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Une dérive scientifique méconnue (débunkage Homo Fabulus) | Raisonnement sociologique (part.3)

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Gregoire Simpson

Gregoire Simpson

Күн бұрын

Пікірлер: 129
@RobouVideos
@RobouVideos 3 жыл бұрын
3:02 "Donc rappelez vous : la vérité scientifique que nous livre Stéphane Debove dans sa vidéo c'est que la compétence apparente d'un visage est la CAUSE MAJEURE qui amène à élire un candidat plutôt qu'un autre." C'est totalement faux et à mille lieues de tout ce qui est répété à longueur de la vidéo d'Homo Fabulus. C'est une sur-interprétation et une mécompréhension de l'objet principal de la vidéo : l'objet de la vidéo était le lien entre cerveau et analyse des traits du visage dans une situation de choix (et les stats sur des visages de politiciens est un moyen d'accès à cette connaissance), pas du tout l'analyse des paramètres qui font gagner une élection. Et quand il présente les expériences sur le jugement des visages dans un contexte d'élections politiques, il précise bien que ça ne concerne que les gens qui votent "à la gueule", en écartant de facto ceux qui votent selon leurs convictions, le contexte, leurs croyances etc. De plus il parle à peu près toujours au conditionnel en présentant les résultats, et commente la robustesse ou non des résultats. Je cite S Debove pour les lecteurs qui n'aurianet pas forcément regardé sa vidéo, afin de mieux voir ce qui est réellement dit : 3min20 : "ce qui s'est passé ds plein d'études différentes c'est que le politicien qui était jugé le + compétent était EN GÉNÉRAL celui qui allait gagner l'élection. Càd qu'on était capable de prédire à partir d'un jugement de compétence subjectif fait sur un visage qui allait gagner l'électiuon présidentielle ds un pays." 3min48 : "Donc ça veut dire qu'il y AURAIT réellement un lien de cause à effet entre à quel point un visage a l'air compétent et la probabilité que la personne à qui appartient ce visage se fasse élire dans une élection. Ce que ça veut dire c'est qu'il y a probablement des gens dans votre entourage, peut-être même vous-mêmes, qui allez voter à la tête lors des prochaines présidentielles" 4min17 : "on n'est pas capables de prédire les résultats des élections avec une précision de 100%" 5min29 : "Les résultats que je vais vous présenter maintenant sont un peu moins certains, parce qu'ils concernent de la recherche en cours" 6min33 : "Est-ce que ces jugements sont fiables, correspondent à une réalité ? [...] Les chercheurs sont pas vraiment certains mais il est probable que la réponse soit non 7min44 : "Les chercheurs ont montré que, dans le cas des décisions politiques, ce sont les personnes qui s'y connaissent le moins en politique, et qui regardent le + la tv, qui sont le + susceptibles d'être influencées par les traits du visage. Càd que + vous vous y connaissez en politiques, - vous regardes la tv, moins on sera capable de prédire les résultats d'une élection rien qu'en se basant sur votre jugement de compétence" 9min08 : "Je voudrais insister sur 2 choses : la 1ère c'est qu'on a vraiment besoin de ces 3 disciplines [sociologie, économie, sciences cognitives] pour comprendre comment les gens votent." et je recopie la fin de son article de blog lié à la vidéo : "Sur est-ce que c’est vraiment la compétence qui cause le vote pour un politicien ou d’autres caractéristiques comme l’âge ou le sexe ou la beauté qui pourraient corréler avec la compétence : question difficile, parce qu’effectivement plusieurs caractéristiques corrèlent avec la compétence. Plus les visages deviennent compétents, plus ils deviennent matures et attractifs également, c’est à dire qu’il est difficile, mais pas impossible, de générer un visage qui soit compétent sans être attractif. Néanmoins, quand on contrôle pour tous ces facteurs, la compétence reste le facteur prépondérant qui permet d’expliquer la probabilité qu’un politicien soit élu. Voir par exemple cet article qui a testé tout ça : article. Comme je dis dans la vidéo, on ne peut pas prédire les élections à 100% rien qu’en se basant sur la compétence d’un visage. Quelle part des élections peut-on prédire exactement ? Si on se réfère à un des articles originaux, on apprend que le candidat qui est perçu comme le plus compétent gagne l’élection dans 71,6% des cas (au-dessus du hasard bien sûr). De plus, une régression contrôlant pour les facteurs âge, beauté et familiarité, montre que le seul prédicteur significatif des votes est la compétence. La compétence seule permet d’expliquer 30,2% de la variance du résultat des élections, et ce pourcentage monte à 45% quand les deux candidats pour lesquels les gens doivent voter sont du même sexe et ont la même couleur de peau. Les auteurs concluent que “tous les autres facteurs combinés [autres que la compétence] contribuent pour seulement 4,7% de la variance”. La compétence n’explique donc pas tout, mais elle explique une part importante des votes, un résultat répliqué nombre de fois. Une bizarrerie dans ces études c’est qu’on demande aux gens d’évaluer “la compétence” sans plus de détails, alors que ce terme peut recouvrir une diversité de réalités : compétent en quoi ? dans quel domaine ? Lou est en train de se pencher sur cette question pour sa recherche. " On voit dans cet extrait qu'il précise donc bien que les fameux "70% de prédicition" sont "au delà du hasard", chose que tu l'accusais de ne pas préciser en supposant sa malhonnêté. 7:30 "S Debove nous laisse penser que c'est la forme du visage qui est la cause des votes" -> tout simplement non, comment c'est possible d'interpréter ça en regardant la vidéo ?? il dit que quand on est dans une situation de choix en n'ayant accès qu'aux photos de visages, on émet un jugement basé sur les formes du visage. Le reste, c'est ta surinterprétation car il livre toutes les pincettes nécessaires pour traiter ce fait.
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
Merci d’avoir pris le temps de retranscrire des extraits de la vidéo, ça me permettra de compléter mon propos, et de me justifier sur vos critiques et d’éventuelles critiques futures, à partir des propos exacts de S. Debove. Avant d’entrer dans le détail de vos objections, je tiens à rappeler que la critique que je fais dans cette vidéo est double. Elle porte fondamentalement sur les deux études qu’il mobilise, et secondairement sur la manière qu’à S. Debove de les restituer, que je trouve peu sérieuse (vous noterez d’ailleurs que cette partie est bien plus courte). Autrement dit, votre critique ne porte pas sur l’essentiel de mon propos. Cela dit, je réponds maintenant à vos critiques. Je commence par les critiques qui sont les plus facilement balayables. Elles consistent à rappeler 1° que le sujet central de la vidéo sont les jugements faciaux et non les élections 2° que S. Debove utilise le conditionnel et marque le fait qu’il s’agit d’hypothèse robuste seulement 3° qu’il précise que les prédictions qu’il mentionne fonctionne en général, qu’il s’agit donc de tendance uniquement 4° qu’il précise bien que ces résultats sont « au-delà du hasard » contrairement à ce que j'affirme. 1° Cette première critique n’a pas tellement de sens, certes le sujet général de la vidéo ce sont les jugements non réfléchis sur les visages, mais S. Debove place au coeur de son argumentation quelque chose qu’il présente comme des résultats scientifiques robustes : à savoir, le lien de cause à effet entre des visages apparaissant comme plus ou moins compétents et des résultats d’élections. Je suis donc tout à fait justifier à critiquer cet élément central dans sa vidéo, et à le présenter comme central puisqu'il l'est. 2° Le fait qu’il utilise du conditionnel ne change rien à ma critique, il le fait pour préciser que ces résultats sont le fruit d’hypothèses scientifiques (qu’il qualifie de robuste pour celles sur les élections et d’intéressantes pour celles portant sur les types de visages). Ce que je conteste c’est la crédibilité et la valeur de ces hypothèses, pas le fait qu’elles sont hypothétiques ou qu’elles seraient présentée comme certaines. Donc qu’il présente ces hypothèses au conditionnel n’enlève rien au fait qu'il en parle comme des choses scientifiquement crédibles, ce qui est l’objet de ma critique. 3° Il précise bien que ces résultats sont des tendances, des choses qui fonctionne en général, effectivement. Encore une fois ça n’enlève rien à ma critique qui porte sur le fait qu’il l’établisse un lien de cause à effet (ce qu’il dit texto, même s’il le dit au conditionnel) et qu’il dise que ce lien explique une part importante des résultats (mais pas tout certes). C’est au final exactement ce que je dis en disant une causalité majeure (donc lien cause à effet + élément explicatif non exhaustif mais important). 4° Oui, il dit que les résultats de 70% sont au-delà du hasard, ça n’enlève encore une fois rien à la portée de ma critique. Car ce que je lui reproche c’est de ne pas préciser que le seuil du hasard est de 50 % ce que le public doit savoir pour comprendre la signification des résultats (ce qui n’est pas si évident puisque ça dépend complètement du dispositif expérimental qui ne propose que des duo de candidats). Et ce que je lui reproche aussi c’est de dire que ça ne "prédit pas à 100 %" ce qui est une manière déguisée de dire qu’on a bon modèle prédictif mais qui simplement n’est pas parfait (spoiler : tous les modèles scientifiques sont imparfaits et hypothétiques). Alors qu’en réalité ce qu’il faudrait dire c’est qu’il s’agit d’une simple corrélation statistique significative. Ce qui ne constitue pas un facteur explicatif. Enfin, la seule critique que je pourrais concéder (mais qui n’est pas exactement la votre) c’est que je vais trop vite en disant que S. Debove nous laisse croire que sont les visages qui sont la cause des votes. C’est une formulation trop ramassée qui ne laisse pas suffisamment place au détail de ce que je lui reproche. La formulation plus exacte serait la suivante : je lui reproche de laisser croire qu’à partir des résultats de ces études on peut chercher des types de morphologies de visages qui seraient a priori plus compétents en apparence et donc déterminants dans les choix électoraux notamment. Car ce genre d’hypothèses laissent penser qu’il y aurait des types de morphologies de visages qu’on serait naturellement enclins à juger comme plus compétents et qui seraient donc déterminants dans nos choix, et ça peu importe le contexte. Ce genre d’idées sont des non sens scientifiques pour plein de raisons que j’évoque dans ma vidéo. L’idée principale étant que ce genre de modèle hors sol, se voulant naturel et universel (donc fonctionnant dans tout contexte) sont des théories qui sont invérifiables scientifiquement, car beaucoup trop générales. Or les expériences faites dans ce sens sont extrêmement limitées, et donc tout ce qu’elles proposent n’est finalement qu’une énorme spéculation sur des données qu’elles généralisent abusivement.
@TWENTYCENTS666
@TWENTYCENTS666 6 ай бұрын
"Une enorme speculation sur des données abusivement generalisees"... en même temps c est un peu le principe de la psychologie évolutionniste j ai l impression !
