La fin de la Ruta des Vicuñas nous fait débarquer sur les fameux Salars Boliviens ! Ces salars attirent plus d'un demi-million de visiteurs par an mais seulement une poignée d'entre eux le font à vélo. Et seulement quelques uns s'amusent à planter la tente en plein milieu et forcément nous en faisons partie.
Vous commencez à comprendre notre façon de vivre une aventure. Le vent incessant et la dureté du sel nous a obligé à redoubler de patience pour installer la tente. Il aura fallut quasiment 1h pour réussir l'installation. Mais incroyable, c'est un jour de pleine lune et elle a été comme un soleil reflétant le sel blanc autour de nous. Nul besoin de sortir la frontale. Cette traversée aura été rapide car un seul col montagneux sépare les salar de Coipasa et d'Uyuni. Le sel très dur en fait une très bonne piste cyclable. La grande ligne droite de 80 km a été bouclée en 5h malgré le vent. Le soleil reflétant sur le sel nous a obligé à nous protéger complètement la peau pour éviter les brûlures... Nous arrivons donc à Uyuni où nous laissons les vélos quelques jours et partons en bus à Potosi puis Sucre. Nous y dégustons d'excellentes pizzas (pour le bonheur de Jérôme), des jus au marché, des Salteñas (petits empanadas Boliviens) et pleins d'autres gourmandises.
Nous repartons d'Uyuni pleins d'énergie pour la fameuse Ruta de las Lagunas sans savoir précisément ce qui nous attendait. Nous avons prévu environ 11 jours de nourriture. Dès le 2ème jour, nous subissons des tempêtes de sable impressionnantes mais heureusement elles nous poussaient dans le bon sens et certaines portions étaient asphaltés. C'est maintenant qu'on rentre dans le dur... Ravitaillement de 12 litres d'eau pour boire et cuisiner car aucun point d'eau avant 2 jours. Autant vous dire que les vélos étaient au delà du PTAC avec eau et nourriture. Mais nous avions vu juste, les 12 litres y sont passés. Nous continuons notre route et subissons la piètre qualité des chemins avec nos vélos surchargés. Un vent insoutenable aussi bien moralement que physiquement nous met à rude épreuve si bien qu'une journée, nous avons fait seulement 35km (330D+) en 10h soit 3,5km/h de moyenne. Nous avons plus poussé les vélos que pédaler. Les dizaines de tour(istes) en 4x4 nous klaxonnaient pour nous encourager et se demandaient sûrement ce qu'il nous avait pris pour s'infliger un tel fardeau. Arrivés au Thermas de Polques, nous souhaitions nous payer un repas au milieu des dizaines de touristes mais impossible, les "restaurants" nous refusent car nous ne faisons pas partie d'un tour organisé. Nous voyons de la nourriture à profusion sortir des cuisines sans pouvoir rien faire.
Après 4 tentatives sans succès et une frustration indescriptible, le dernier restaurant a finalement accepté. Ouf, nous aurons en compensation les thermes juste pour nous l'après midi car la trentaine de 4x4 était parti, et en bonus les thermes et toilettes sont gratuits pour les cyclistes.
Finalement après 9 jours, nous arrivons à la frontière chilienne et nous retrouvons de l'asphalte magnifique. Nous effectuons la plus longue descente à vélo de notre vie pour débarquer sur San Pedro de Atacama ! 2300m de dénivelé négatif sur 45 km réalisés en 1h. C'était tout simplement incroyable. Nous visitons les alentours de San Pedro mais profitons également de la Franchuteria (brunch/boulangerie française) qui nous donna un avant goût du retour en France. Nous finirons notre périple de 5 mois à Antofagasta après plus de 60 bivouacs, 600km et 25000mD+ de randonnée, 2000km à vélo... Prochaine aventure à suivre.