Merci ! Merci pour cette vidéo incroyable, en finissant le livre, je me sentais mal du fait de ne pas ressentir tout ce que les grands auteurs, les critiques et autres pensaient de ce livre. Je mourrai d’envie de découvrir une incroyable histoire d’amour et je me suis rendue compte que c’était tout le contraire. Albert Cohen a écrit un merveilleux livre, un chef d’œuvre. Mais pas une histoire d’amour. Merci d’avoir exposée tout cela. Ce qui me fait un peu peur c’est que certaines personnes voient la relation entre Ariane et Solal comme la perfection à atteindre, l’amour ultime. Puis petit à petit, je me suis rendue compte que beaucoup d’hommes affectionnaient ce livre, comme cette vision de l’amour. Un homme ayant un pouvoir ultime sur une femme amoureuse de l’amour et du désir. Bien trop polie et classe pour s’exprimer pleinement. Je veux que les gens continuent à lire ce livre. Je veux que ce roman soit pour toujours considéré comme un des plus grand roman francophone mais PAS comme la plus belle histoire d’amour. La quatrième de couverture devrait plutôt couvrir le fait que Cohen décrit avec passion et génie une relation toxique et intense entre deux personnes trop belles.

Fascinant. Je suis en train de lire ce livre et ce qui est sûr c'est que je n'en ressortirai pas indemne. Ton point de vue apporte un éclairage très intéressant car on m'a présenté le livre comme une sorte de modèle à suivre en amour. Et déjà là où j'en suis je commence à me dire dans la façon dont Ariane aime Solal il y a quelque chose de malsain qui commence à voir le jour. Elle est dans une fascination dangeureuse, d'autant que Solal l'avait bien prévenue dès le début qu'il la draguerait salement, comme une chienne, et qu'elle tomberait à genoux devant lui comme une imbécile, comme toutes les femmes qu'il a voulues. Elle n'a aucun recul et est complètement aveuglé par cet amour potentiellement très dangereux. Ce roman est comme le personnage de Solal finalement : très beau et profondément troublant.

Bonjour ! Je suis contente d'être tombée sur ta vidéo parce que je n'étais pas du tout consciente du fait que les gens prenaient Belle du Seigneur à la lettre et que certains considéraient ce livre comme un beau roman d'amour avant de faire quelques recherches aujourd'hui, par hasard. Belle du Seigneur je l'ai lu il y a plus de 5 ans maintenant, juste parce qu'un ami me l'avait conseillé. Je ne savais pas de quoi ça parlait, je n'avais pas d'idée reçue avant de le lire. Je l'ai trouvé magnifique JUSTEMENT parce qu'il commence comme une merveilleuse histoire d'amour avec des personnages beaux et passionnés, mais qu'il finit avec tant de violence. Il montre où mène un amour finalement très superficiel et simplement basé sur la passion. En gros je suis d'accord avec ta lecture à 100% et je n'arrive même pas à concevoir que certaines personnes puissent voir ce livre comme un roman d'amour qui fait chaud au coeur.

Je me sentais très seule à avoir cet avis sur ce livre avant d'avoir vu ta vidéo. J'ai même arrêté ma lecture en plein milieu du livre, me sentant indigne tant je voyais les choses "à l'envers" de ce que l'on m'avait présenté : une histoire d'amour grandiose. Leur amour n'a rien de beau et on peut l'observer par tous les bouts ... Je trouve qu'il y a même un aspect glaçant et effroyable dans leur relation tant d'après moi, dès le début, on comprend que c'est voué à quelque chose d'absolument malsain. Néanmoins, ce fût une très bonne lecture et j'ai apprécié le contexte historique, adoré détester certains personnages et apprécier les autres. La critique sociale et la description en profondeur des personnages m'a fasciné. Je rajouterai que l'écriture d'Albert Cohen est vraiment sublime. Merci pour ta vidéo et tes explications ! J'ai hâte de découvrir les autres.

Ah bah oui ! Enfin ! Moi non plus je ne comprenais pas pourquoi on en parlait comme d'un récit sublime d'une grande histoire d'amour !! Merci pour cette vidéo très riche, je me sens moins seule ! 😅

Merci pour cette vidéo, je ne me suis pas ennuyée un seul instant ! Et c’est rare...

