La renaturation désigne la restauration des fonctions écologiques et hydrologiques des cours d'eau. Jusqu'à présent, les sociétés humaines, et en particulier les sociétés urbaines, ont fait tout leur possible pour enterrer les cours d'eau. Deux objectifs à cela. Le premier, c'est réduire la circulation des maladies qui sont véhiculées par l'eau. Et l'autre, c'est de limiter autant que possible les inondations, qu'elles soient pluviales ou par débordement de cours d'eau au cœur des villes. Ce processus, aujourd'hui, est complètement remis en question. Finalement, à la bétonisation, il faut répondre par la renaturation.
Le Verdanson est un affluent du Lez. Il revêt de multiples intérêt pour la renaturation, d'abord parce qu'il est situé en plein cœur de l'agglomération de Montpellier. Ensuite parce que c'est une ville méditerranéenne et que la question du rafraîchissement des îlots de chaleur est tout à fait centrale dans la politique de lutte contre le réchauffement climatique.
Il n'est pas impossible d'exhumer des rivières urbaines. Elles existent toujours. Simplement, on marche dessus sur les trottoirs, les places publiques, les placettes, les jardins, les équipements. La rivière a disparu, d'abord sous l'impulsion des hygiénistes et ensuite au moment de l'avènement de la voiture dans les villes. Aujourd'hui, c'est encore la voiture qui dicte aux urbanistes la façon de produire de la ville.
Le potentiel est énorme, il est juste sous nos pieds. Il y a quand même des exemples très encourageants. D'abord en Amérique du Nord, l'exemple de la rivière Saint-Charles, qui est un affluent du Saint-Laurent dans Québec, qui a été renaturation sur huit kilomètres en plein cœur de l'agglomération. C'est une véritable réussite. Elle est passée par la rivière du Commerce, la rivière Poubelle, la rivière Rouge des années 60, 70 et enfin la rivière Nature. Ça a été fait entre 1996 et 2009. C'est dire s'il faut du temps, du temps en études et du temps en travaux. C'est compliqué d'exhumer une rivière en pleine ville parce qu'il y a des difficultés de nature foncière. Par exemple, les densités humaines, les habitations, les commerces, etc. Si on fait en sorte de renaturer cette rivière, de lui redonner toute la place qu'elle mérite, on va à la fois faire un travail utile, profitable à la biodiversité, utile à l'eau, mais aussi utile aux habitants des quartiers.
Aujourd'hui, le défi, c'est d'exhumer ces rivières. Ce sera un chantier en tant que tel. Ça va générer une nouvelle forme d'ingénierie. Ça va participer de façon très concrète à la transition écologique et il faut maintenant passer des discours aux actes.
Avoir du beau dans une ville, ce n'est pas interdit !
** Présentation de Alexandre Brun **
Alexandre Brun est géographe et urbaniste, maître de conférences à l'université Paul-Valéry Montpellier 3 et membre du LAGAM
** Présentation de la Fête de la Science **
Organisée chaque année depuis 31 ans par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, la Fête de la science est un rendez-vous incontournable pour tous les publics : familles, scolaires, étudiants, amateurs ou passionnés de sciences. Elle réunit chaque année plus d’un million de visiteurs autour de 6000 événements gratuits dans 2500 lieux partout en France.
En savoir plus sur la fête de la science 2022 : • Teaser de la Fête de l...
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