C'est une explication, tout à fait, mais pas la seule. l'Athènes classique était traversée par cette peur de l'invasion des métèques et de la corruption du sang athénien

@@alexandreduclos De toute façon, aucun phénomène complexe ne peut s'expliquer que par un unique facteur! Mais effectivement, merci de votre réponse!

Bonjour, merci pour cette réponse, je posais la question de manière faussement naïve, car finalement il me semble que vous n'êtes pas si éloigné de Pablo Servigne avec cette notion d'éthique par provision dans laquelle on pourrait voir des rapprochements avec "l'autre loi de la jungle" ? En effet la catastrophe est en cours, et encore il serait intéressant de savoir ce qu'on met dans ce terme de "catastrophe". Les mots lorsqu'ils sont utilisés de manière massive et uniforme ont tendance à nous intoxiquer l'esprit, surtout que pour beaucoup et de façon inconsciemment collective, des conceptions du monde issues de la religion viennent s'immiscer sournoisement dans ces tableaux lyriques de visions apocalyptiques. Alors que les dégâts sont dans notre quotidien, si bien que nous ne les voyons malheureusement plus, on peut malgré tout espérer un sursaut des consciences. Vaste programme et j'ai hâte d'écouter vos prochaines vidéos !

Bonjour Zazie B. Je ne suis pas spécialiste de la question qui toutefois m'intéresse de plus en plus. Il y a des liens. Par exemple Pablo Servigne, praticien de la collapsologie, cite souvent Jean Pierre Dupuy, catastrophiste "éclairé". La démarche me semble pourtant imperceptiblement différente. Le catastrophiste est un prophète de la catastrophe, quelqu'un qui annonce que la catastrophe est inéluctable pour que les populations s'habilitent à se sauver elle-même au nom d'un impératif : l'interdiction pour l'humanité de se détruire elle-même. Le collapsologie peut admettre que la catastrophe a déjà commencé, a lieu. Pour ma part, et c'est le travail que je vais commencer dans la prochaine série de vidéos, je suis persuadé que la catastrophe a déjà eu lieu (cette catastrophe résidant essentiellement dans le fait que nous avons tellement cédé à la société machinistique et à la métaphore du fonctionnement que nous sommes incapables de sauver le monde commun, ni même de tenter de le sauver sans le détruire définitivement). Bref, ce qui manque, c'est 1/la bonne nouvelle, la catastrophe est derrière nous 2/ une éthique par provision pour les âmes/corps libres survivantes déambulant dans les ruines du monde commun (qu'il y ait ou non une apocalypse nucléaire ou l’extinction du vivant). Si salut il y a, pour moi, c'est moins dans une collapsologie que dans une sotériologie à destination des humains libres. Nous rendre capables de produire un autre monde que celui du collapse. Je travaille la dessus en même temps et il se peut que la série que je propose soit très très longue parce que le sujet est immense. Bien cordialement, AD

Bonjour, Je vous rejoins sur l'évidage des mots de leur signification. Je ne parlerai pas de catastrophe sauf avec de l'humour ou un sens critique intraitable. En d'autres termes, en affirmant qu'elle a déjà eu lieu, établir ce point prendra plusieurs vidéos. Pour moi, il s'agit sans rire, de travailler à l'après fin du monde -virtualisation du monde, destruction du monde commun, destruction du travail par le process, marchandisation de tout, abolition de la nature, destruction de la biodiversité, quasi-disparition des humains libres, etc, etc-. Une éthique post fin du monde pourrait ressembler à une religion post péché originel. Pour moi, il faut faire l'inverse et toujours associer la chronique de nos impuissances et de ce que nous avons détruit à proposition d'émancipation (que j'appelle aujourd'hui chroniques du monde-sujet). Le tout sans être totalement délirant, ni sectaire, ni expert (les sectes sont plus faites pour se fondre les un.e.s dans les autres que pour penser/les experts sont parties prenantes de la démolition du monde commun). A bientôt, Alexandre.