@RobouVideos
@RobouVideos 6 ай бұрын
@@TWENTYCENTS666 et de la sociologie
@frankhyvrier5873
@frankhyvrier5873 9 ай бұрын
J'imagine que ça a pu déjà être dit parce que j'arrive longtemps après la bataille, mais je voulais juste revenir sur ce qu'on appelle "l'absence de corrélation" : l’absence de corrélation, c’est bien 0 %, tandis que les 50 % proposés (en vérité plus ou moins 50%), c’est un seuil de décision. Ca va être une longue explication, assez mathématique. Avant cela je veux quand même te remercier pour ces 3 vidéos, c’était très fécond pour moi en réflexion :-) La corrélation telle qu'on en parle naturellement à l'oral, c'est la corrélation statistique (ou corrélation entre 2 échantillons) et c'est un estimateur. C'est à dire que c'est une mesure d"une variable aléatoire calculée sur la base d'échantillons de 2 variables aléatoires (les 2 phénomènes qu'on compare) et qui sert à estimer leur corrélation probabiliste. Estimer, ça veut dire que si on fait monter indéfiniment la taille des échantillons, la corrélation statistique va converger vers la corrélation probabiliste. Quant à cette dernière, il s'agit d'un nombre calculé à partir des 2 variables aléatoires et qui reflète le taux de relation linéaire entre les deux variables. La différence entre probabilité et statistique, c'est que dans le 1er cas, le calcul se fait avec la totalité des valeurs que peuvent prendre les variables aléatoires, pas juste des échantillons. En gros, on regarde tous les scénarios possibles dans une approche probabiliste (il s'agit donc d'un cas idéal, jamais atteint dans la réalité), alors que dans une approche statistique, on est contraint de faire au mieux avec quelques scénarios à disposition pour comprendre le comportement général des phénomènes aléatoires. C'est dans l'approche probabiliste que l'absence de corrélation fait sens : si 2 variables sont indépendantes (connaitre parfaitement une des deux variables ne vous apporte aucune information sur la seconde), alors leur corrélation (probabiliste) est forcément nulle. Si 2 variables sont colinéaires (Y = aX), alors leur corrélation est égale à 1 ou -1 selon le ligne de "a". Mais la réciproque n'est pas toujours vraie, loin de là : on peut créer des variables ayant des corrélations de 1 ou -1 qui ont des non-linéarités marginales, mais c'est surtout pour le cas de la dépendance, on peut sans difficulté construire 2 variables, une en fonction de l'autre (donc la dépendance entre les 2 variables est totale : si on en connait une, on peut entièrement déterminer l'autre) ayant une corrélation nulle. Une absence de corrélation va donc traduire une absence de relation linéaire entre deux variables (sauf à la marge ici aussi, mais à la limite oublier ce détail, c'est pour les matheux les plus tatillons :-) ) mais pas une indépendance, d'où l'intérêt de bien faire la différence entre les deux. Dans le cadre statistique, c'est bien plus bordélique. La corrélation statistique a bien pour moyenne la corrélation probabiliste (c’est un estimateur sans biais) mais étant une variable aléatoire, elle peut prendre toutes les valeurs entre 1 et -1, quelque soit sa moyenne. Si vous prenez 2 pièces différentes avec lesquelles vous faites du pile ou face avec, leur corrélation probabiliste est naturellement nulle. Pour estimer cette corrélation, vous faites 10 lancers indépendants pour chaque pièce : il est tout à faire possible que pour l’une des 2 pièces vous tiriez 10 piles, et l’autre 10 faces, et donc là votre corrélation statistique est égale à -1. C'est un cas exceptionnel, sa probabilité est très basse, mais ça reste possible, ça peut arriver (n'oubliez jamais qu'il y a des gens qui gagnent l'euromillion). Le problème, c'est qu'on ne connait en général pas la loi de la corrélation statistique, c'est à dire qu'on sait pas vraiment qu'elles sont nos chances, par exemple, d'avoir une estimation à moins de 5% de la valeur moyenne. La démarche ici, en statistiques dites fréquentistes, c’est de faire un certain nombre d’hypothèses sur la loi de la corrélation statistique qui nous permet de déterminer un intervalle de confiance. Je vais donner un exemple totalement arbitraire : si je fais l’hypothèse que ma corrélation probabiliste est nulle, que les 2 variables testées sont normales, de même variance, etc etc etc, alors une estimation sur 50 tirages a 95 % de chance d’être comprise entre -13 % et 13 %. Si je trouve 68 % c’est pas du tout dans cet intervalle, je décide donc que, puisque mes chances d’avoir cette valeur étaient faibles, que c’est plutôt mes hypothèses de départ qui sont pas bonnes. Je considère que c’est la 1ere hypothèse qui est la plus fragile, je dis donc que c’est le contraire qui est vrai, j’ai ainsi « prouvé » que la corrélation n’était pas nulle. Ici le 13 % est le seuil de décision de notre test. Quand vous entendez « prouvé statistiquement » ou même « prouvé scientifiquement », c’est très souvent ce type de raisonnement qui se trouve derrière. Vous pouvez déjà sentir qu’il y a un certain nombre de problèmes derrière, j’y reviendrai plus tard, mais revenons d’abord à nos 50 %. Quand on calcule une corrélation stat, on a l’intuition générale que si on est proche de 0, on serait à priori dans un cas de corrélation nulle, et si on est proche de 1 ou -1, on serait dans un cas de corrélation non nulle. Prendre plus ou moins 50 % comme seuil de décision, c’est donc couper la poire en deux. Cette décision n’est en rien optimale. La qualité de ce 50 % ou de n’importe quel autre seuil arbitraire va dépendre de beaucoup de paramètre, à commencer par la valeur de la corrélation probabiliste et la taille des échantillons. Dans certains cas, il va être trop permissif, on va très souvent conclure qu’il y a corrélation alors qu’il y en a pas (on parle de faux positifs) et dans d’autre il sera trop stricte, on va rejeter quasi systématiquement la corrélation alors que certaines variables étaient bien corrélées (on parle ici de vrais négatifs). Le seuil à 50 % tend a faire plutôt parti de la seconde catégorie et est donc pertinent quand on peut difficilement faire des hypothèses pour l’affiner et qu’on cherche à ne laisser passer que des corrélations assez marquées, mais il peut quand même laisser passer des faux positifs. Il s’agit d’une méthode heuristique, c’est à dire une méthode simplifiée pour proposer une réponse rapide à un problème mathématiques très complexe (dont on est souvent pas capable de produire la réponse exacte) mais dont on est parfaitement conscient que la solution n’est pas optimale et peut nous conduire à l’erreur. Maintenant, un point rapide sur les problèmes de cette méthode : elle repose sur une multitude d’hypothèses, dont certaines sont tellement souvent faites qu’on en oublie leur existence. Les hypothèses préliminaires à l’hypothèse sur la corrélation, par exemple, elles sont toujours fausses dans les faits. Par exemple, une loi normale, ça n’existe qu’en math : c’est un outil très pratique pour modéliser un très grand nombre de phénomènes aléatoires émergents, mais ça reste une loi simplifiée qui, elle même, repose sur un ensemble de nombres, les nombres réels, qui n’ont pas de réalité physique (vous pouvez réfléchir à l’affirmation suivante : même en prenant tout ce qu’il y a de matière dans l’univers, on ne peut pas représenter matériellement les nombres réels). Donc d’un point de vue purement logique, dire qu’un phénomène se déroulant dans le monde réel suit une loi normale est toujours faux, et on aurait pu conclure la dessus plutôt que sur le caractère faux de l’hypothèse de corrélation. Mais ce dernier raisonnement est lui-même bancal dans ce cadre : ces hypothèses préliminaires, même fausses, approchent parfois suffisamment bien la réalité pour apporter une analyse de cette dernière plus fine que si on ne les avaient pas incluses. Il y a une partie de la recherche en stat qui vise à circonscrire la pertinence de ces hypothèses et des tests qui en découlent. Bref, pour résumer, il faut jamais perdre de vue que l’application des maths est un outil qu’on se donne pour essayer de progresser dans nos connaissances, mais que les résultats qu’elle apporte n’ont pas beaucoup de valeur en tant que tel. Méfiez-vous des articles ou des personnes qui parlent de « prouvés scientifiquement », ça n’a qu’une valeur très relative et on ne peut parler de preuves robustes qu’après une accumulation de travaux, croisant des approches scientifiques différentes. On parle aussi de paradigmes en sciences dites « dures », on est plus proches des SHS qu’on ne voudrait bien l’admettre.
@nathanael7812
@nathanael7812 10 ай бұрын
Je vois une grande faiblesse dans ton travail, le sociologue : il est tellement bon qu'on saute d'une vidéo à l'autre sans prendre le temps d'écrire un petit commentaire pour te féliciter pour la qualité du boulot, c'est pas bon pour ton référencement !
@arph4093
@arph4093 Жыл бұрын
Vous venez, avec ces trois vidéos, de révolutionner ma compréhension des sciences. Un grand merci !
@lucbuysse8450
@lucbuysse8450 3 ай бұрын
Laisse la science en dehors de tout ça je t'en supplie, dans la plupart des sciences les expériences peuvent être reproduites et la majorité des études font l'objet de consensus durables. La sociologie relève davantage de la politique que de la science.
@machnetruque3807
@machnetruque3807 3 жыл бұрын
Bonjour, Je ne connaissais pas les vidéos de Stephane Debove, mais je connaissais un peu les travaux de John Antonakis (le type qui fait la conférence TED avec la photo de Nadine Morano) gràce à PodcastSciences, et pour le coup, s'il y en a un qui ne confonds pas corrélation/causalité et qui a une démarche experimentale (donc quelque part Popperienne), c'est lui. Et je ne comprends pas votre critique sur plusieurs points : - vous dites que le fait que les étudiants soient suisses faussent les résultats. Mais au contraire, le but de l'expérience est de montrer que quand bien même les suisses et les francais sont différents, ils élisent les mêmes personnes. Le but de l'expérience était justement de montrer que malgré l'éloignement culturel des personnes, on peut prédire les résultats des élections. L'éloignement était un but de l'experience, en faire un défaut est fort de café. - Même chose pour la classe sociale : A la limite, si les étudiants (donc classe moyenne à supérieure) avaient mal voté, cela aurait pu justifier qu'il y a des physiques "bourgeois" (à la Biden et Macron, si je vous suis bien) et des physiques "populaire". Or là, le fait que leur choix se soient révélés cohérents avec le choix d'une population (de classes sociales plus variés donc) prouvent le point de Debove. - D'ailleurs John Antonakis s'était intéressé à la perception du charisme par classe sociale et par nationalité. Pour distinguer ce qui est universel de ce qui est particulier. Il avait ainsi montré que Donald Trump était perçu comme très charismatique dans certaines classes sociales de l'amérique, et totalement con par d'autres classes. Il avait aussi montré que parler avec les mains était bien vu en Italie, beaucoup moins au Japon (c'est un peu plus complexe, mais, l'idée est là) - De même, le fait que les etudiants-cobayes n'aient pas accès à tout l'historique des personnages (le Mélenchon grincheux), rend encore plus troublante la force de la prédiction! - Même la couleur de peau, l'âge, et le genre font partie du visage, et du coup, les ignorer ne remet pas en cause l'expérience. (Après là, j'avoue, le fait que la plupart des cultures (occidentales en tout cas), ont des à-prioris raciales et/ou sexistes, font qu'il peut y avoir des prédictions "faciles", et donc du coup, cela peut remettre en cause la portée de l'expérience) - Enfin, personne n'a dit que la forme du visage explique tout. D'ailleurs, tout le travail de John Antonakis était de déterminer ce qui fait le charisme au délà du visage. Et il le fait de manière expérimentale.. En gros, vous emettez des contre-arguments, en montrant pleins de biais qui auraient pu fausser l'experience. Or la plupart de ces biais devraient fausser dans l'autre sens : en effet, si l'échantillon était mal choisi, on aurait dû avoir de mauvaises prédictions. Or le fait que les prédictions soient correctes, rendent le point de Debove encore plus convaincant. Soit j'ai mal compris (c'est possible, il est tard...) soit vous marquez des buts contre votre camp. Et d'ailleurs, ce que je trouve bizarre, c'est que j'ai l'impression que vous avez oublié le critère de Popper que vous avez pourtant expliqué dans votre première vidéo. La théorie de Popper est le "falsificationnisme", du coup, pour Popper une expérience ne prouve aucune hypothèse, elle ne peut que réfuter ("falsifier"). Une théorie scientifique est donc acceptée si elle n'a toujours pas été infirmée par l'expérience. C'est ce que vous appelez, dans votre première vidéo la "vulnérabilité empirique". Donc, une expérience ne prouve rien, elle permet (et c'est déja beaucoup) d'éliminer les mauvaises hypothèses. Donc, si vous trouvez d'autres explications (l'exemple du homard), vous êtes libre de la proposer pour avoir une contre-théorie. L'important c'est de pouvoir distinguer les bonnes théories, et les mauvaises théories. Et la seule chose qui permet de faire ça, c'est ... l'experience. Amicalement!
@nyktophylax8855
@nyktophylax8855 3 жыл бұрын
Concernant vos deux premiers points, une simple remarque : cela aurait eu un sens du point de vue de la psychologie sociale si ces deux groupes éloignés de la population votante avaient été confrontés à un groupe contrôle issu de cette population non ? Et pour que ce groupe contrôle soit valable, il faut que les informations soient récupérées dans des circonstances similaires (les résultats de l'élection ne suffisent donc pas), je me trompe ? Au delà du problème de l'application de la méthode XP aux faits sociaux (dur de maîtriser, précisément, les différents aspects interconnectés d'une problématique sociale ou politique), il faut aussi pointer ici les défauts de méthode de ces études (de ce que j'en comprends de loin) du strict point de vue expérimental.
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
Bonjour, merci de votre commentaire. En gros ce que j’ai voulu montré, effectivement, comme vous le dites c’est que « plein de biais auraient pu fausser l’expérience ». En l’occurrence, je pense avoir a minima montré que les « biais » que j’ai relevé structure les résultats de l’expérience. Et ce que je dis c’est que ces choix méthodologiques sont douteux parce qu’ils amènent les chercheurs à étudier une expérience beaucoup trop éloigné de ce qu’ils prétendent étudier : les élections. Le fait qu’ils veulent montrer que des personnes « éloignées » font tendanciellement les mêmes choix, ou autrement dit, que ce soit un parti pris de leur démarche, ne change rien à ma critique. Car finalement la seule chose qui relie leur expériences aux élections c’est cette corrélation existante, or une corrélation statistique n’est pas une preuve suffisante. C’est quelque chose de beaucoup trop fragile dont les causes sont inconnues. Et en plus de cette fragilité statistique du lien qui relie leur expérience aux élections, il faut justement rajouter ce que j’ai dit, à savoir que ces résultats sont eux même très contestable. Puis encore à ça s’ajoute le fait qu’ils prétendent établir quelque chose comme un lien d’influence général des jugements de compétences sur les visages sur les élections en se basant sur très peu de cas. Or comme je l’ai dit, en sociologie, ce qui va permettre de contrôler une généralité, c’est la multiplication d’études de cas. Imaginez que je fasse des expériences sur 800 français en leur demandant de choisir entre deux plats amérindiens qu’ils ne connaissent pas (l’un étant plus apprécié de la majorité des amérindiens et l’autre moins). Qu’à la suite de ces expériences je parvienne à dégager une corrélation sur les choix des participants français et les choix gastronomiques des amérindiens. Est-ce qu’à partir de cette étude je peux dire que l’apparence des plats est ce qui influence le choix des amérindiens (et qu’en général les gens mangent ce qu’ils mangent pour des raisons d’apparence) ? Non absolument pas, parce que je connais rien de la culture gastronomique amérindienne, de pourquoi il mange ceci plutôt que cela. Et aussi parce que mon échantillon de personne n’a rien à voir avec la population sur laquelle je prétends dire quelque chose. Et ce genre de travers, de mon point de vue de passionné de SHS, c’est ce qui amène à produire de la très mauvaise science.
@pawelm.456
@pawelm.456 2 жыл бұрын
commentaire meilleur que la vidéo (qui est pas mal mais biaisée, on sent l'etudiant de socio)
@ginabean9434
@ginabean9434 4 ай бұрын
@@gregoiresimpson4123 _"Or comme je l’ai dit, en sociologie, ce qui va permettre de contrôler une généralité, c’est la multiplication d’études de cas. "_ Mais en multipliant les etudes, on multiplie les chances de biais. D'autre part, si on n'est pas capable d'etablir une liste objective de variables mesurables pour ces etudes, comment peut on les "normaliser" les unes avec les autres, sinon via des methodes probablement biaisees, elles aussi? On ne devrait meme pas etre capable de conclure a la moindre variabilite, sinon au sein d'une etude specifique.
