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Disparition du poète provençal Sergi Bec :
Vaqui lui rend hommage en présentant ce reportage tourné dans son village de Viens, dans le Pays d’Apt, en octobre 2011.
Un reportage tourné en provençal par Eliane Tourtet, émaillé de confidences et de lectures de l’auteur.
As caminat sus lei rotas dei crosadas e dau sang
La poésie provençale déplore la disparition de l’un des siens : le poète Sergi Bec est décédé le 27 février 2021. Né à Cavaillon en 1933, il aura été durant 60 ans une voix majeure de la poésie en langue d’oc.
Nombreux sont ceux qui ont suivi la démarche poétique de Sergi Bec. Profondément enracinée dans son Luberon mais aussi poète de l’amour et la mort, Sergi Bec était apprécié pour sa langue et son originalité. L’homme était solaire : souriant, accueillant l’intellectuel comme le faiseur de rimes, ou de nombreux journalistes. Journaliste, il l’avait été lui-même, avant d’être le numéro 2 du récent Parc naturel régional du Lubéron. Il était aussi très impliqué dans la vie locale du Pays d’Apt.
Dans ce reportage il se confie sur ses débuts en poésie. Un livre en provençal a fait de lui un homme heureux :
« Aviáu 17 ans e se passèt quauquaren d’extraordinari. Siáu anat a la biblioteca e d’un còp ai legit, siáu tombat sus un libre en provençau. Era quauquaren d’extraordinari, aviáu trovat lo bonür. E ai començat coma aquò.”
Ses textes ont été publiés par de nombreux éditeurs, dans les 2 graphies pratiquées en Provence. Son œuvre poétique est large et sensuelle. Il faut aussi lire ses textes sur le Lubéron comme sur la guerre d’Algérie.
I a de matin que lo revelh de ton còr susprend lo bonür encara un pauc endurmit.
En 2011, il venait de sortir un nouveau recueil « Femnas, mon amor », aux belles éditions Letras d’Oc, une célébration de la femme aimée, la sienne, Annette. Cela faisait suite à une publication d’importance dans la Revue des Langues Romanes de l’Université de Montpellier. L’hommage de l’autre côté du Rhône était capital pour la diffusion de son œuvre auprès des étudiants. S’il était flatté, il se disait pourtant indigne de tant de reconnaissance.
« Siáu pas un tipe qu’ai besonh d’un omenatgi, ieu. Siáu un tipe que me ne’n fote de tot aquò. La poesia, m’agrade, après …
Je ne suis pas ceux qui ont besoin d’hommage. Je m’en moque. J’aime la poésie, après …»
Amoureux des arts et de son pays, c’était un homme doux, délicat, au sourire désarmant. A l’image de son œuvre.
Intervenants :
Serge BEC
Un reportage de :
E.Tourtet
D.Magnan
B.Ollivier
J.M. Guyonnet
P.Pauron
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