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La Paimpolaise 1895 paroles de Théodore Botrel
Quittant ses genêts et sa lande Quand le Breton se fait marin En allant aux pêches d'Islande Voici quel est le doux refrain Que le pauvre gars Fredonne tout bas : J'aime Paimpol et sa falaise Son église et son grand pardon J'aime surtout ma Paimpolaise Qui m'attend au pays breton ! »
Quand les marins quittent nos rives Le curé leur dit : « Mes bons fieux Priez souvent Monsieur Saint Yves Qui nous voit des cieux toujours bleus .Et le pauvre gars Fredonne tout bas Le ciel est moins bleu, n'en déplaise A Saint Yves, notre patron, Que les yeux de ma Paimpolaise Qui m'attend au pays breton.
Guidé par la petite étoile Le vieux patron, d'un air très fin Dit souvent que sa blanche voile Semble l'aile d'un séraphin... Et le pauvre gars Fredonne tout bas : « Ta voilure, mon vieux Jean-Blaise Est moins blanche au mât d'artimon Que la coiffe de ma Paimpolaise Qui m'attend au pays breton. »
Le brave islandais sans murmure, jette la ligne et le harpon puis dans un relent de saumure Il se couche dans l’entrepont Et le pauvre gars Fredonne tout bas : Je serions bien mieux à mon aise les draps tirés jusqu’au menton Dans le lit de ma Paimpolaise qui m’attend au pays breton
Mais souvent l’océan qu’il dompte se réveillant lâche et cruel le jour venu quand on se compte Bien des noms manquent à l’appel Et le pauvre gars Fredonne tout bas Pour aider la marine anglaise comme il faut plus d’un moussaillon J’en f’rons deux à ma Paimpolaise en rentrant au pays breton
Le chalutier rejoint la rive, le ventre gorgé de poissons, la paimpolaise voit qu’il arrive
Les yeux mouillés par l’émotion, et à son oreille murmure au brav’gars « j’ai joué et gagné au loto, jamais tu n’reprendras les flots Y a des sous plein notre escarcelle Tu peux oublier ton bateau.
Le père Gouerec prend sa retraite, il était marchand de poissons, et sans avoir un sou de dette,
Sa poissonnerie nous lui rachetons. Le brave marin lui répond tout bas « C’est ainsi que s’achève l’histoire d’un pauv’ islandais amoureux, aujourd’hui c’est mon jour de gloire, et j’en remercie le bon Dieu »