@Joe_from_Rio
@Joe_from_Rio 9 ай бұрын
Merci pour cette série de vidéos ! J'étais englué dans une analyse Poppérienne de la sociologie et cette remise au clair de ses objectifs m'aide a y voir plus clair. Si je tente un résumé : - Le fait social est dépendant d'un ensemble de variable trop vaste pour pouvoir isoler chacune des variables isolément par l'expérience, on a donc un compromis à faire entre la précision du modèle et la variabilité de ses hypothèses (en statistiques il s'agit du dilemme classique biais-variance). Bien que l'outil mathématique permette d'établir des corrélations, il ne permet pas de comprendre le fait social sens et donc la causalité. - La sociologie permet, par l'analyse comparative de différents faits sociaux et de leurs contexte, d'établir un modèle de causalité d'un mécanisme social précis par un langage naturel et par le raisonnement analogique (qui prétend en un sens être le meilleur médiateur entre le biais et la variance). La valeur d'un modèle sociologique repose sur sa capacité à établir une causalité commune à plusieurs contextes, plus que sur la prédiction d'un comportement social attendu dans un contexte plus général. Puisque l'universalité n'est pas l'objectif de la sociologie, le réfutabilité Poppérienne ne peut pas s'y appliquer car chaque modèle est contextuel. J'ai bon ? Du coup j'ai quelques questions : - Puisque l'analyse sociologique repose sur des représentations et donc sur des dénominateurs communs reliant les contextes sociaux, comment se prémunit-elle de l'essentialisation simplificatrice de leurs acteurs (exemple : les riches, les personnes de couleur, les femmes) pour l'analyse analogique et les représentations communes du langage naturel ? - Malgré tout, quelle est la place de la capacité de prédiction en sociologie ? Prétend elle pouvoir prévoir le fait social dès lors que le contexte actuel se rapproche de contextes passés ayant servi à construire une analyse sociologique ? Comment pourrait-elle nous éclairer si elle n'explique que le passé et le local ? - J'ai l'impression qu'une partie des critiques envers la sociologie aujourd'hui repose sur sa prétendue négation d'invariants théoriques qui pourraient être déterminants dans le fait sociologique, comme la lois de la biologie. Comment analyses tu ces frictions ? Résultent-elles selon toi d'une incompatibilité méthodologique entre sciences expérimentales et sociologie ? - Tout comme les mathématiques (exactes) se servent des ordinateurs (numériques et approximatifs) pour établir des preuves, la sociologie pourrait-elle se servir de la puissance de calcul des algorithmes d'apprentissage (qui sont également centrés autour de ce dilemme biais-variance) pour progresser ? Parce que réciproquement, j'imagine très bien comment la sociologie permet d'augmenter l'efficacité de modèles d'apprentissage pour la prédiction du comportement social (algorithmes KZfaq, pubs ciblées, modèles de prédictions électoraux etc.). Merci en tous cas pour ces vidéos, qui comme tu le vois m'a sorti de mon marasme réfutationiste et m'a fait repartir sur des réflexions nouvelles !
@ginabean9434
@ginabean9434 4 ай бұрын
_"Le fait social est dépendant d'un ensemble de variable trop vaste pour pouvoir isoler chacune des variables isolément par l'expérience"_ Puisqu'on ne peut les denombrer, comment peut-on etre certain que c'est un ensemble trop vaste? Est-ce un ensemble fini? Si oui, pourquoi presumer que dans un autre contexte socio-historique il serait impossible de les denombrer? _"quelle est la place de la capacité de prédiction en sociologie ? "_ Normalement nulle car non popperienne. Quelque soit ce qui survient dans un contexte socio-historique donne, la sociologie est toujours capable de l'analyser et le comprendre a posteriori. Tout fait social peut logiquement survenir ainsi que son contraire, en parfaite coherence. Ainsi la "capacite predictionnelle" (La on va etre sur des mots qui ne veulent rien dire) est nulle. C'est sans parler des differences contextuelles. _"repose sur sa prétendue négation d'invariants théoriques qui pourraient être déterminants dans le fait sociologique, comme la lois de la biologie"_ Plutot sur son incapacite (peut-etre temporaire, peut-etre contextuelle) a identifier ces invariants et, par voie de consequence, son choix structurel de renoncer a les decouvrir. _"les mathématiques (exactes) se servent des ordinateurs (numériques et approximatifs) pour établir des preuves"_ Je pense que non: a la limite on pourrait "brute forcer" un contre exemple, une refutation, mais je ne pense pas qu'on puisse etablir une theorie scientifique avec de la force de calcul stupide, comme un ordinateur. _"algorithmes d'apprentissage"_ Je pense que c'est retomber dans un travers qu'on reproche a la sociologie: peu ou mal comprendre la nature de la science pour lui attribuer des pouvoir un peu magique. _"algorithmes KZfaq, pubs ciblées, modèles de prédictions électoraux"_ Il s'agit de vendre de la pub a des humains, sur la base de correlations sans aucune causalite demontree, pas d'apprendre a un ordinateur (fini, inerte, binaire) quoi que ce soit. _"m'a sorti de mon marasme réfutationiste"_ Comme s'assurer qu'il s'agit bien d'un pas dans la direction scientifique?
@zorro_zorro
@zorro_zorro 2 жыл бұрын
Super travail, que je m'empresse de partager ! J'aimerais chipoter un peu : je pense qu'il existe des énoncés non universels qui sont réfutables au sens de Popper. Par exemple, l'énoncé [Aujourd'hui, j'ai exactement 6€ dans la poche gauche de mon pantalon] est limité dans le temps, dans l'espace physique, dans l'espace social, et pourtant il permet de faire des prédictions (localisées), qui peuvent à mon avis tout à fait déboucher sur une démarche expérimentale empirique. À partir de cette micro-théorie de la poche gauche, on peut générer une prédiction du style : [si on retourne la poche aujourd'hui, on verra une des configurations de pièces et de billets suivantes (...)], et on peut mettre à l'épreuve la théorie. Donc la raison pour laquelle les théories sociologique fonctionnent comme des objets non poppériens, est-ce que ce ne serait pas juste un obstacle logistique, plutôt qu'épistémique ?
@louisbaudrin5107
@louisbaudrin5107 3 жыл бұрын
Je suis scotché, l'alliage vulgarisation / divertissement est parfait, sans jamais détourner de ce qui est démontré. Parfait. Je plussoie.
@lasociotheque
@lasociotheque 2 жыл бұрын
C'était très intéressant. J'ai regardé les 3 vidéos d'une traite. Merci pour ton travail, j'ai appris beaucoup de choses. Sylvain
@mariej651
@mariej651 4 ай бұрын
Mais elles sont tellement ouf tes vidéos, c'est super ce que tu fais, avec un humour pépite et des choix musicaux au top. Merci!
@DavidSARAGA
@DavidSARAGA 2 жыл бұрын
Ce que fait S. Debove c'est exactement ce que font tous les profs et chercheurs de psy sociale. Des hypothèses généralisatrices à partir de quelques expériences plus ou moins concluantes, réalisées sur des populations étudiantes dans des contextes peu écologiques. Quant au rapport de causalité il ne dépend pas d'une "vaste étude quantitative et qualitative", mais de la manipulation des variables expérimentalement. Même si on pourrait critiquer plus en détail ce point (notamment sur le fait qu'on ne neutralise jamais toutes les variables parasites), il n'en reste pas moins que c'est le socle sur lequel s'appuie toute la psy sociale mondiale depuis 70 ans. Tant que le conditionnel est utilisé je ne vois pas bien le problème. La sociologie n'apporte pas un niveau de preuve supérieur. À moins de considérer que la psy sociale n'a pas de raison d'être... Personnellement, j'aurais tendance à militer pour la complémentarité des approches entre sociologie et psy sociale.
@soadman84
@soadman84 3 жыл бұрын
ça fait du bien de voir une vidéo comme ça, avec tous les debunkeur de sciences expérimentales qui prennent aucun gant méthodologique avec les SHS... Merci pour ces 4 vidéos, j'espère qu'il y en aura d'autres traitant de la sociologie !
@MrWertheron
@MrWertheron 6 ай бұрын
Merci pour ces excellentes videos qui mériteraient un plus grand succès. Je suis décu de ne découvrir cette chaine que maintenant. J'ai eu quelques flashbacks de mes cours d'historiographie. Par contre, le chercheur à Lausanne a-t-il précisé si les étudiants interrogés sont francophones ? Je présume que c'est le cas, et ça poserait un petit problème. Beaucoup de Suisses romands (particulièrement dans les classes supérieures) ne sont pas ignorants de la scène politique française et connaissent Morano....
@BLa-mg6vq
@BLa-mg6vq 3 жыл бұрын
Merci beaucoup sur cette vidéo qui illustre super bien ce que j'ai déjà pu penser et dire par rapport à certains discours. En tant que sociologue, ça fait du bien d'avoir de la vulgarisation de sa discipline sur youtube ! Et super travail sur le montage aussi :-)
@ralolphnoitarebil2029
@ralolphnoitarebil2029 5 ай бұрын
trop heureux d'être tombé sur cette chaîne. J'ai rien d'autre à dire. Juste
@cyrilliko
@cyrilliko 2 жыл бұрын
Merci beaucoup pour ton travail !
@TropLaul
@TropLaul 3 жыл бұрын
C'est encore une fois une excellente vidéo, et je suis scotché par la capacité à allier la précision du propos et le côté divertissant du montage (vraiment, c'est toujours parfaitement dosé). Je trouve en particulier la partie sur le contrôle statistique des variables et ses limites très importante, notamment parce qu'elle est à l'origine de nombre de discours demi-savants. Avec mes étudiant-es, j'avais pris l'exemple des différences salariales hommes/femmes et de la "guerre des chiffres" qui a régulièrement lieu : il serait plus pertinent de comparer le salaire des hommes et des femmes "à situation égale" (ou "toutes choses égales par ailleurs") que le chiffre brut (qui donc prend en compte des effets de structure). J'ai eu beaucoup de mal à expliquer que non, neutraliser les effets de structure dans ces cas là n'est pas "plus réaliste" (au contraire). L'idée que le raisonnement "toutes choses égales par ailleurs" est "plus pertinent" en sciences sociales est vraiment très ancrée, et difficile à mettre en perspective. Encore merci donc pour ce travail !
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
Merci pour ce commentaire qui me fait énormément plaisir !
@thibautm.c8540
@thibautm.c8540 3 жыл бұрын
Le cas des différences salariales est vraiment socialement l'exemple paradigmatique de la neutralisation abusive des effets de structure et des problèmes analytiques que cela pose, effectivement.
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
@@thibautm.c8540 J'ai récemment vu une intervention de Rachel Silvera, économiste spécialisée sur ces questions, qui étaient très parlante là-dessus. Elle disait bien qu'elle devait défendre face à nombre de ces collègues économistes l'idée qu'il est important de tenir compte des différences salariales hommes/femmes sans neutraliser la variable mi-temps/plein-temps, parce que la surreprésentation des femmes dans les emplois précaires fait partie du phénomène à analyser. L'intervention en question : www.twitch.tv/videos/952852870?filter=archives&sort=time
@jonb5114
@jonb5114 2 жыл бұрын
@@gregoiresimpson4123 Tout d'abord, merci pour cette excellente série de vidéos sur le raisonnement sociologique, j’ai trouvé ça passionnant ! Je souhaitais justement réagir sur l’opposition qui est faite dans cette vidéo entre raisonnement purement statistique et sens sociologique : ne peut-on pas considérer que ces deux démarches se complètent plutôt qu’elles s’opposent ? Ainsi, sur l’exemple des différences salariales femmes/hommes, le plus souhaitable n’est-il pas de procéder en 2 étapes : 1) Décomposer statistiquement les différents facteurs de cette différence salariale, « toutes choses étant égales par ailleurs » (la part du temps de travail, la part du secteur d’activité, la part de la position hiérarchique et la part « inexpliquée »). 2) Expliquer sociologiquement ces différents facteurs statistiques, y compris les liens/corrélations qui existent entre eux. Mais c’est peut-être déjà ce que vous vouliez dire, auquel cas j’ai mal interprété vos propos.
@ginabean9434
@ginabean9434 4 ай бұрын
_"L'idée que le raisonnement "toutes choses égales par ailleurs" est "plus pertinent" en sciences sociales est vraiment très ancrée"_ C'est pas un peu absurde, en vrai? Si on ne peut ni denombrer ni identifier les variables qui quantifieraient un fait social, alors on ne peut pas raisonner "toutes choses égales par ailleurs", c'est a dire en fixant toutes les variables sauf une. A partir de la, soit on abandonne: la sociologie est une pseudo-science basee sur de l'hermenetique libre plus ou moins sophistiquee. Soit on cherche a denombrer et identifier les variables exaustivement, avant de tirer la moindre conclusion, ce qui ne me semble en aucun cas un sujet de recherche sociologique (mais je peux me tromper). Soit on ignore l'obstacle et on theorise des raisonnements alternatif. Tres probablement, un sociologue ne va pas naturellement chercher a fermer sa boutique. Il ne va pas non plus "chercher une aiguille dans une botte de foin" alors qu'on ne ignore tout des contours de la botte de foin, encore moins si l'aiguille existe. Il me semble relativement sur d'affirmer qu'il ne reste qu'un choix possible, avec une infinite de nuances, j'en conviens. Ce que vous appellez un approche "plus réaliste" n'est elle pas simplement une approche "plus pragmatique", sans aucune garantie de nous rapprocher de la moindre forme de realite?