Bonjour, merci pour cette vidéo. D'accord avec toi sur la thèse principale. Ce n'est pas une belle histoire d'amour. Mais je suis en désaccord sur pas mal de choses que je réduis au minimum, pour faire au plus court. Il y a un passage fondamental, qui scinde, à mon sens, le livre en deux. C'est ce moment de la danse entre Solal et Ariane, reprise en 4e de couverture dans mon édition, qui annonce et consacre l'union des deux personnages. Avant ce moment, l'histoire d'amour peut réussir. À partir de ce moment, paradoxalement, elle est une farce et une lente progression inévitable vers la dépression. Tu es bien sévère avec Solal et tu ne rappelles pas ce qui l'anime : Au fond, il voulait qu'Ariane lui résiste. Il voulait être aimé pour autre chose que ce qu'il paraît. Il est hanté par sa beauté, son charme, ce qui fait qu'il séduit et qu'on ne l'aime pas pour qui il est (d'où le déguisement du début, trait de génie, provocation romanesque face à la dictature des apparences). La beauté, pour Solal, aveugle autant que la laideur. Elle fait mal aimer. Or, Ariane se laisse séduire, par le manège et les petits animaux et ce jeu de charme auquel Solal s'est livré (la séduction est, comme la beauté, un mensonge, un gonflement de muscle du mâle dominant). Solal, consciemment ou non, se vengera dans le reste du livre, de ne pas être aimé pour qui il est. Je te trouve bien indulgente envers Ariane. C'est une femme-enfant qui n'a pas de volonté, une poupée grandie, la bébelle de son seigneur, d'abord mariée à un idiot, puis captive inconsciente embarquée dans un périple masochiste. Quant à cette conclusion que tu tires : "l'admiration n'a pas besoin de passer par une sacralisation qui est nécessairement un masque", je changerai une citation de Flaubert en disant que certains aiment en bourgeois, d'autres en demi-dieu.

VOUS ÊTES TRÈS INTELLIGENTE .... MERCI MADAME.

J’adore! Vous êtes très forte, je beaucoup aimée corre analyse.

Waouh ! Super j'attendais ta vidéo avec impatience.

Excellente analyse. Bravo. Je souscris à 100 %.

Bravo pour cette analyse, certes juste mais annoncée par l'auteur lui même. Il ne s'agit pas d'un roman d'amour mais d'un roman de l'anti passion. C'est la passion qu'il condamne et l'incapacité de Solal a être lui même, naturel puisqu'il en meurt d'envie est justifiée car, s'il proclame l'amour véritable (celui de sa mère dans la mariage) il meprise d'avance la passion qui se meurt sans le social et les apparences. C'est l'occident qu'il condamne et les "ignobles romanciers" menteurs qui font croire à une passion heureuse. D'autre part, l'analogie entre Solal et la perversion narcissique est bien sûr à faire, mais il ne faut pas oublier le contexte. Sa conduite sadomasochiste est guidée par son identité juive dont il est à la fois fier et honteux. Il se sent coupable en permanence d'évoluer dans des plaisirs païens par égo et narcissisme (autant qu'Ariane) . Alors il se punit. En faisant du mal à celle qu'il aime et dont il interroge constamment les motivations. Séduite pour les basses raisons ? La clé de sa conduite perverse et masochiste réside dans les conséquences de l'antisémitisme, vécu par l'auteur et son héros. Solal est un incroyant qui rêve de croire. Mais sans trace de dieu ni d'absolu il ne peut que souffrir et faire souffrir, se punir dans la passion amoureuse, dont l'échec entre en résonance avec l'absence de Salut à la fin du livre.

je voudrais ajouter aussi que toute personne ayant reellement lu le livre attentivement sait parfaitement que ce n'est pas un roman d'amour, c'est une tragedie presque, un recit d'une passion qui n'a pas su etre equilibree

Merci de cette vidéo que je viens seulement de regarder. En effet, j'ai commencé le livre ce soir!

J’ai mon oral de français dans deux jours et je suis tombée sur ta vidéo, j’ai vraiment aimé comment tu as décortiqué assez vite le livre tout en donnant ton avis, les mordus de livre devrait connaître ta chaîne! Bref bonne continuation continu c’est super :)

Bon en fait je ne l'ai pas lu... d'une part parce que justement j'en avais l'écho d'une histoire d'amour (et c'est pas trop mon truc) et.. eh bien il est impressionnant en terme d'épaisseur :D Du coup, je ne le vois plus de la même manière ^^ mais je ne pense pas le lire, pas dans l'immédiat en tout cas, pour avoir connu ce genre de relation, je n'ai pas besoin de m'en remettre une couche XD

elle est magnifiquement intelligente , merci pour une perspective saine et courageuse.

