plus littéraire et élitiste (dans le bon sens du terme naturellement). Sur la suite de votre développement, il faudrait beaucoup plus de temps pour vous répondre convenablement et malheureusement ce soir j'en manque. J'espère néanmoins avoir l'occasion, par le biais d'autres commentaires, de poursuivre la discussion de façon indirecte en rebondissant aux publications de Fabien. Toutefois je vous rejoins également sur un point essentiel de votre propos : la réticence vis-à-vis d'un usage immodéré de l'utilitarisme pour justifier toutes nos décisions à la fois individuelles et collectives. La modernité est selon moi affectée d'un grand maux : la confusion entre l'inutilité et le superflu. À mon sens, le superflu est nécessaire à notre équilibre identitaire. Être guidé uniquement par l'utilité, c'est in fine se réfugier derrière une approche purement quantitative car seule capable de justifier rationnellement l'utilité d'une action. Or l'humain n'est pas qu'un être rationnel, il est aussi un être de foi et de cœur, un être capable d'humilité dans ses calculs pour accorder une place au superflu, à l'insaisissable, à l'inatteignable. Tout le paradoxe du progrès réside selon moi en cette étrange équation : alors qu'à l'origine le progrès permit à l'homme de sortir de l'état de nature, l'utilitarisme et la rationalité technicienne en ont fait l'outil de sa propre destruction par un retour à l'état de nature fondé sur la recherche exclusive de l'efficacité maximale, réduisant la conscience humaine à un superflu devenu inadéquat voire indésirable (cf. projet transhumaniste).

@@Penseur_haletant Et bien j'apprécie l'effort de dialogue, même si l'écriture me semble chronophage.... Sans être sur Patreon, j'apprécie beaucoup Charles Robin également. Il y en aurait encore pas mal d'autres, mais je me dois de citer Eric Guéguen qui a écrit la Justice et l'Ordre, le Miroir des Peuples, et un petit bouquin Vade-Mecum (petit guide du citoyen désorienté). Je l'ai connu par KZfaq avec ses politéia. Derrière la personnalité de chacun, et je cite encore François-Marie Portes, il y a un homme qui parle, qui offre, et j'ai la sensation que la technique, aussi effrayante qu'elle puisse être, permet des éveils de conscience dont il serait stupide de se passer.

Par Schopenhauer, je recommanderais également sa Métaphysique de l'amour sexuel, surtout s'il s'agit d'un jeune lecteur 🙂. Ce genre de sujet plaît généralement beaucoup à un certain âge de la vie, et même au-delà !

Nay ???

@@breyka4665 breyk ???

@@breyka4665 breyk

😂Es-tu sérieux?

XPTDR comme on dit

Bonjour. Un grand merci à vous ! Fabien.

Trop complexe pour des débutants, de plus je recommande d'avoir lu préalablement Platon pour bien appréhender ce texte.

@@denis10-2-ro9 et pour bien comprendre Platon, il faut connaître les pré-socratiques. En tant que scientifique, j'avais commencé par l'histoire des sciences, notamment babyloniennes, égyptiennes et grecques. Et puis j'étais tombé sur "les origines de la pensée grecque" de JP Vernant. Cela m'a fait réfléchir sur comment passer d'une explication mythique à une explication rationnelle. Quelques fois j'ai l'impression que nous faisons de nos jours le chemin inverse.

L’Éthique à Nicomaque est plus abordable que la Métaphysique par son orientation praxis, et de mon expérience, l’amateur se dirige d’abord vers l’étude des problèmes de morale. De plus les considérations de la Métaphysique sont un peu un OVNI du corpus aristotélicien (ce qui explique partiellement son titre pour les raisons que vous connaissez) et j’avoue moi-même ne pas avoir retenu grand chose de ces histoires de Un et de substance donc ça me semble rude de commencer là. Je me rangerai derrière l’avis donné plus haut, on peut conseiller sans trop se tromper de s’attarder sur le maître d’Aristote et dérouler chronologiquement si on se sent d’attaque. Il y a une phrase qui dit que « la philosophie occidentale est une note de bas de page sur Platon », et certains dialogues ont l’avantage d’être assez court en plus de leur style agréable.

Très bonne proposition pour comprendre l'apparition de la raison. Comme vous j'aime beaucoup JP.Vernant​ @@christiangruss