@julienselignac9434
@julienselignac9434 22 күн бұрын
2e visionnage: toujours un banger :)
@fibresynthetique
@fibresynthetique 6 ай бұрын
L'aura de scientificité de la psycho-évo en général et de Debove en particulier est assez effrayante. J'avais contacté M. Phi à propos de je ne sais plus quoi et il m'avait renvoyée vers la chaîne d'Homo fabulus...
@aacde13
@aacde13 3 жыл бұрын
Cette vidéo me laisse encore une fois sur ma faim. Outre que je trouve qu'elle ne restitue pas de manière très juste le travail de S. Debove ce que je détaillerais à la fin, elle me laisse un sentiment de grande incompréhension vis à vis de l'épistémologie que tu défends en science sociale que j'avais déjà du mal à comprendre à la suite de tes deux vidéos relatives à l'aspect non poppérien des sciences sociales. Je m'explique. Si je mets de côté les critiques spécifiques au travail de Homo Fabulus pour l'instant, ce que je retiens de ta critique c'est la présence de biais de sélection au sein des deux (seules) études que tu prends en compte et l'affirmation qu'il est impossible méthodologiquement de neutraliser l'ensemble des variables étudiées par la sociologie. Si ces deux critiques me semblent fondées, elles ne me semblent pas de nature à invalider la qualité scientifiques de ces articles et c'est là que je vois un rapprochement à faire entre la présentation que je trouve bizarre que tu fais du popperianisme et ces critiques. Pour moi, mais je ne suis pas philosophe des sciences, le courant de pensée en philosophie des sciences initié par Popper s'est construit contre l'inductionisme. Contre l'idée qu'on allait prendre des scientifiques non biaisés qu'ils allaient faire des expériences et que de ces expériences qu'ils interpréteraient sans biais, ils induiraient des lois générales sur le monde. Il me semble que la philosophie des sciences depuis Hume s'est écartées de cette idée qu'on pouvait interpréter des données sans biais et que c'est cette interprétation qui tiendrait lieu de savoir scientifique. L'idée importante de Popper me semble-t-il, c'est que comme l'induction n'était pas possible, il ne fallait pas penser que nos théories pouvaient être prouvées par l'expérience, mais qu'on pouvait mettre différentes théories en compétition et que c'est l'expérience qui trancherait entre elles. Dans ce but, il fallait que les théories se mettent en jeu, fasse des paris le plus audacieux possibles, c'est le critère de réfutabilité, car c'est uniquement dans ce cas qu'on pourrait effectivement trancher. Il n'est pas question de faire une fixation sur l'expérience en laboratoire reproductible dont on peut faire varier les différent paramètres de manière exhaustive, qui est certes la norme en physique et peut-être en biologie, mais on peut imaginer d'autres normes méthodologiques, l'important c'est qu'à un moment la théorie soit mise en jeu et accepte d'être mise en compétition avec d'autres théories. (D'ailleur tu parles d'interprétation contrôlée en sociologie qui donne aux théories une vulnérabilité empirique, j'ai du mal à voir la différence avec un critère de réfutabilité). En ce sens, qu'une expérience puisse contenir des biais et quelle n'ait pas neutralisé toutes les variables imaginables, n'est pas un critère suffisant me semble-t-il pour invalider la qualité d'une étude. Bien sûr, une expérience si biaisée qu'elle ne permettrait pas de discriminer entre l'hypothèse des chercheurs et une théorie évidente ne mériterait pas d'être publiée, mais dès qu'une hypothèse sociologique est formulée et testée avec des méthodes statistiques, il n'est pas exigé que le génome de tous les participants soit séquencé pour être sûr d'exclure tout biais d'ordre génétique. Ce qui devrait être le cours normal de la recherche sur ces questions, si l'article d'origine n'ignore par de théorie plus parcimonieuse qui explique aussi bien les résultats obtenus, c'est que les chercheurs qui travaillent sur la même question proposent des hypothèses alternatives pour expliquer les résultats obtenus et cherche des méthodes pour discriminer entre les deux hypothèses. Pas qu'au moindre biais repéré on invalide toute l'étude. Je crois savoir notamment qu'il est courant en psychologie d'obtenir son vivier à expérience au sein des universités, faut-il pour autant rejeter toutes la psychologie. Il existe bien sûr des critiques de cette vision romancée de la science dans laquelle les chercheurs se lèvent courageusement chaque matin pour aller chercher à démonter leur propre théorie, mais à ce prétexte jeter à la poubelle toutes les méthodes consacrées en psychologie me semble aussi absurde que de vouloir rejeter toute la sociologie parce qu'elle ne procède pas par expériences reproductibles avec isolement des variables. De ce fait, pour juger de la qualité de cette hypothèse il ne suffit pas de lire ces deux études, mais de connaître l'ensemble des recherches menées sur ces questions. Des hypothèses alternatives formulées et des tests fait pour chercher à discriminer entre ces hypothèses. Pour revenir à S. Debove, qu'il ne les mentionne pas toutes me semble normal, il fait un travail de vulgarisateur. Lire toute la documentation sur le sujet est un travail de spécialiste, un chercheur qui voudrait se faire une idée exhaustive de l'état du débat actuel devrait faire le travail par lui même. Par ailleurs, tu t'es peut-être arrêté à ces deux articles, il y en a un autre mentionné dans le billet de blog de S. Debove sur cette vidéo, il suffisait d'aller voir le premier lien sous sa vidéo pour le trouver qui parle d'une troisième version de cette même expérience, qui permet d'ailleurs de discriminer avec de nombreuses théories alternatives que tu mentionnes dans ta vidéo, liées aux coupes de cheveux, à l'habillement etc. ( link.springer.com/article/10.1007/s11109-013-9253-1 ) Enfin tu sembles dire que S.Debove affirme uniquement sur la base des deux études qu'il s'agit d'une causalité et non d'une corrélation. Il est vrai que ce passage de la vidéo n'est pas clair et ne renvoie à rien dans ses sources ce qui n'est pas ouf (pour sa défense, c'est la deuxième vidéo de sa chaîne il prend depuis beaucoup plus de précautions pour sourcer toutes ses affirmations, faire apparaître explicitement ses sources dans la vidéo et préciser le niveau de preuve de ses affirmations), mais il mentionne clairement à ce passage de la vidéo une autre étude que les deux qu'il met en avant dans ses sources. Je reconnais que ce point aurait du être sourcé, mais prétendre qu'il commet un post hoc ergo propter hoc ne me semble pas honnête, c'est caricaturer son propos. Désolé pour ce gros pavé, j'ai exprimé tout ce que j'avais sur le coeur car 1) J'aime beaucoup le travail de Stéphane Debove, et si j'ai lu des critique de la psychologie évolutionnaire, notamment celle de kumokun il y a longtemps, qui me semblait mentionner des points intéressants, je n'en ai lu aucune qui me semble donner une image fidèle de la discipline, si ce n'est de Jordan Peterson et de ses exégètes. Or je souhaiterai pouvoir lire des critiques plus juste de la discipline si il y en a. 2) Il est vrai que certains font des usages peu parcimonieux de travaux de recherche et que les articles publiés par Todorov ne légitiment pas la moitié de ce qu'il dit dans son émission TEd, mais pour parler du champ des mathématiques qui est celui que je connais, que certains utilisent des résultats de maths pour justifier le libéralisme sans voir que leur idéologie les fait faire rentrer de force le réel dans leur modèle ne délégitime pas les résultats dont ils parlent pour autant. (Salut à Science4all) 3) Je cherche avidement a mieux comprendre l'épistémologie en science sociale. Et plutôt que des vidéos pour expliquer pourquoi Popper est inapplicable aux sciences sociales, ce que je n'ai toujours pas compris en 3 vidéos, je serai ravi d'avoir une vidéo expliquant plus précisément l'épistémologie de Passeron, qui expliquerait en détail pourquoi on peut attendre d'une telle épistémologie qu'elle discrimine entre les "mauvaises théories" et les "bonnes".
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
J'essaye de vous répondre dès que je peux (il va me falloir du temps, votre commentaire étant très dense).
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
Vos objections mériteraient de longues réponses, malheureusement je vais répondre relativement brièvement au regard de tout ce que je devrais mobiliser pour mettre vraiment les choses complètement à plat. 1° Votre critique principale porte sur a) la réfutabilité de Popper qui ne vous apparaît pas comme problématique et b) sur l’idée (que vous me prêtez je crois) qu’il pourrait exister des expériences sans biais. a) Je comprend la théorie de la réfutabilité à peu près comme vous, comme quelque chose s’opposant à l’inductionnisme qui affirment qu’on ne peut pas prouver une théorie positivement mais seulement l’infirmer par l’expérience et que c’est donc par la réfutation empirique qu’on peut juger de la valeur scientifique d’une théorie. L’idée est séduisante et je ne nie pas le fait que l’épistémologie de Popper soit intéressante, mais elle comporte un certains nombres de problèmes. Passeron en relève pour les sciences sociales et je les mentionne dans mes vidéos. La principale, que je réexplique du coup, c’est que pour qu’une expérience réfute une théorie il faut que la forme logique de cette théorie soit celle de la loi universelle. Pour le dire plus précisément, il faut qu’un fait observé ou produit expérimentalement suffise à l’infirmer, ce qui suppose que cette théorie s’applique également à tous les types de faits qu’elle vise. Ce serait par exemple en sociologie une loi du type : l’éthique de vie protestante par les mœurs qu’elle installe produit nécessairement une société capitaliste là où elle domine. Mais le problème avec une loi de ce type c’est que s’il y a bien des liens entre protestantisme et capitalisme historiquement, il y a aussi eu des groupes protestants qui n’ont pas adhérer et qui n’ont pas permis l’implantation du capitalisme. On pourrait donc trouver des cas qui infirment la relation entre éthique de vie protestante et capitalisme. Pourtant ces liens entre protestantisme et capitalisme sont avérés (cf. le classique du sociologue Max Weber sur le sujet), mais ils ne sont pas simple et ne peuvent pas être réduit à une hypothèse, une loi, qu’on pourrait confirmer ou infirmer avec un ou plusieurs faits observés. Autrement dit, la forme logique que les théories scientifiques doivent avoir pour que la réfutabilité popérienne fonctionne ne colle pas avec la forme logique des théories utilisées en sciences sociales qui sont beaucoup plus souples que celles du modèle popérien. Du coup, dans cette perspective, le fait que la réfutabilité permette d’autres normes méthodologiques qu’expérimentales ne change rien, puisque sa logique même emprunte aux lois causales universelles qui fonctionnent toutes choses égales par ailleurs. C’est que Passeron reproche à cette théorie, c’est qu’elle ne laisse pas de place à la description de phénomènes sociaux historiques singuliers (irréductibles à des lois causales générales) et à la conceptualisation plus souple et relative des théories sociologiques et historiques. On comprend d’ailleurs au regard de ces aspects que Popper discréditait comme quelque chose de non scientifique une dérive qu’il qualifiait d’historiciste et qui visait clairement les sciences humaines et sociales. En fait, sa théorie est incapable de saisir les manières qu’ont ces sciences de rendre compte scientifiquement de phénomènes qui ne peuvent pas être compris à l’aune de lois mécaniques et notamment parce qu’elle est terriblement hypothético-déductive. Or toute une partie des sciences humaines ne fonctionnent pas sans appréhension positive, détaillée, descriptive et compréhensive du monde sociale, qui par la suite amène à formuler des interprétations à partir de cette étude minutieuse de cas précis. Des interprétations qui ont un lien avec l’étude empirique, mais qui ne sont pas proprement réfutable, mais peuvent amener à produire des généralisations qui peuvent être contrôlées par d’autres études de cas (ou va voir à quel point c’est généralisable à d’autres situations, à quel point il faut nuancer ou spécifier les conclusions, ect.). Et je pense que pour comprendre ces objections faites à Popper, il faut aussi aller lire des travaux en sciences sociales, pour voir concrètement comment elle se fait. À ce titre n’hésitez pas à me demander des travaux de références en sociologie, je serais ravie de vous faire la promo de travaux contemporains que j’estime grandement. b) Sur la deuxième partie de votre critique je pense que vous vous méprenez je ne reproche pas aux études que je critique d’être imparfaites, ou d’avoir des « biais » dans le sens où elles ne seraient pas complètement neutre. Je dis qu’étant donné les limites de leurs expériences (nombreuses comme je l’ai montré), les conclusions qu’elles tirent sont beaucoup trop générales. Penser établir, ou a minima renforcer, li’dée que les jugements sur les visages en général ont une influence importante sur les résultats d’élections, avec quelque chose d’aussi restreint et bancal est complètement illusoire. 2° Sur les critiques annexes que vous me faites, je vous réponds en vrac. a) Effectivement je n’ai pas mentionné une étude citée par S. Debove dans son blog, merci de me l’avoir signalé. Cela dit ça ne change le fond de ma critique, qui consiste justement à dire que la faiblesse de ces études est de penser pouvoir établir des lois générales et universelles à partir d’échantillon mineurs occultant toutes les variations socio-historiques et les problèmes de reproductibilités des phénomènes électoraux. Donc deux à trois études la différence est vraiment minime au regard du problème que je soulève. b) Je ne dis pas que la sociologie ne peut pas procéder par isolement de variables, mais qu’elle peut le faire à condition d’être consciente de cet neutralisation statistique produit sur son objet d’étude, et de l’interpréter en conséquence. c) Je ne jette pas les méthodes de la psychologie expérimentale à la poubelle, je critique l’usage qui en fait dans le cas des études citées par S. Debove. d) Je ne suis pas infondé à invoquer un effet cigogne (post hoc ergo propter hoc) car les études qu’ils mobilisent non seulement ne parlent pas de lien de causalité (mais soit de corrélation ou d’influence probable - bref ils se mouillent pas trop) mais en plus comme je l’ai montré ne se donne absolument pas les moyens de vérifier un quelconque lien de causalité. Il fait donc passer ce qui au final n’est rien de plus qu’une corrélation pour une causalité. Il opère donc bien une confusion entre corrélation et causalité. e) Enfin, si à la suite de ces trois vidéos vous n’avez pas une vision plus précise de l’épistémologie de Passeron, je pense que cela doit être plus lié à des divergences fondamentales ou peut-être au caractère encore trop abstrait de l’épistémologie passeronienne. Du coup, j’aurais tendance à vous conseiller carrément de lire des travaux importants de la sociologie contemporaine (ou d’autres disciplines d’ailleurs) pour vous faire une idée des normes de scientificité en sciences humaines et sociales.