Création du quotidien. Très joli mot et très juste dans l'analyse

tres agréable de t'écouter ! je suis pas littéraire, mais j'ai quand meme un ecrivain préféré c'est Bukowski . J'aimerai te voir en parler , voir comment tu ressent le personnage en tan que femme. Et merci pour tes videos elle sont cool

Exactement. Je n'ai jamais compris pourquoi bon nombre mette cette histoire sur un piedestal. Continues tes vidéos, je t'en prie!

Ah c'est exactement ça.Pas du tout une ode à l'amour, ni à la femme, ni à Solal. Et Mariette qui, sous le comique, montre le véritable visage de l'amour

intéressante analyse. Et pourtant tout l'argumentaire de Solal pendant la scène de séduction me semble juste. Mais c'est vrai qu'après, quand il ne lui dit pas qu'il a été renvoyé de la SDN, c'est mal parti. Et le social ne prenant pas le relais de la passion, cela conduit au désastre, ce que l'auteur veut démontrer. A un moment Ariane envisage d'acheter un chien, puis y renonce: ça les aurait peut être sauvés (ça et prendre un verre chez les voisins).

Les gens qui insistent pour dire que Belle du Seigneur est une merveilleuse histoire d'amour, malgré ce que l'auteur lui-même a pu dire, c'est un peu comme ceux qui insistent que l'héroïne éponyme du livre Lolita séduit son pédophile. Ils se font emporter par la perspective de personnages séduisants (Solal, Humbert Humbert), et n'arrivent pas à prendre de distance avec les idées qu'ils énoncent, et la différence entre leurs théories et leurs actions. Dans les deux cas, la sacralisation d'une certaine idée de l'amour et des femmes est exprimée par les personnages masculins, et implique beaucoup de misogynie, et un besoin profond de subservience des femmes envers eux.

en fait ce qu'il faut comprendre c'est que lorsque l'on dit aux autres que ce livre est un exemple a suivre en amour c'est dans le sens ou il nous expose tous les comportements qui peuvent tuer cet amour, l'isolation qui va leur etre fatale il ne faut pas oublier que meme s'ils pretendent que c'est un choix pr eux de s'isoler et de hair le social, non ce n'est pas un choix, solal est un juif en pleine montee antisemite il preserve sa fierte en repetant que le social le degoute mais c'est le social l'a marginalise, de deux evidemment en nos temps il ne faut pas generaliser mais Solal le dit a un moment du livre il a deja ete marie et s'il a de tels jugement sur les femmes c'est parce qu'autrefois il a ete le Deume de quelqu'un, en ayant ete lui meme son amour a ete insulte mais des qu'il se comporte comme un male alpha et que sa seduction commence a reposer sur un jeu de pouvoir et de physique entre lui et les femmes elles tombent comme des mouches devant lui, il est degoute d'Ariane parce qu'en la voyant pour la premiere fois il pense avoir trouve son ame soeur, une femme comme lui qui pourrait aimer son ame et cette femme apres avoir nous avoir ete decrite comme fiere, digne, aimante et differente finit par le venerer en moins d'une heure au point ou j'ai l'impression qu'il y a deux Ariane

Merci!

je n'ai pas lu ce livre mais j'ai écouté jusqu'à la fin, t'as rendu tout ça intéressant même si moi non merci pour le viol, je ne fantasme pas sur ça, que le violeur soit beau ou non, c'est un viol point

Et vous êtes très belle!

Je n'ai pas aimé ces amours malades mais jai ri aux larmes . Et à un autre moment j avais envie d être juive .

En même temps la présentation qui se veut élogieuse par de la femme en tant qu'objet. Littéralement

Belle du Seigneur j'ai mis juste 3 ans à le finir tellement les 3/4 du livre m'ont ennuyés mais sur conseil d'un amis je l'ai lu. J'ai pas aimé les decriptions de la famille, les écritures hachés en che des Parents d'Adrien Deume et de la servante c'était bien chiant au point où j'ai failli stoppé la lecture pour de bons. J'ai aimé la descriptipn de Solal par Adrien Deume, les 7 manèges et le jugement de Solal su les autres et son comportement en societé. La fin est tragique il est complétement dingue de torturer sa bien aimé comme ceci, d'ailleur il le reconnait lui même. Mais en définitif beau livre il aurait pu être mieux écrit quand même parfois il y a du génie mais parfois on s'ennuie trop souvent. Solal n'a pas tort sur c'est 7 manège mais sur la suite de la relation il part totalement en n'importe quoi.

