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Après la Seconde Guerre mondiale, le Général de Gaule souhaite que la France détienne l’arme nucléaire et il créé le 18 octobre 1945 le Commissariat à l’Energie Atomique pour reprendre les recherches sur le nucléaire en vue d’applications dans tous les domaines (énergétiques et militaires).
Le 13 février 1960, la France devient une puissance nucléaire après l’explosion de la première bombe nucléaire française Gerboise Bleue. Avant même l'essai de cette première bombe, l’armée française souhaite obtenir des missiles nucléaires tactiques et en 1958 elle va alors faire l’acquisition de huit batteries de missiles Honest John.
Ces missiles américains ne sont qu’une mesure provisoire le temps d’avoir un vecteur nucléaire français car les Honest John bien qu’opérés par des soldats français sont sous la responsabilité de Washington dans le cadre de l’OTAN.
En 1963, l’Etat Major de l’Armée Terre fait un appel d’offre pour un missile courte portée capable d’atteindre une cible à environ 60km. Les entreprises Nord Aviation et Sud Aviation sont appeler à répondre à cet appel d’offre mais face à la complexité du développement, la Direction Ministérielle de l’Armement va alors demander aux deux bureaux d’études de mettre les travaux en commun pour développer le missile.
Finalement on change la portée demandée qui est jugée trop faible pour la faire passer à 100 kilomètres afin que le lanceur soit hors d’atteinte de l’artillerie ennemie. En 1970, le premier essai du missile a lieu et il franchit 120km de distance à environ 1 100 m/s soit Mach 3.2. La propulsion est assurée par un moteur à propergol solide.
Après différentes itérations, on choisit le châssis d’un AMX 30 dans sa version de dépannage et en 1972, on commence la production des premiers AMX Pluton qui commencera à être livré en 1974. En tout, il y a eu 5 régiments Pluton stationnés à Belfort, à Suippes, à Mailly, à Laon et à Oberhoffen. Ces formations étaient composées d’une batterie de commandement et service (BCS), 3 batteries de tir avec 2 lances-missiles chacune et une batterie de sécurité et transport nucléaire (BSTN) qui était chargée de la garde du dépôt nucléaire lié à chaque régiment.
La doctrine initiale des Pluton n’était pas forcément des plus claires. Ces missiles étaient considérés comme des armes tactiques et ils devaient être employés en cas d’invasion soviétique sur le territoire allemand. L’utilisation de ces missiles nucléaires tactiques était vu comme le moyen de contrer l’imposante armée de blindées de l’Union Soviétique. Cette doctrine va être changée dans les années 80 sous la présidence de François Mitterrand et ces armes vont passer d’armes tactiques à armes pré-stratégiques. C’est-à-dire qu’en cas de menace contre le territoire français, le tir des Pluton était le dernier avertissement avant l’utilisation des missiles stratégiques bien plus puissants.
Les AMX 30 Pluton et son successeur Hadès étaient les vecteurs de dissuasion nucléaire de l’Armée Terre et ces armes étaient complémentaires avec le reste de la force de dissuasion française composée des sous-marin lanceur d’engins de la Marine Nationale, des missiles balistiques du plateau d’Albion et des Mirages IV capable d’emporter la bombe atomique AN11. Aujourd’hui, cette force de dissuasion s’appuie uniquement sur l’aviation et les sous-marins.
Histoire 00:00
Caractéristiques Techniques 03:49
Doctrine 05:34
Fin des AMX Pluton 06:26
#AMX30 #Pluton