@aacde13
@aacde13 3 жыл бұрын
@@gregoiresimpson4123 Bonjour, merci d'avoir pris le temps de me répondre. Je comprends bien en quoi le critère de réfutabilité s'appliquerait plus facilement à la théorie universelle de la gravitation qu'aux sciences sociales. Mais je voudrais critiquer deux affirmations. 1) Que seules les théories « logiquement pures » ou « universelles » pourraient être soumise au critère de réfutabilité. 2) Qu'il y aurait des différences de nature entre les énoncés en sciences sociales et en sciences dites dures, des énoncés logiquement purs pour les secondes contrairement aux premières, ce qui expliquerait pourquoi à elle on pourrait appliquer le critère de Popper. En ce qui concerne le 2), il me semble que l'article de Dominique Raymond que vous citez justifie de manière convaincante en quoi la sociologie peut produire de tels énoncés. Ce que je souhaiterais surtout souligner, c'est que les sciences dites dures appliquent ce critère à des théories qui ne vérifient pas cette forme de pureté logique. Par exemple, la théorie de l'évolution ne permet pas d'imaginer des observations en contradiction logique avec son énoncé. Il me semble pourtant que la majorité des biologistes de l'évolution souscrivent à une vision de la science par réfutation. Revenons au point 1), il est vrai qu'à l'origine Popper a insisté sur le fait que si le raisonnement par induction ne pouvait se justifier logiquement. La réfutation d'une théorie par une observation contraire elle était un argument valide en logique. On pourrait en déduire ce que j'appellerais un critère de réfutabilité naïf. Pour lequel pour qu'une théorie soit scientifique il faut qu'on puisse imaginer des observations qui seraient en contradiction logique avec la théorie. C'est au nom de cette conception que Popper a d'ailleurs considéré un temps, avant de changer d'avis, que la théorie de l'évolution de Darwin était irréfutable donc non scientifique. C'est également au nom de ce critère de réfutabilité naïf qu'on considère que si aucune quantité d'observation corroborant une théorie ne peut la valider définitivement, une seule observation contraire suffit à la réfuter. Cette conception pose des problèmes soulevés par Quine dans « Two dogma of empiricism ». Dans cet article, Quine souligne qu'une expérience ne teste jamais une théorie toute seule, ce qui implique qu'une observation contraire à ce qui est attendu ne suffit jamais, même pour une loi universelle, à invalider logiquement une théorie. Il faut donc soit rejeter le critère de réfutabilité pour toutes les sciences, soit accepter un critère de réfutabilité moins strict, qui ne repose pas sur une idée que les théories scientifique puisse-t-être contredites logiquement par des observations et qui donc peut s'appliquer aux sciences sociales. Il s'agirait de dire que si une théorie ne doit pas nécessairement être en contradiction logique avec des observations imaginable pour être scientifique, il faut quand même qu'elle fasse une distinction entre des observations plausibles du point de vu de cette théorie et d'autres qui ne le seraient pas. Alors, une théorie qui considérerait comme peu plausible des observations récurrentes devrait nécessairement finir par être rejetée par la communauté scientifique au profit d'une autre théorie qui elle prévoyait que ces observations étaient plausibles. C'est me semble-t-il l'idée derrière les « programmes de recherche » de Lakatos un disciple de Popper. C'est un tel critère qui est appliqué à la théorie de l'évolution, qui si elle ne prévoit pas à 100% le résultat d'observations, considère quand même certaines observations comme très plausibles et d'autres beaucoup moins, ce dont elle gagne en crédibilité le fait que les observations très plausibles selon elle et non selon d'autre théories sont observées et que des faits peu plausibles ne le sont pas ou très rarement. Et c'est me semble-t-il un tel critère qui peut être aussi appliqué aux sciences humaines. Par exemple, on ne s'attend pas à trouver tel type de source au sujet de tel événement, mais par contre on s'attend à trouver tel autre type de source en grande quantité. Il est vrai, je pense, que Popper a fait beaucoup de tort aux sciences sociales au nom d'une version beaucoup trop restrictive de son critère de réfutabilité, mais ce que je voulais souligner c'est qu'à prendre ce critère tel quel, il n'est pas plus applicable à la physique qu'aux sciences sociales, comme l'ont souligné par exemple Kuhn et Feyerabend. Pris dans un sens plus souple ceci étant dit, il me semble qu'il constitue une norme importante quand à la nature des énoncés qui peuvent prétendre à la scientificité. Qu'il ne puisse pas exister d'observation qui à elle seule réfuterait la théorie n'est pas un problème, mais il faut que l'énoncé ait un sens suffisamment strict pour ne pas pouvoir s’accommoder non plus de n'importe quel ensemble de fait. Ce critère me semble-t-il est moins une norme méthodologique, qu'une norme de rigueur dans l'usage du langage fait par les scientifiques. Les poètes ont le droit de dire la terre est bleu comme une orange, mais le langage scientifique se doit d'être plus restrictif que ça, sans pour autant atteindre la perfection logique. Pour conclure sur Stéphane Debove, j'aimerais vous poser cette question. Admettons que le présupposé des chercheurs cités soit correct. Que nous soyons prédisposés à attribuer spontanément (et inconsciemment) des jugements de compétences à des visages, non pas en raison de critères socialement signifiants comme l'age, le sexe, les vêtements etc, mais uniquement en raison de traits du visage comme l'écartement des yeux, et que ces jugements spontanés participent aux résultats électoraux. Comment pourrait-on corroborer cette hypothèse dans l'épistémologie passeronienne ? Ou alors est-ce que la question ainsi posée n'a même pas de sens ? Merci encore pour votre réponse, et je serais intéressé par tout article que vous trouveriez pertinent sur le sujet.
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
@@aacde13 Merci pour ces précisions. Concernant vos deux objections, j’aurais tendance à souscrire personnellement à la seconde, puisque pour moi il n’y pas de différence de nature, du point de vue formel, entre sciences naturelles et SHS, mais seulement des différences de degré (et encore qui sont variables selon les disciplines). La seule différence de nature que je vois c’est que les SHS traitent du sens des conduites humaines (et donc des constructions symboliques qui s’y attache que ce soit les valeurs, les justifications, les conceptualisations - non scientifiques -, etc.) et doivent notamment à ce titre intégrer que les concepts qu’ils utilisent sont inscris dans ses réseaux de sens existant. Exemple : il y a des études sociologiques sur la radicalisation, elles doivent faire très attention à ne pas reconduire des présupposés moraux et politiques qui sont très lourds et nombreux sur ces questions. Pour la première objection, si comme vous je ne souscris pas complètement à la thèse de Passeron qui est que la réfutabilité ne s’applique pas en SHS, c’est pour la raison inverse, j’estime qu'il oublie qu'elle ne s’applique pas non plus aux sciences naturelles. Finalement ma position est celle que vous décrivez ici : « à prendre ce critère tel quel, il n'est pas plus applicable à la physique qu'aux sciences sociales, comme l'ont souligné par exemple Kuhn et Feyerabend ». Cela dit je souscris à peu près à toute une partie de ce que vous dites dans votre commentaire à savoir qu’une « théorie qui considérerait comme peu plausible des observations récurrentes devrait nécessairement finir par être rejetée par la communauté scientifique au profit d'une autre théorie qui elle prévoyait que ces observations étaient plausibles ». Je vous rejoins dans le sens où c’est pour moi des études répétées montrant la fécondité et la pertinence d’un cadre théorique qui doivent amener à discriminer les bonnes des mauvaises théories. Après il me semble aussi que le modèle de la science comme prédiction reste très restrictif, et qu’un des défauts de l’épistémologie popérienne est qu’elle beaucoup trop hypothético-déductive, là où la plupart des travaux en sociologie et en ethnologie par exemple ne fonctionnent pas du tout sur ce mode prédictif. Les chercheurs se rattachent certes souvent à des traditions théoriques précises et arrivent sur leur terrain d’enquête avec des problématiques préexistantes, mais ils ne viennent pas enquêter pour vérifier des prédictions. C’est le long travail de recueil méthodique de données (que ce soit par observation, entretien, questionnaire, analyse d’archives ou de statistiques pré-existantes) leur confrontation avec la littérature existante sur le sujet qui va faire émerger des questionnements nouveaux à même d’interpréter ces données (ainsi les hypothèses avec lesquels les chercheurs abordent parfois leur terrain sont en général modifier par l'enquête). Par ailleurs ce que vous dites de Popper ici me plaît beaucoup : « Pris dans un sens plus souple ceci étant dit, il me semble qu'il constitue une norme importante quand à la nature des énoncés qui peuvent prétendre à la scientificité. Qu'il ne puisse pas exister d'observation qui à elle seule réfuterait la théorie n'est pas un problème, mais il faut que l'énoncé ait un sens suffisamment strict pour ne pas pouvoir s’accommoder non plus de n'importe quel ensemble de fait. Ce critère me semble-t-il est moins une norme méthodologique, qu'une norme de rigueur dans l'usage du langage fait par les scientifiques. Les poètes ont le droit de dire la terre est bleu comme une orange, mais le langage scientifique se doit d'être plus restrictif que ça, sans pour autant atteindre la perfection logique . » Car justement tout l’objet de ma vidéo est de montrer que l’angle popérien ne fonctionne pas pour discriminer les abus de langage scientifique puisque dans une perspective popérienne les études citées par S. Debove sont difficilement critiquables. Ce qui me permet de répondre à votre dernière question. Effectivement ce qui me semble intéressant dans la perspective passeronienne c’est qu’elle montre bien qu’une logique expérimentale appliquée naïvement à des phénomènes sociaux produits des énoncés complètement abusifs, voir absurde scientifiquement. Et le présupposé implicite de ces études selon lequel il y aurait chez les humains une tendance naturelle et universelle à établir des jugements physiques discriminants des types de morphologie de visage, et que cette tendance pourrait expliquer des résultats d’élections est un non sens scientifique justement. Il est purement spéculatif et il n’explique rien, il ne permet pas de comprendre pourquoi les phénomènes électoraux adviennent comme ils adviennent. Il n’a aucune valeur descriptive, aucune vertu heuristique. Et en plus de ça, il ne peut pas être suffisamment corroboré en pratique, vu qu’il est beaucoup trop massif (cela supposerait beaucoup trop d’études) et beaucoup trop abstrait (il est beaucoup trop compliqué d’établir empiriquement ce qui relève du naturel et du social dans les choix électoraux).
@victorVaareK2803
@victorVaareK2803 3 жыл бұрын
Houlala tu nous a fait une grosse montée en qualité dans cette vidéo ! Le montage est vraiment top ! T'es sur la bonne voie pour faire des choses incroyables ! (PS: les premières vidéos étaient bien quand même, faut pas s'inquiéter ^^)
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
Merciii ! c'est cool de savoir que je progresse. (j'avoue que je sens aussi un peu l'évolution aussi, par rapport à mes deux première vidéos surtout, que j'aurais du mal à remater sans complexer ahah)
@valentm3214
@valentm3214 6 ай бұрын
Vraiment bravo de rendre marrant et accessible l'apprentissage de la sociologie (même si j'en chie encore un peu), c'est trop cool !
@ginabean9434
@ginabean9434 4 ай бұрын
Pour moi, la partie 3, en exposant quantite de biais potentiels et averes, detricote courageusement la partie 2 qui semblait vouloir etablir la "meta" scientificite de la sociologie. Ce qui serait pertinent, ca serait de presenter 2 etudes sociologiques qui "tiennent la route" d'apres vous et exposer pourquoi on ne peut pas les detricoter. Est-ce que vous n'exposeriez pas un dilemne entre "faire de la mauvaise science" et ne pas faire de science, finalement?
@dolcequervielle8873
@dolcequervielle8873 5 ай бұрын
Je crois qu'en neuroscience expérimentale, on trouve aussi pas mal de cette illusion expérimentaliste. Merci pour cette série de vidéos bien sympa :)
@jornisb
@jornisb 2 жыл бұрын
J'ai regardé les trois vidéos à la suite, merci beaucoup pour tout ce travail d'explication c'est passionnant ! J'ai une petite question concernant les recherches de Matthew Desmond, et ce qu'il dit sur les dépenses en homard de l'enquêtée. Est-ce que l'analyse habituelle qu'il réfute est ce que Bourdieu appelait une "illusion scolastique", dans le sens où le chercheur tente d'expliquer un comportement social en oubliant que ses propres dispositions influent sa manière d'analyser ledit comportement ?