Bonjour. Quelle édition avez-vous lue? De plus, où puis-je me procurer le bouquin en ces temps de pandémie ?

J'ai détesté vraiment , un livre qui m'a mise parfaitement mal à l' aise. A ne pas mettre dans les mains des ados , ils auront une vision de la femme , de la déchéance physique terrifiante ...

Bah ouaip carrément, je comprends pas comment on peut vendre ce livre autrement

Je trouve qu'il est dommage de ne pas parler de l'humour de la famille de Solal, oncles et cousins, qui vient contrebalancer la pesanteur du propos. Je sais que c'est ce qui m'a fait me dire: mince, Kundera est très très loin... (j'avais découvert la littérature par lui)

bah tu m'as coupé toute envie de le lire xD

je ne suis pas convaincue sur le fait qu'une femme ou un homme qui s'aime puisse être sacrificiel/le. Ni de se regarder pendant des heures. ça ne veut pas dire qu'on s'aime, juste qu'on cherche à être aimé et à se donner l'apparence pour être aimé, et qu'on a besoin de vérifier en permanence son image. Du coup ce n'est pas de l'amour de soi, mais la recherche de l'amour de l'autre. De là les bases pour un amour réciproque et nourrissant ne sont présentes ni chez l'un ni chez l'autre. On a beaucoup à apprendre sur l'amour, et la littérature ne nous a pas montré beaucoup d'exemples à suivre. Tout un chantier à démarrer.

L'auteur le dit lui même. Il explique que la passion n'est jamais bonne et qu'elle finit toujours en drame.

Bonjour, je l'ai lu depuis plus de trente an et j'ai gardé la cette impression de malentendu qui m'a poussé à lire votre vidéo lorsque je suis tombé dessus par hasard. Ce qui m'avait frappé d'entrée, c'est que Solal ne se demande pas s'il aurait pu tomber amoureux d'Ariane si elle eut été moins belle...

Très juste analyse. Belle du seigneur est le contre exemple de l'amour, c'est une histoire de deux narcissismes tordus : machiste sadique du côté de Solal, masochiste du côté d'Arianne qui se regarde, sans cesse. Bref, j'y ai vu deux êtres détruits, malsains et qui ne savent rien de l'amour... Petit conseil : Lire La Lettre de ma mère, du même auteur. On comprend que le monsieur avait un sacré problème avec sa mère... C'est un doux euphémisme... Je déteste Belle du seigneur, depuis tjs, et ayant 53 ans j'ai connu ces années où Belles du seigneur était vu par tous comme un sublime roman d'amour... Une erreur historique et culturelle (et littéraire) majeure. Heureuse de voir que de nombreuses jeunes femmes partagent enfin votre avis ! Ouf ! Merci à vous.

En fait, vu le caractère ultra misogyne du livre, je me demande même si la première scène n'est pas une allégorie déguisée d'un viol inconscient (je m'explique : ce que Cohen pense donc des femmes en réalité dans sa tête à lui d'écrivain). Je rentre par effraction chez toi, je suis une bête, je te fais peur, je te tétanise, et tu seras à moi...

"Eh, les enfants, si vous voulez embrasser une fille et qu'elle ne veut pas, ne vous découragez pas. Vous pouvez toujours la harceler toute la journée ou bien rentrer la nuit dans sa chambre par effraction pendant qu'elle dort!" ►kzfaq.info/get/bejne/oLuFosWi27vMe6M.html

