L’espace public parisien dessiné au XIXe siècle pour apporter plus de confort et d’hygiène, faciliter les déplacements et embellir la ville dans un même système a fait de Paris un laboratoire mondialement reconnu pour son intelligence. Au XXIe siècle, si les objectifs restent les mêmes, le cadre a considérablement changé : l’espace public se réinvente pour accueillir plus d’usages et de services, il est lieu de rencontre, voire lieu d’action. Les systèmes de mobilité se diversifient, la nature s’y développe et l’eau retrouve sa place.
La prise en considération du piéton et de ses attentes sur l’espace public, comme les exigences environnementales relatives au climat et à la biodiversité, réinterrogent les modes de fabrication et de gestion des espaces publics parisiens : ces nouveaux défis appellent en effet une approche intégrée, entre de nouvelles exigences et les qualités durables du paysage urbain, qui posent les jalons de l’espace public de demain dans une ville plus ouverte, connectée, intelligente et ingénieuse. Dans cette perspective et pour placer l’humain au cœur du dispositif, il s’agit de réinventer la façon de programmer, d’expérimenter et de concevoir, de co-construire l’espace public entre acteurs et usagers. De promouvoir des méthodes participatives et itératives, grâce aux possibilités offertes par le numérique, et davantage tournées vers la sobriété économique, le recyclage des matériaux, le rapport à l’eau et au végétal. Cette démarche constitue le socle pour poser de nouvelles règles. Aujourd’hui ainsi qu’au XIXe siècle, seule une approche combinée entre la surface de l’espace public, le sous-sol et l’ensemble des enjeux peut faire système. L’expérimentation y est incontournable, comme des modes participatifs de conception et de gestion, inscrits dans de nouvelles pratiques urbaines de l’espace public.