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 2 жыл бұрын
Oui je pense que ça relève tout à fait de ce que Bourdieu appelait illusion scholastique. Parce que le fait de penser l'achat de homard comme un truc irrationnelle c'est penser une rationalité abstraite très située socialement : la rationalité de l'homo economicus calculateur et rationnel, qui est en fait une rationalité bourgeoise de théoricien pour le dire vite. C'est une manière d'appréhender la consommation qui naît dans certaines situations où l'urgence du quotidien, la nécessité, ne se fait plus sentir. Et ça c'est typiquement ce que Bourdieu appelle la scholé : « temps libre et libéré des urgences du monde qui rend possible un rapport libre et libéré à ces urgences, et au monde ». Donc l'illusion qu'elle produit peut clairement se dire scholastique.
@ginabean9434
@ginabean9434 4 ай бұрын
_"en oubliant que ses propres dispositions influent sa manière d'analyser"_ Ce qu'on appelle le biais de l'experimentateur? Ce que la science parvient a dejouer en experimentant en "double aveugle", non? Ou en est la sociologie la-dessus?
@alexandredelomenie5947
@alexandredelomenie5947 3 жыл бұрын
Ok, j'avais laissé un commentaire sur la première vidéo de cette mini-série, en expliquant que j'attendais la suite avec impatience. Et je ne suis pas déçu ! Décidément, ça gamberge bien ^^. Je ne sais pas si je suis totalement convaincu par l'approche de Passeron (enfin, de ce que j'en ai compris), et je continue de penser que la réfutabilité reste un prérequis en sciences, y compris sociales. Mais je pense que je comprends désormais mieux le mécanisme : en sociologie, plus on "expérimentalise" un cas d'étude, plus on standardise les paramètres, plus on extrait l'objet d'étude de son contexte socio-historique, et plus on l'éloigne de ce qui fait de lui un objet sociologique, et donc plus on lui enlève son sens sociologique, ce qui était... ce qu'on voulait étudier à la base. Et donc, in fine, on produit un résultat qui n'a aucun autre sens que celui que lui confèrent les paramètres de l'expérience elle-même, et qui n'ont souvent aucun sens sociologique. Ce qui est un poil problématique quand on veut faire de la sociologie. Mais il me semble bien (mais je peux me tromper), que Karl Popper lui-même avait soutenu d'une spécificité des sciences humaines, du fait de leur impossibilité à expérimenter leurs théories de la même manière que les sciences naturelles. Peut-être faisait-il référence à ce phénomène ? Bref, c'était cool, j'aime bien. Longue vie à la chaîne ! PS : Suite à une shitstorm sur Twitter entre 2 youtubeurs scientifiques (dont Homo Fabulus, tiens tiens !), j'avais écrit un long papier sur l'enchevêtrement politique et scientifique de "l'opposition" entre sciences dures et sciences sociales. Si ça intéresse des gens qui ont 1 heure à perdre en lecture : blogs.mediapart.fr/alexandre-delomenie/blog/300620/dans-les-coulisses-de-la-science-une-guerre-politique-silencieuse-est-en-cours.
@AdrienFabre
@AdrienFabre 2 жыл бұрын
Abstracts des deux études : "Predicting Elections: Child's Play!": In two experiments, children and adults rated pairs of faces from election races. Naïve adults judged a pair on competence; after playing a game, children chose who they would prefer to be captain of their boat. Children's (as well as adults') preferences accurately predicted actual election outcomes. "Inferences of Competence from Faces Predict Election Outcomes": We show that inferences of competence based solely on facial appearance predicted the outcomes of U.S. congressional elections better than chance (e.g., 68.8% of the Senate races in 2004) and also were linearly related to the margin of victory. These inferences were specific to competence and occurred within a 1-second exposure to the faces of the candidates. The findings suggest that rapid, unreflective trait inferences can contribute to voting choices, which are widely assumed to be based primarily on rational and deliberative considerations. Ça me paraît tout à fait valide et intéressant comme résultats. Le fait que les enfants choisissent le capitaine de leur bateau (plutôt que les adultes prédisent le vainqueur de l'élection) dans l'un, et le fait que soient utilisées des élections sénatoriales (où il y a grosso modo autant de vainqueurs démocrates que républicains) ou municipales, sont des manières habiles de neutraliser l'effet du bord politique : les gens ne reconnaissent pas la personne la plus "de droite" (par exemple), ce qui serait corrélée à la fois avec une perception de compétence et la propension à gagner une élection. Tu peux critiquer la méthode et pointer les limitations des papiers (tous en ont), mais ils donnent quand même des éléments crédibles en faveur de l'hypothèse que la compétence perçue influe sur le vote. C'est assez rassurant d'ailleurs, que ce soit la compétence qui soit corrélée plutôt que l'âge ou la beauté (ce qui serait intéressant c'est d'ajouter la perception du bord politique dans les prédicteurs, mais s'ils ne l'ont pas fait c'est une piste pour une future recherche, pas une invalidation de la méthode expérimentale). Après, ces résultats sont tout à fait compatibles avec une interprétation sociologique que les visages paraissant compétents reproduisent une norme de conformité à l'ordre social établi, ordre social qui par ailleurs induit des votes eux aussi conformes à sa perpétuation. Je n'ai pas vu la vidéo d'Homo Fabulus, mais je trouve ça excessif de le critiquer alors que la sociologie peut permettre d'éclairer son propos, et je suis pas sûr qu'il surinterprète. Et même si c'était le cas, c'est pas une raison pour critiquer les articles qu'il présente - qui eux (a priori) n'exagèrent pas la porté de leurs résultats - et encore moins la méthode expérimentale dans son ensemble (car il y a des bons et des mauvais papiers dans toutes les disciplines, un mauvais papier ne jetterait pas le discrédit sur toute la méthode). Ces expériences peuvent au contraire être vues comme des indices au même titre que les observations sociologiques, et qu'ensemble ce faisceau d'indices soit mis au service d'une analyse des comportements de vote. Il n'y a pas plus de raison de négliger de telles expériences qu'il n'y aurait de raison de négliger de la recherche de terrain sociologique sur le sujet.
@Bleizland
@Bleizland 3 жыл бұрын
cette capacité à vulgariser Passeron avec autant de précision c'est colossal, bravo l'équipe
@hoerange
@hoerange 5 ай бұрын
Je devais justement aller faire des states sur le journal Asahi Shinbun japonais pour un travail en sociociologie du japon, et je me retrouve a avoir maté a trilogie de vidéo :')
@antoninbroi164
@antoninbroi164 3 жыл бұрын
Merci beaucoup pour cette série de vidéos très intéressantes ! Je voudrais revenir sur certains points (relevant surtout, je crois, de la théorie de Passeron), qui me semblent induire significativement en erreur et reconduire des oppositions un peu simplistes (vous mentionnez certains de ces points à la toute fin, mais très brièvement) : - l'association mise en avant entre la formalisation logique, les statistiques et les méthodes expérimentales me semble extrêmement douteuse : je n'ai jamais vu les statistiques être présentées comme relevant d'une "perfection logique" (en général c'est plutôt l'opposé), les méthodes non-expérimentales ont très couramment recours aux statistiques, et les méthodes expérimentales ont toujours des points aveugles pouvant donner lieu à des critiques (et ceci est accepté par tous les chercheurs j'ai l'impression). - au-delà de certains points précis évoqués pour nuancer les résultats des travaux mentionnés par Debove (qui me semblent tout à fait valides, c'est le genre de critiques que feraient les chercheurs eux-mêmes dans ce domaine de recherche, mais elles ne dépendent pas d'une posture spécifiquement sociologique) et de certains points qui me semblent être des hommes de paille (par ex, la validité de ces études ne me semble pas reposer sur l'idée de découvrir des "jugements naturels"), le principal désaccord que vous avez semble plus fondamental. Il a trait à des hypothèses méthodologiques assez spécifiques (par ex, on ne pourrait pas isoler un facteur causal de vote indépendamment du sens social qu'il revêt, et plus généralement il serait indispensable de passer par une recherche qualitative pour étudier un phénomène social) qui sont très contestables. Ces hypothèses (qui sont apparemment celles de Passeron) me semblent proscrire de fait un grand nombre de traditions en sociologie et de disciplines de SHS, ce qui me semble extrêmement problématique et tout à fait injustifié. Au final, je trouve ça un peu dommage de contribuer à élargir encore plus un fossé fantasmé entre méthode "sociologique" et autres méthodes, avec un framework pas très solide qui ne semble pas en mesure d'accommoder une pluralité de méthodologies acceptables en SHS.
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
Merci pour votre commentaire, vous relevez des points importants et je trouve vos critiques tout à fait pertinentes. Le seul point sur lequel j'objecterais quelque chose c'est sur l'homme de paille que vous me prêtez, qui pour le coup est plus une hypothèse, qui est peut-être discutable mais qui a du sens je crois. Si je fais le pari que ces études pensent extraire des jugements non sociaux sur les visages, c'est que je n'arrive pas expliquer autrement le fait qu'ils suppriment de leur variables les jugements d'apparence qui pourraient avoir trait au genre ou à la race. J'ai sincèrement l'impression qu'il le font pour extraire un jugement d'apparence qui serait purgé de ces variables manifestement sociales, et cette démarche est je trouve absurde et probablement révélateur d'une tendance à penser des catégories de perceptions en terme de nature humaine (chose qu'on retrouve en psychologie évolutionniste). Pour les autres critiques que vous émettez j'aurais du mal à vous contredire, vu que je viens de lire les articles de Raynaud que je donne en description qui vont dans votre sens, et que je trouve assez convaincants, même si je pense que le travail de Passeron reste pertinent (pour l'instant je n'arrive à concilier ces travaux, à trancher entre leur deux positionnement). En revanche, je me permet d'ajouter que pour Passeron ça ne veut pas dire que les méthodes expérimentales sont illégitimes en sociologie, mais seulement qu'elles ne sont utilisées qu'en parallèle d'interprétations nourries de choses plus singulières et contextuelles. A ce titre pour Passeron, tout statisticien importe nécessairement dans l'analyse de ses statistiques des éléments non expérimentaux, d'ordre interprétatif. Et c'est à ce niveau là que le dialogue avec des enquêtes plus qualitatives prend sens. Il dit dans son livre d'ailleurs que le raisonnement expérimental fait partie de la pratique sociologique, il a tendance en fait à situer la sociologie dans une sorte d'entre-deux, d'aller-retour, entre l'expérimentale et le singulier. C'est d'ailleurs quelque chose que critique Marc Joly (dans le livre que j'ai mis en description), qui trouve que la place des sciences sociales est trop inconfortables et incertaines dans l'épistémologie de Passeron, ce qui s'entend tout à fait.
@lauraquern2688
@lauraquern2688 3 жыл бұрын
@@gregoiresimpson4123 Je suis peut-être hors-sujet vu que je n'ai pas du tout de base en sociologie, mais je partage avec l'intervenant du dessus (si j'ai bien compris) le soucis avec l'assertion "la perfection logique entraîne l'absurdité sociologique". • Je prends juste l'exemple suivant (sorte de fusion de deux des exemples de la vidéo) pour voir où naît le désaccord : Admettons qu'on cherche à savoir comment avoir de solides connaissances en nutrition (en ayant suivi des études en diététique par exemple) influe efficacement sur les habitudes alimentaires. La façon naïve de faire, serait de prendre un échantillon de diététiciens et de constater leurs comportements alimentaires. Bien sûr on tomberait dans les biais que vous citez à savoir que ces personnes, en plus d'avoir effectivement suivi des études de diététique, sont plutôt citadins, plutôt aisés, etc. ce qui influe fatalement leur façon de manger et ce indépendamment de leur profession. Pour gommer ces effets on modifie donc artificiellement l'échantillon de la façon que vous décrivez pour "neutraliser les effets de structure". On aura donc au final un échantillon bien peu représentatif des diététiciens et certes très éloigné de la réalité. Mais de là dire "qu'on s'éloigne de l'objet d'étude" ... j'aurais tendance à dire que c'est plutôt le contraire non ? Evidemment si on tire de cette expérience la conclusion que "les diététiciens mangent plus sainement que la moyenne" alors oui on a tout faux. Mais ça n'était précisément pas l'objet de l'étude. La question était "comment le fait d'avoir des connaissances en diététique biaise notre comportement alimentaire", et non pas "comment le fait d'être diététicien *et tout ce qui va avec* biaise notre comportement alimentaire". • Etudier l'effet d'un paramètre toutes choses égales par ailleurs a pour but de *décomposer* un problème en plusieurs problèmes indépendants. Ca ne remet pas en cause qu'ils coexistent. L'échantillon ainsi neutralisé créé ne correspond pas à une situation réaliste, mais ça n'est pas ce qu'on lui fait dire (enfin j'ose espérer). Comme tantôt vous semblez rejeter en bloc cette histoire de neutralisation et tantôt vous trouvez qu'elle n'est pas assez poussée, je ne suis pas sûr de la nature de mon désaccord. Ce que vous reprochez (avec Passeron si j'ai bien compris ?) me semble finalement moins le résultat de la neutralisation en elle-même (qui pour moi a bien un sens sociologique) que le fait que la neutralisation parfaite est en fait illusoire. Mais ça c'est un autre problème, ça ne permet pas de dire que si on l'atteignait on obtiendrait une absurdité sociologique. Ca me semble être abusif. D'ailleurs je pense que le fait même de constater que, malgré tous nos efforts, une neutralisation reste imparfaite permet d'en dire long. • De fait, à l'issue des expériences détaillées dans la vidéo on peut encore formuler deux hypothèses : - soit on considère que la neutralisation a été parfaitement effectuée, dans ce cas la corrélation est forcément une causalité (puisque par hypothèse on a supprimé toutes les causes tierces qui pourraient interférer). On en tire la conclusion que notre jugement politique est conditionné par la forme du visage, que c'est "encodé" dans notre cerveau suite à l'évolution humaine par exemple, etc. bref toutes ces choses dont est très friand Stéphane Debove. - soit on observe la corrélation, mais on refuse la causalité. On en déduit du coup l'existence d'une cause tierce qui influerait de façon conjointe à la fois la bonne appréciation de la photo d'une personne ainsi que son résultat aux élections (ce qui ne me semble pas trop dur à admettre). Cette cause serait l'origine et le parcours social de la dite personne : cela va à la fois de fait le favoriser dans les élections, mais aussi (ce parcours étant littéralement imprimé sur son visage) améliorer l'appréciation de sa photo. On aurait alors une manifestation expérimentale de l'hexis corporelle ; concept que je ne connaissais, que je pressentais cependant comme beaucoup, en me basant cela dit en toute honnêteté sur de l'intuition plus qu'autre chose. Mais est-ce que justement les expériences dont vous discutez ne peuvent pas précisément être vues comme une "preuve" expérimentale de son existence ? En fait, à bien y réfléchir, si j'avais voulu *démontrer* le concept d'hexis corporelle, je crois que je ne m'y serais pas pris autrement. (Ps : merci pour les vidéos !)