Écoutez j'suis pas entièrement d'accord avec vous. Pour moi ce serait question de la domination d'un être sur une autre. Une autre qui d'ailleurs se laisse dominer en s'entrainant dans des détours masoquistes. Puis les héros, Solal et Ariene, ces sont plutôt des idiots. C'est fait comme ça, ils sont délibérément idiots. Parfaitement ridicules dans leur snobisme, dans leur classisme. C'est une critique de la bourgeoisie où d'une certaine façon, l'on se moque même de l'amour. Puisqu'il s'agit de l'amour entre des idiots, de mon point de vue. L'on peut être un peu sadique et un peu masoquistes quand il s'agit de l'amour. Mais voici que ici nul d'eux n'est intelligent. Alors c'est n'est qu'un narcissiste exerçant son pouvoir sur une sorte de poupée qui se laisse faire jusqu'à l'adoration. Puis c'est normal aussi que quand la femme devient une esclave, elle soit méprisé. C'est un patron classique machiste. Le tout devient une terrible critique d'une certaine bourgeoisie snob, arriviste ou prétentieuse, qui ne voudrait qu'apparenter tout ce qu'ils ne sont pas. La bourgeoisie du vouloir et pas pouvoir, dirai je. Solal, il serait tellement beau qu'il faudrait l'adorer, comme si l'on adorait le soleil. Voici qui est idiot par définition. Et Ariene elle est tellement idiote aussi qu'elle ne fait que se laisser entraîner. Ça ne pouvait pas résulter autrement,en partant de ce point ci. Puisque ce n'est pas l'amour. Dans ce sens ci, ce livre serait plutôt un traité autour de ce que le véritable amour ne doit jamais devenir. Et Cohen ne montrerait qu'un côté également adulterée mais du sexe, pas de l'amour. Belle du Seigneur est un livre écrit par un vieil homme qui libère un tas d'amertume ou d'acidité, comme on le voudrait. Il se moque absolument de tout, dans ce voyage autour de "l'amour". Ce le livre d'un homme qui ne croyait en rien, face à sa mort. Et qui a profité à ce moment là, pour cracher à la société "bien pensante" tout ce qu'il pensait d'elle. Mais je trouvé beaucoup de sens du l'humour aussi, il m'a fait rire par ci par là, tellement le tout me semblait ridicule, par moments. Puis comme critique elle est au même temps terrible, l'on devient nihiliste après lire ce chef d'œuvre. Dans ce sens ci, Cohen a réussi à ce que sans doute, il voulait faire. Nous obliger à faire face à l'hipocresie de notre société et ses supposés "bons mœurs", mettons. Mais je respecte, bien sûr, n'importe qui ayant fait d'autres lectures. Le résultat reste le même, c'est un des mes livres préférés. 💎❤️🆗👍🤗🙏

Oui c est un beau roman d amour. peut être que vous voyez uniquement l amour "romancé" ,très différent de l amour vécu en réalité. C est un beau roman d amour justement parce qu il montre cette version de l amour "dysfonctionnel". De l'amour horrible reste selon moi de l'amour (je prendrais pour exemple Roméo et Juliette qui parle d'amour et fini quand même par un double suicide d ado hein!). En revanche j ai toujours trouvé comique un homme qui se plain d une femme "qui est comme toute les femmes". Une femme différente de toute les femmes serait elle vraiment une femme ?

Qui donc a dit que l'amour absolu était entre Solal et Ariane? Pour Cohen le seul amour absolu c'est la mère et le fils, voire l'homme et le Christ (même s'il est juif). Non, belle du seigneur a toujours été un roman schopenhauerien. Et aussi ça n'est pas Solal qui ne sait pas accueillir. Car il n'y a rien à accueillir que la babouinerie mais si certains s'en contentent, grand bien leur fasse. Et le roman est certes misogyne d'abord car il est misanthrope.

