Difficile de donner un chiffre pour les années 1950 car c'est précisément la décennies au cours de laquelle le taux de syndicalisation connaît sa plus forte baisse! On passe de 30,1% en 1949 à 23,3% en 1954 et à 16,8 en 1958. En une décennie, le taux de syndicalisation chute donc de moitié. Ca se stabilise ensuite pour finalement remonter en 1968 (autour de 20%). Finalement, à partir du milieu des années 1970, on observe un mouvement lent mais continue de baisse jusqu'à arriver aux chiffres actuels (autour de 10%).

@@MinutesRouges Intéressant. Où retrouver les chiffres ?

​@@46_800 Ces chiffres, que l'on retrouve un peu partout, proviennent de l'INSEE. Tu peux avoir un dossier très complet via ce lien (clique sur "version imprimable" pour afficher le PDF): www.insee.fr/fr/statistiques/1371979?sommaire=1372045 Après, si tu veux juste les chiffres et les courbes sans te farcir tout le dossier, tu retrouve ça sur la page de la Dares du Ministère du travail (place ta souris sur la courbe pour lire le chiffre par année, c'est interactif comme dans Adibou): dares.travail-emploi.gouv.fr/donnees/la-syndicalisation

@@MinutesRouges super merci !

Sous Vichy, les organisations syndicales interprofessionnelles sont interdites, seuls les syndicats de bases peuvent subsister. Cela implique donc la disparition des la CGT et la CFTC (la CGT-SR avait déjà cessé d'exister) à l'échelle nationale mais aussi locale (disparition des UD et des UL). Les syndicats de bases "légaux" qui subsistent deviennent un principe des instruments du régime de Vichy, des outils de collaboration de classe qui ne peuvent entreprendre d'actions de luttes (les grèves sont interdites). Cependant, dans les faits, la situation de ces syndicats légaux est très confuse. Il semble qu'il y avait des divergences très fortes au sein des dirigeants de Vichy à leurs sujet et le régime n'a jamais vraiment pu clarifier leur fonction. La CGT et la CFTC, reconstitué dans la clandestinité, ont ainsi pu profiter du flou ambiant pour parfois infiltrer ses syndicats locaux et les contrôler.

Alors: - La période des arrestations à répétition des cadres dirigeants de la CGT correspond aux années 1908-1909. Cette volonté des pouvoirs publics d'abattre la direction de la CGT est d'abord et avant tout la conséquence de la politique menée par Clémenceau, alors ministre de l'Intérieur. A partir de l'été, 1909, le départ de Clémenceau a pour conséquence un relâchement de la répression (en tout cas vis à vis de la direction confédérale). Bref, en 1914 ça fait déjà plusieurs années que les choses se sont bien calmée et la répression ne peut donc plus être invoquée par expliquer l'attitude de la CGT. - La direction syndicaliste révolutionnaire (SR) a été mise en minorité pendant un temps très bref entre mai et juillet 1909 lorsque le "réformiste" Louis Niel s'empare du secrétariat. Cet affaiblissement du courant SR reste cependant relatif (la grève générale de mars 1909 démontrera son influence dans la direction) et l'arrivée de Jouhaux en juillet 1909 consacrera la reprise en main de la CGT par les SR. Bref, il est difficile d'affirmer qu'il ne reste plus grand chose du courant SR à la tête de la CGT en 1914 - La CGT se montre pendant toute ces années particulièrement attachée à son indépendance syndicale et ses rapports avec la SFIO alternent constamment entre méfiance et hostilité ouverte. La thèse selon laquelle cette CGT si distante vis à vis de la SFIO aurait pu dans le même temps être à la remorque du SPD nous semble donc difficile à soutenir. En fait, la direction de la CGT est devenue hésitante sur la marche à suivre depuis l'échec de la grève générale de mars 1909. Elle continue de se référer au syndicalisme révolutionnaire mais elle n'ose pas prendre le risque d'un nouvel échec en organisant concrètement la grève générale. La CGT multiplie donc les déclaration de principe tout en rechignant à les appliquer. Incapable d'agir conformément aux principes qu'elle prétendait défendre, elle n'était pas en mesure de relever le défi posé par la 1ère guerre mondiale. Face à cette impasse stratégique qui durait depuis 1909, les autres facteurs (crainte de la répression, attentisme vis à vis des autres organisations...) n'ont pu au mieux que jouer un rôle secondaire. Peut-on en vouloir à la CGT? Rappelons que la faillite de la CGT syndicaliste révolutionnaire s'inscrit dans un contexte où l'immense majorité des organisations ouvrières a également échoué à s'opposer à la guerre. Cependant, plutôt que de regarder en face les contradictions de la CGT de l'époque, on préfère faire porter la responsabilité sur la trahison des chefs (comme si Jouhaux avait été le seul à rallier l'Union Sacrée...), sur la répression (en jouant sur la confusion avec 1909) ou sur les autres organisations (SFIO, SPD, 2eme Internationale...). Ca permet de maintenir la "pureté" du mythe syndicaliste révolutionnaire mais ça n'aide pas vraiment à comprendre ses échecs...