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
Je viens de lire votre commentaire, qui soulève de gros enjeux, je vous réponds dès que je peux (notamment aussi pour préciser mon propos dans la vidéo, qui n'est peut-être pas si limpide).
3 жыл бұрын
Ce dosage entre montage montage et fond : super propre (encore une fois)
@guillaumepijcke5552
@guillaumepijcke5552 3 жыл бұрын
Tout ce que tu as dis est compréhensible et clair. J'ai pu comprendre de manière plus précise la méthodologie que j'avais découvert en creue dans de lectures sociologiques.
@guiguisunysun9336
@guiguisunysun9336 3 жыл бұрын
Énorme vidéo vraiment !!! Tu fais vla plaisir avec t'es ref en plus.
@turanno6424
@turanno6424 3 жыл бұрын
Super vidéo. Très intéressante ! Vivement les prochaines vidéos :)
@julienthevenin7113
@julienthevenin7113 3 жыл бұрын
Bonsoir, j'avais commencé à rédiger un long commentaire pour expliquer tout ce que j'ai pensé de cette série de vidéo mais les joies de youtube font qu'il a disparu avant publication. Je réécris donc une version courte pour vous remercier du travail réalisé mais qu'il semble y avoir une volonté de précision et de justesse qui se fait au détriment de l'accessibilité pour un public non spécialiste. Il faudrait peut être utiliser des analogies simplifiées caricaturales pour expliquer les grandes idées à faire passer tout en laissant percevoir les limites du raisonnement ou alors une version de la série de vidéo destinée à un public moins spécialiste ou encore mettre en lien, s'il en existe, des vidéos d'autres vulgarisateurs ciblant ce type de public sur ces sujets.
@CCc-ui7wb
@CCc-ui7wb 3 жыл бұрын
Excellent!!!
@ginabean9434
@ginabean9434 Жыл бұрын
Alors, bravo et merci super en retard, deja: C'est la premiere fois que je vois un "dive in" concernant la scientificite de la sociologie qui est aussi clair, concis mais sans racourcis. On comprend tout. C'est d'utilite publique (en tout cas pour moi 🙂). Donc, subscription directe. Etant de formation scientifique "dure", je suis toujours partie sur l'hypothese que le qualificatif de "science" impliquait la methode scientifique: refutabilite, reproductibilite, double aveugle, groupe controle, etc. J'ai compris "entre les branches" que ca n'etait pas le cas dans les sciences "humaines et sociales". Il va sans dire que je pars avec un apriori hyper-critique quand on me dit: "oui mais nous ca ne respecte aucune des regles de la methode scientifique mais c'est de la science quand meme". Je passe a travers vos explications qui sont claires comme le cristal. Quelques "notes de lecture": -Si les sciences sociales dependent du contexte historico-geographique, ca signifie que si elles produisent du savoir, elles ne produisent pas de "verite" (entendue au sens universel). -Si le marxisme est dependant du contexte industriel, la domination proletarienne par le capital traverse les ages: le servage au moyen-age, l'esclavage et la citoyennete dans l'antiquite grecque et romaine (c'est dans l'introduction du manifeste). Il y a donc un fil conducteur, une relation a caractere plus universel et en premiere ecoute, je comprend que la sociologie n'est pas capable d'y acceder, sinon par generalisation abusive. -Comment ceder a l'experimentaliste, alors qu'on a vu que plus tot que les sciences sociales ne produisent pas un contexte experimental defini permettant la repetabilite? -Les canulars sociologiques montrent qu'on peut, via l'hermeneutique libre ou non, faire un peu dire ce qu'on veut a une etude sociologique et etre legitimement publie (je pense aussi aux canulars Sokal et Sokal au carre). -Le travail par analogie est similaire aux raisonnements pseudo-scientifiques qui utilisent la generalisation abusive a outrance. -Finalement, la dualite evoquee statistiques/connaissances empiriques du domaine, repose essentiellement pour sa seconde composante sur l'interpretation individuelle et personnelle du chercheur (biais de l'observateur). Je sors, comme de juste, avec plus de questions que quand je suis entree. Mais je suis frustree essentiellement par le fait qu'il me manque les cles de comprehension pour distinguer la demarche sociologique d'une demarche pseudo-scientifique, en fait. Et c'est un peu la boite a outil que je recherche 😕. En gros faire le tri entre une hermeneutique libre delirante et une etude correctement echantillonnee, a l'objet correctement definie, etc. Peut-etre des suggestions? Finalement, est-ce que la sociologie n'est pas une science "mole" ;-) , juste a cause d'un manque de moyen relatif au nombre d'etudes, a la taille et a la selection des echantillons, au manque de "randomisation" sur les contextes geo-historiques? Et aussi parfois d'ethique (difficile d'experimenter "in vivo" sur des humains). Encore merci!
@vukathers
@vukathers Жыл бұрын
Salut, je t'écris en tant qu'étudiant en sociologie pour essayer de répondre à tes questions ! Déjà, la première chose à interroger est le fait d'associer la scientificité à la production de vérité. Tu dis que les sciences sociales produisent du savoir mais non pas de vérité, mais il en va de même pour les sciences naturelles. Popper lui-même le dit : les sciences naturelles ne produisent pas de vérité, elles réduisent simplement l'écart entre le monde et notre compréhension du monde. Pour Popper, passer de la théorie de la gravité universelle de Newton à la relativité d'Einstein constitue un pas vers l'avant car la relativité explique mieux certains phénomènes que Newton (notamment l'orbite de Mercure qui était considérée comme une anomalie), et a fait des prédictions significatives (comme l'existence des trous noirs). Ainsi, on a complètement changé notre compréhension de l'objet. La gravité est passée d'une force à la courbure de l'espace-temps. Pour Popper, on se rapproche un peu davantage de la vérité. Pour Kuhn, en revanche, les paradigmes sont incommensurables, et donc selon lui on ne pourrait pas s'approcher d'une vérité. Ainsi, ce problème de la production de la vérité plutôt que d'un savoir est valable pour toutes les sciences, et ce peu importe leur objet. Enfin, mes profs ont beaucoup insisté sur la notion de réflexivité en sciences sociales, qu'il a mentionnée indirectement dans la vidéo. La manière de s'assurer de la scientificité de sa théorie revient à tenir compte d'une double réflexivité: 1. la réflexivité du sujet d'étude, qui produit du savoir sur lui-même et qui peut être influencé par le savoir d'autrui 2. la réflexivité du ou de la scientifique, qui doit se remettre en question pour tenter de réduire au maximum ses biais personnels. Je conseille le visionnage de sa vidéo sur Bourdieu et le livre sur la domination masculine. Là est tout le problème de la scientificité de l'ouvrage : Bourdieu n'a pas fait de preuve de réflexivité lors de sa rédaction. La réflexivité, accompagnée de la comparaison permettrait de sortir de son contexte social propre, ou de soi et d'essayer de produire un savoir allant au-delà du "sens commun" ou de la sociologie spontanée comme on dirait. Après, certains courants épistémologiques (notamment l'épistémologie féministe) considèrent qu'il n'est pas possible de sortir de sa propre condition (exemple: je suis un homme, je ne pourrai jamais savoir ce que c'est d'être une femme car je n'en suis pas une, je n'ai jamais eu le vécu d'une femme. ou alors, je suis blanc, je n'aurai jamais le vécu et donc le savoir d'une personne noire ou arabe). Dans ces cas-là, inclure un paragraphe sur sa propre personne et une réflexion sur sa position sociale personnelle est tout à fait commun dans les articles de recherche. C'est pour ça que les méthodes qualitatives sont souvent privilégiées dans ces courants là, car elles permettent de directement faire parler les personnes concernées, produire du "savoir-avec" plutôt que du "savoir-sur" (pour utiliser une formulation un peu foucaldienne). Rapidement, concernant l'expérimentalisme, les sciences sociales sont particulières en cela qu'elles n'ont pas de laboratoire (il est impossible de reproduire une guerre dans une condition de laboratoire où on contrôle les variables), mais par une étude statistique, certain-e-s chercheur-euse-s voient la possibilité d'inférer des "lois" du monde sociale (valables au moins dans un contexte donné). Par exemple, si j'interroge 1000 personnes sur leurs préférences politiques et leur salaire, et que j'y trouve une belle courbe avec un beau degré de corrélation, alors certaines personnes pensent qu'on pourrait inférer que, par exemple "plus notre salaire est haut, plus on vote à droite" (exemple très simpliste et qui n'est plus tout à fait d'actualité mais c'est juste pour illustrer le propos). C'est pour ça que les sciences sociales, contrairement aux sciences naturelles, ne sont pas unies sous un paradigme dominant, parce qu'il y a des désaccords comme ceux-ci qui sont d'ordre ontologique. En gros, la scientificité des sciences naturelles est tout autant remise en question par les philosophes que celle des sciences humaines et sociales, et les SHS ont développé des mécanismes qui varient en fonction du courant épistémologique pour essayer de réduire l'impact du chercheur ou de la chercheuse sur l'enquête menée. Ensuite, le peer--review permet d'avoir d'autres points de vue également (peer-review qui n'est pas neutre non plus, mais bon)
@XxX-VendCompteDofus-XxX
@XxX-VendCompteDofus-XxX 3 жыл бұрын
C'est grv carré ce que tu fais continue comme ça !! Dès la première vidéo c'est quali que ce soit au niveau du montage ou des apports en sciences sociales, j'ai absolument pas l'impression de regarder qqun qui débute sa chaîne
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
Merci ça fait super plaisir !
@vincentvitte9252
@vincentvitte9252 3 жыл бұрын
Félicitations. J'espère que cette chaîne se poursuivra à travers d'autres thématiques parce que ton travail est absolument excellent. Merci encore !
@Pacotille_6529
@Pacotille_6529 3 жыл бұрын
Je trouve que ce débunk de Stéphane Debove n'est pas très convaincant car il s'appuit sur des analogies essentiellement, et on peut faire mieux en épistémologie, un peu comme si la méthode sociologique avait détient hors de son contexte. Ne pas du tout s'interresser au protocole des études en question ni à leur épistémologie, ça renvoie juste à une différence d'opinion d'épistémologie, sans vraiment avoir d'avis critique en la matière.
@Comvousdites
@Comvousdites 3 жыл бұрын
Merci pour cette très intéressante vidéo que je vais probablement suggérer à mes étudiant.e.s.
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
Ho merci, je serais très flatté ! :)
@ounayec7524
@ounayec7524 3 жыл бұрын
Merci beaucoup j'ai appris plein de chose et ça a changé le point de vue que j'avais sur les sciences sociales ( et donc les sciences en générale). Et omg j'ai grave ri à des endroits, genre le générique était très drôle. Et je me demande si au lieu de généraliser ce processus au science social, on ne peut pas utiliser cet méthode des sciences dans tout les endroits où le contexte est trop grand pour être pris en compte de manière satisfaisante ? Après je suis d'accord que ça ne répond pas au problème de caler les sciences sociales sur les sciences naturelles ( après mon idée de généraliser cette idée de contexte trop grand rien déjà cette distinction pas très propre ^^ ). Bref, les idées qui me viennent comme ça, je vais regarder les sources, merci pour la rigolade et la vulgarisation accessible !
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
Merci ! effectivement je pense qu'on pourrait étendre les problèmes de généralisation abusive que j'ai relevé dans des domaines des sciences naturelles. C'est d'ailleurs une des limites de l'épistémologie de Passeron je trouve, c'est que nombre des critiques qu'il fait à l'épistémologie popérienne, pourraient valoir dans le cas de sciences naturelles je trouve. Le seul truc qui résiste à ça, c'est tout ce qui a trait au sens des conduites humaines, aux valeurs, ect., qui pour le coup sont des éléments que seuls les chercheurs en sciences sociales doivent prendre en compte.
@manudehanoi
@manudehanoi 6 ай бұрын
mdr les extraits putassiers de Kpop pour faire passer la pilule
@imachination2560
@imachination2560 11 ай бұрын
WoW je me fais toutes tes vidéos là jamais vu une pépite comme toi Tu connais d’autres chaînes comme toi? J’crois pas naaan
@imachination2560
@imachination2560 11 ай бұрын
(Vraie question, je cherche à apprendre ) XD
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 11 ай бұрын
Ahah ça dépend ce que tu entends par d'autres chaines comme moi (peut-être tu peux préciser). Peut-être que quelqu'un comme Ouidaccord fait quelque chose d'assez similaire en terme de fluidité + sujets denses.