En fait le livre m'a écoeuré véritablement. Ce que je ne comprends pas, c'est que toutes les femmes qui m'en ont parlé l'ont adoré, adulé même, voire vénéré. Et d'ailleurs une me l'a offert pour Noël, donc je l'ai lu. Déjà l'histoire en soi ne m'intéressait pas : celle d'une passion amoureuse. Et tous les poncifs y sont : elle, Cendrillon qui se fait chier avec un mari nul, et qui tombe amoureuse de son prince charmant, le patron de son mari, sous-secrétaire général à la SDN, et qui habite une suite au Ritz. Et rien ne bous est épargné sur l'histoire d'amour cucul, absolument rien, lui beau comme un dieu avec son smoking qui l'invite à danser et qui lui serine que leur relation est inévitable et les oiseaux dehors qui chantent leur amour (euh désolé mais pour l'inventivité et la créativité on repassera). Mais la seconde partie n'est guère mieux et nous montre l'autodestruction inévitable d'une grande passion amoureuse. Un amour soi-disant absolu, éthéré, grandiose. Sauf que la relation n'est pas sur un pied égalitaire : car lui réfléchit bcp, est très intelligent, c'est lui qui prend toutes les décisions, et elle, elle se contente de le suivre, comme un gentil petit toutou. Ariane est écervelée, cruche, niaise, elle ne s'intéresse qu'à ses robes, ses bains, ses poses de femme alanguie dans le miroir, dans le seul but de plaire à son prince charmant. D'ailleurs je comprends mieux pourquoi Cohen a passé plus de 100 pages sur les essayages des robes d'Ariane, passage absolument chiantissime. Il nous la dépeint ainsi en long et en large comme une sotte incapable de prendre une décision, complètement velléitaire, et qui du matin au soir ne pense qu'à son Solal. Relis ce passage et tu verras comme l'auteur se fout de sa gueule en permanence. Et tout ça pour au final brûler les robes (= triple niaise). Belle du seigneur = esclave de son seigneur et maître (et fière de l'être par-dessus le marché !). Voilà ce que veut dire le titre. Ca une histoire d'amour ? Non, le contraire de l'amour, où l'homme ne supporte pas que sa femme ait eu une aventure avant lui avec un amant (alors que lui les collectionne les aventures) et qui va jusqu'à la frapper à terre pour lui donner une bonne leçon car c'est une putain. Certes, on peut supposer qu'elle a inventé toute cette histoire avec Dietsch pour rallumer la flamme de son aimé, juste pour qu'il la considère à nouveau, qu'il la regarde. La femme dépendante de son homme sous les moindres coutures et qui ne peut exister que par lui (alors que lui quand il est à Paris est tout content de se retrouver seul et d'ailleurs il se tape une nana dans le train de nuit à l'aller, donc il vient juste de la quitter et le voilà déjà en train de baiser une autre femme...) Bref, un livre nauséabond, mal écrit (c'est pas de l'écrit c'est de l'oral retranscrit et n'est pas Céline qui veut...), farci de nullités en tout genre et qui est donc considéré comme le summum de la littérature amoureuse. Heum heum... Comment le résumer en une phrase ? Je me lance : "toute femme n'est qu'une femelle écervelée qui inconsciemment ne rêve que d'une chose : être dans les bras velus d'un gorille qui la maltraite..."

Bonjour, votre analyse de l'oeuvre est intéressante mais réduire le roman à une simple histoire d'amour n'est pas lui rendre une totale justice. Vous oubliez le contexte historique et politique du roman. Solal est un juif qui ne croit pas en son dieu mais qui "doit" le faire car c'est sa culture et sa famille (son père est le rabbin de Céphalonie). Il traverse alors une période compliquée de l'aube de la 2nde guerre mondiale qu'il ressent de manière tangible car il vit à Genève, donc près de l'Allemagne. Belle du seigneur n'est pas une histoire d'amour, c'est une crise identitaire, une fresque des moeurs de l'Europe des années 30. Il y a énormément de thèmes abordés et justement se centrer sur l'histoire d'amour c'est perdre beaucoup de perception de l'oeuvre. C'est également un autre temps et d'autres moeurs et calquer une analyse du XXIème siècle sur ce roman (pervers narcissique etc) me semble inadaptée et inappropriée ici.

La relecture "féministe" moderne de Belle du Seigneur, parce que why not ? :D

Pourquoi un roman ecrit il y a plus d'1/2 siècle devrait-il être une leçon de politiquement et sexuellement correct typiquement 2022? Les valeurs changent, cela n'enlève rien à la littérature... ou alors il ne faut lire que les œuvres autorisées par mee#too... Et c'est aussi négliger le contexte historique, l'antisémitisme, la montée du nazisme. Enfin, de toutes façons, peut-on vraiment trouver à redire à cette critique de l'illusion passionnelle ? Il n'est pas question de "relation" comme on dit aujourd'hui... Et finalement, la leçon n'est-elle pas toujours bonne à entendre: l'amour passion est une illusion qui n'a qu'un temps, il n'y a pas de sublime dans la réalité, on l'a toujours su, mais la littérature est là aussi pour faire rêver . Pour moi, même mariée ( et heureuse dans ce mariage autant qu'on puisse l'être) depuis 50 ans... Solal me fait toujours rêver et il m'émeut profondément dans la réalité de son amour absolu et la désespérance de son absolue lucidité .

C'est un roman d'amour. L'amour c'est un peu plus compliqué que "apprécier profondément quelqu'un pour ce qu'il est et vouloir son bien", en fait c'est une idiotie cette vision là de l'amour. L'amour c'est par soi, et pour soi, l'amour c'est des passions mêlées, l'adoration si bien que la détestation, enfin bref... Je conclurai en disant que c'est un vrai roman d'amour, contrairement à ce que tu dis, en ce sens qu'il traite pour de vrai de l'amour, qu'il le regarde droit dans les yeux et n'en fait pas cette chimère de niaiserie à laquelle on a souvent droit.