à 5'10 environ, lorsque l'on évoque les "oppositionnels" exclus de la CGT, il s'agit des militants qui étaient alors opposés à la politique menée par la direction de la CGT. Si la rupture s'opère officiellement sur l'adhésion de la CGT à l'Internationale syndicale rouge (liée à la IIIème Internationale), ce sont surtout la participation de la CGT à l'Union sacrée et les débats sur le rôle de la CGT dans les grandes grèves qui suivent la fin de la guerre qui expliquent les relations tendues entre la direction de la CGT et ces "oppositionnels". Comme on l'explique après, ces "oppositionnels" sont essentiellement des militants communistes, syndicalistes révolutionnaires et anarchistes (la frontière entre les uns et les autres est assez poreuse à ce moment là).

Sur l'Etat?

@@MinutesRouges non l'Euskadi Ta Askatasuna, le groupe terroriste indépendantiste basque d'orientation marxiste-leniniste

Les rapports de forces entre syndicats sont particulièrement difficiles à évaluer sur cette période (chiffres d’adhérents revendiqués souvent douteux, absence d’élection syndicale permettant d’évaluer l’audience des organisations…). A sa fondation, la CFTC revendiquait 150 000 membres mais ce chiffre est très incertain et la place quoi qu’il en soit nettement en dessous de la CGT. Faiblement implantée chez les ouvriers en dehors de quelques bastion notables (principalement le Nord et l’Est), elle apparaît alors surtout comme une syndicat d’employés de commerce. Son rôle très marginal lors des grandes grèves du Front Populaire (1936) tend à confirmer sa faiblesse. On peut dire que la CFTC de l’entre-deux guerres a deux objectifs essentiels qui la distingue nettement de la CGT: - Concurrencer les « syndicats rouges » (CGT) - Permettre à l’Eglise catholique de développer son influence dans la classe ouvrière Aucun objectif ne sera rempli de manière satisfaisante. Les « rouges » l’emportent très largement dans le monde ouvrier et le rôle de « fer de lance » de la présence catholique en milieu ouvrier sera plutôt tenu par certaines associations très dynamiques comme la JOC. Bref, petit syndicat peu dynamique, la CFTC ne joue pas un rôle clé dans le syndicalisme français de cette période. Elle ne connaît pas non plus d’évolution notables et il n’y avait donc pas de raisons d’y consacrer trop de temps (on rappelle d’ailleurs que le sujet c’est l’évolution du paysage syndical, pas l’histoire propre de chaque orga). On revient cependant un peu plus sur la CTFC dans la 2nde vidéo. C’est en effet après la Libération que la CFTC connaîtra ses évolutions importantes.

kzfaq.info/get/bejne/etN8ZaaCurTcYYk.html

Et bien non, dommage car ça leur aurait au moins fait un lien avec le mouvement ouvrier (même si c'est associé à la trahison et à la collaboration de classe)... En fait, dans les pays anglo-saxons le jaune est la couleur traditionnellement associée au libéralisme (idem en Allemagne avec le FDP). Comme les fameux "anarcho'"-capitalistes sont issus de la mouvance ultra-libérale US, il est normal qu'ils en hérité la couleur.

@@MinutesRouges Merci de m'avoir informé de tout cela, je dormirais plus intelligent. Merci Minutes Rouges !

@@StereoscopicDawg d'ailleurs souvent les Ultra-Libéraux comme le patron d'Amazon, se définissent comme "Libertariens". (à ne pas confondre avec les "Libertaires", de la mouvance Anarchiste/Autonome attachés en premier lieu à la liberté)

@@majdar1277 *et à l'anti autoritarisme aussi, l'un va pas sans l'autre 😉