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 11 ай бұрын
Oh et merci pour ton commentaire ça fait vraiment très très plaisir ☺
@imachination2560
@imachination2560 11 ай бұрын
Merci! Je suis abonnée aussi hehe Hâte de voir encore de nouvelles vidéos ! @@gregoiresimpson4123
@suzelle6192
@suzelle6192 4 ай бұрын
Le petit au début et à la fin de la vidéo c'est même l'enfant de qui ?
@46dddu
@46dddu 3 жыл бұрын
il est 3h du mat je devrais aller me coucher mais c'est trop intéressant j'arrive pas à m'arréter
@Ytilee
@Ytilee 3 жыл бұрын
Excellent travail. Incroyablement instructif et didactique.
@maximilienfauquet2790
@maximilienfauquet2790 3 жыл бұрын
Incredible !
@dominiquev316
@dominiquev316 3 жыл бұрын
Je suis juste bluffée. Merci.
@julienselignac9434
@julienselignac9434 3 жыл бұрын
C'est vraiment bien d'analyser tres precisement un exemple. Et c'est encore mieux quand cet exemple est une video de Stephane Debove :) (qui garde pour plein de gens une aura de scientificite assez incomprehensible) ça assure, comme la Matmut
@onemic1789
@onemic1789 3 жыл бұрын
j'étudie à Lausanne, j'ai mal à mon université haha, merci pour cette vidéo au top en tout cas
@yinxellsco3977
@yinxellsco3977 3 жыл бұрын
woah ça clash sévère ^^ super vidéo en tout cas
@initialbb4828
@initialbb4828 3 жыл бұрын
Sache que cet enfant me procure énormément de bonheur
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
Julien beats le meilleur
@poppyloader4226
@poppyloader4226 3 жыл бұрын
Le fond et la forme. Fin du game !
@cigogneaugmentee5398
@cigogneaugmentee5398 7 ай бұрын
Je ne comprends pas la critique des deux études. Le fait que les visages soient justement normalisés et jugés hors contexte réel tend à donner raison à Debove : il y a bien des traits de visage qui donne une apparence "compétente" **toutes choses égales par ailleurs**, non ?
@suzelle6192
@suzelle6192 4 ай бұрын
Mais qu'est ce que la vidéo de BTS fait en musique de générique ? Tu es fan du groupe 😏😏
@mariearnould2971
@mariearnould2971 3 жыл бұрын
Le visage que Debove décrit comme plaisant c'est le portait robot du Chad des incels non?
@xouunnainconnu2672
@xouunnainconnu2672 9 ай бұрын
Franchement, j'aime bcp ta chaîne, mais quand on ne sait pas, il faut se taire. C'est une catastrophe cette vidéo Oui la corrélation sert à faire des prédictions en fait, meme si parfois ça donne des trucs bizarres. en fait, la corrélation te donne une meilleure information que la moyenne comme prédiction (si la corrélation = 0 alors il faut prédire la moyenne)
@johnmerde2900
@johnmerde2900 3 ай бұрын
Scientiste
@epsilon8597
@epsilon8597 3 жыл бұрын
C'était passionnant !
@MrSkypopo
@MrSkypopo 3 жыл бұрын
Super taff : propre et accessible
@sayori3551
@sayori3551 3 жыл бұрын
Travaille de vulgarisation impressionnant 👏
@x0Misaki0x
@x0Misaki0x 3 жыл бұрын
C'est oui. #critique binaire
@basilleader5889
@basilleader5889 3 жыл бұрын
C'est quoi le clip de rap que l'on voit plusieurs fois où les visages glitchent ? Super vidéo sinon, comme dhab
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
Pas les mêmes de PLK : kzfaq.info/get/bejne/q5qlfcaJxp2agHU.html (merci !)
@antoined4126
@antoined4126 3 жыл бұрын
oui!
@aleaplus
@aleaplus 3 жыл бұрын
"Bref la vulnérabilité empirique des théories en sciences sociales n'est pas falsifiabilité mais l'exemplification systématique", je pense malheureusement que tu ne t'adresses qu'à des étudiants, dur d'appeler ça de la vulga en vrai... bon courage sinon !
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
Déso, cette vidéo était peut-être la plus technique et est dans la suite des deux vidéos précédentes qui expliquent un peu les termes. Peut-être que si tu commence avec la première de la série ce sera plus compréhensible. Après effectivement, c'est de la vulga, mais c'est parfois assez technique.
@detripliciminimo1428
@detripliciminimo1428 3 жыл бұрын
Jésus Marie Josèphe et tous les saints du Christ, quest ce que c'est que ce générique ?
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
C'est tout simplement BTS (fameux groupe de Kpop, composé de gens qui comme Passeron, arborent de magnifique chevelures) !
@rolexsmartwatch
@rolexsmartwatch 3 жыл бұрын
Amen
@Lagadep
@Lagadep 3 жыл бұрын
Super vidéo. Pour revenir sur la question du choix de vote des médecins, est-ce que plutôt que de neutraliser la variable du lieu de vie, il ne serait pas plus pertinent de multiplier les statistiques en réalisant plusieurs enquêtes, à chaque fois sur des médecins vivant dans des villes de même taille ?
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
Merci ! Et pardon pour cette réponse tardive. J'avoue que je ne vois pas trop comment la multiplication d'études statistiques sur des médecins de différentes villes de tailles similaires pourrait permettre de mieux démêler l'influence géographique et socio-professionnelle. A moins de proposer des questionnaires statistiques plus détaillés, permettant d'approfondir ces éléments, je ne vois pas trop ce qu'on peut faire de plus avec des outils quantitatifs en tout cas (outils dont je ne suis pas expert par ailleurs).
@Lagadep
@Lagadep 3 жыл бұрын
​@@gregoiresimpson4123 Désolé je découvre ta réponse en revenant sur cette vidéo après des mois ! J'imagine qu'en fait ce que je propose est très proche de ce que font déjà les sociologues. Ce que je voulais dire c'est que plutôt que modifier le %age de médecins qu'on prend entre ville et campagne, il est plus intéressant de mener deux études séparées, sur le couple de variables (métier ; taille de la ville). Après je suis au départ convaincu que la multiplication des variables statistiques pour toujours mieux comprendre un phénomène est effectivement quelque chose de pertinent donc sans doute biaisé
@numero6285
@numero6285 2 ай бұрын
La partie concernant le vote en fonction de l’expression corporelle, qui serait selon la vidéo très rationnel, pose pour moi problème. Aux États Unis, le monde ouvrier vote pour Trump, en France il vote pour MLP, tous deux issus des classes aisées.
@hyu358
@hyu358 3 жыл бұрын
Elle est importante cette vidéo et devrait avoir plus de vues pour deux raisons: La première elle explique bien en quoi la science expérimentale comporte des faiblesses dont en générale dont on n'a pas conscience. En effet, cette vidéo met bien en avant ces faiblesses. Je n'ai pas un niveau d'étude avancé alors les sciences expérimentale nommé sciences dures(maths à part) puis les sciences humaines nommé sciences molles cela m'a toujours orienté dans l'idée que les sciences humaines ce n'est pas très concret ou bien on est bien moins intelligent dedans parce que ce serait les sciences de seconde zone un peu pour idiot presque genre. Contrairement aux sciences dures qui comporte un prestige incroyable il suffit de nommer newton einstein et voilà quoi on sait que dans la culture populaire ceux qu'on prend au sérieux c'est eux rien d'autre on ne respecte pas Bourdieu comme on respecte newton par exemple alors voilà de ce point de vue la cela remet les choses à plat un peu . La deuxième raison c'est que souvent à droite on reproche à la sociologie d'être un truc de gauchiste etc... Mais précisément ce qui gêne à droite c'est qu'on nomme les différences sociales et contexte sociaux, pour eux on est le produit de notre choix individuel de notre propre volonté(méritocratie par exemple )ou le fruit de la pur génétique(réhabilitation du concept de race et aussi par exemple de l'heritabilité du qi ) ils excluent à la source toute analyse sociale possible. Certains le rejette en brandissant que la sociologie serait non popperienne en rejetant par principe la sociologie en la reléguant dans les pseudos sciences . Et cette vidéo permet de comprendre qu'ils ont absolument tort. Alors merci à vous c'était une vidéo intéressante
@tramquine3350
@tramquine3350 3 жыл бұрын
Ayant vu la vidéo de S. Debove a sa sortie et n'ayant aucun bagage particulier en science, j'avais plus ou moins accepté la thèse présenté en me laissant avoir par la figure d'autorité du vidéaste en question. Du coup merci pour cette mise à jour limpide et pour l'ensemble de ton travail!
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
Trop cool ! Je suis ravi que des gens qui s'étaient laisser convaincre puissent prendre du recul sur ce genre de contenus. C'était un des buts de la vidéo. :)
@grangeremi2229
@grangeremi2229 3 жыл бұрын
Cété bi1. La sociologie je plussoie.
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
C'est vrai que c bi1 la socio.
@Mostpeopleareok
@Mostpeopleareok 3 жыл бұрын
Mon dieu, c'est d'un chiant mais qu'est-ce que c'est important de piger ça. Merci mille fois.
@GabrielPettier
@GabrielPettier 3 жыл бұрын
Et puis bon, faudra m'expliquer comment trump peut avoir une apparence plus compétente que l'ensemble des candidats républicains qu'il a affronté aux primaires 2016 (vu que c'est quasiment tous des hommes blancs, contrairement à hillary qu'il a aussi battu à l'élection…), ou comment, chirac à une apparence plus compétente que jospin en 2002, comment comment hollande à une apparence plus compétente que sarkozy en 2012 (huhu), certes, une corrélation de 70% ça prétend pas tout prédire, juste un peu mieux que la moyenne, mais quand même, je pense qu'il faudrait bien plus d'études sur bien plus d'élections pour s'avancer sur un tel effet. Pour ce qui est de la population différente, j'ai envie de dire que ce serait plutôt en faveur de l'argument que c'est universel, si on peu prendre une population complêtement différente de celle qui votera, et retrouver l'effet (genre si on demandait aux français de prédire le résultat de l'élection islandaise, ou aux américains celles de n'importe quel pays du monde, puisque moins on en sait sur les candidats, moins on a de chances d'être biaisé). Mais j'ai bien compris que ce n'était pas là dessus que tu base tes reproche, mais bien sur l'impossibilité d'aller au bout d'une telle démarche de déconfusion, et du cout important en compréhension du phénomène social que chaque effort dans ce sens aura. Et c'est clairement une idée nouvelle pour moi (je découvre ta chaine via cette vidéo, dont j'ai l'impression qu'elle va "percer" pour ta chaine, vu le nombre de vue actuel par rapport à ton nombre d'abonnés, et que j'ai été amené ici par un retweet…), donc merci, ça va demander un peu de temps de digestion, sans doute :).
@noblaw7595
@noblaw7595 3 жыл бұрын
Salut, la vidéo est intéressante et le montage est drôle, par contre il y a quelque chose qu'il faudrait clarifier je pense: tu juxtaposes des images de Stéphane Debove en train de raconter n'importe quoi, à des images de gens que j'imagine que tu prends comme "bons" exemples (chaînes YT de statistiques ou sociologues), sans que l'opposition soit vraiment marquée. Pour faire court, si on se concentre pas, on a l'impression que tu mets en background une compilation de gens en train de dire des bêtises, alors que tu souhaites au contraire en mettre certains en valeur et en contredite d'autres. À moins que j'aie mal compris et que tu aies vraiment fait une compilation d'idiots ! Je pense qu'il faudrait un marqueur visuel, peut-être du texte sur l'écran qui explique pourquoi tu montres telle personne, pour montrer qu'il y a opposition.
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
Oui c'est vrai que c'est inconvénient de ce montage très illustratif, je ne dis pas toujours ce que je pense de tel segment et le pourquoi de sa raison d'être dans le montage. La base c'est juste un rattachement thématique, après personnellement ça ne me gêne qu'il y ait une sorte de flou autour de l'interprétation de ces images. Parfois je n'ai pas spécialement d'opinion sur telle ytbeur que je mobilise, parfois j'utilise un ytbeur que je n'apprécie pas particulièrement pour aller dans mon sens (genre e-penser). Je ne pense marquer mon positionnement par rapport à ces images cela dit, je trouve que ça fait partie du jeu, de démêler les liens entre ce que je dis et ce que je montre. En espérant que la chose ne vous gênera pas trop à l'avenir.
@edie2382
@edie2382 3 жыл бұрын
grrr
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
chicagrrrr ?
@itstjall6230
@itstjall6230 4 ай бұрын
Aucun intérêt. A part de l'orthodoxie passeronienne et une mono source de 1992 qui invente un système épistémologique normatif ad hoc, rien dans la vidéo ne justifie ce différentialisme méthodologique. Bref. Merci d'arrêter d'enfermer la sociologie et les sciences sociales en général dans cet espèce d'espace épistémologique restrictif. Il y a une place pour la production nomologique en sciences sociales. Pour une chaine bourdieusienne, je trouve ça vraiment a côté de la plaque.
@itstjall6230
@itstjall6230 4 ай бұрын
Et le blog de Kumokun, est une source éclatée au sol qui base tout son argumentaire sur un homme de paille.
@johnmerde2900
@johnmerde2900 3 ай бұрын
C'étais pas une bonne année 92 ?
@flojj
@flojj 3 жыл бұрын
Jtm, t'as un 06?
@gregoiresimpson4123
@gregoiresimpson4123 3 жыл бұрын
Je me découvre un public sapiosexuel. (Sinon merci pour ce compliment qui j'imagine porte en réalité exclusivement sur le fruit de mon labeur)
@matchupichu8410
@matchupichu8410 3 жыл бұрын
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